T'es perdu ? Le guide zombie est là (ou pas)

Le zombie marchait lentement dans l'allée, qui était tout même assez longue pour pic-niquer sous les dits cerisiers. Il aimerait refaire ce genre de choses. Mais avec les gens de l'appartement, il pourrait classer dans la catégorie mauvais souvenirs. Il ne voulait pas faire ça aux seules choses qu'il aimait vraiment. L'autre homme lui avait écrit que la langue n'était pas bien compliqué. Après le français, il pourrait attaquer le chinois. Comme ça il parlerait les langues réputées difficiles. Il souriait en voyant l'autre homme recouvert de pétales roses. Il pouffait discrètement. Alors que le garçon le remerciait, il balayait les pétales qui s'étaient accrochés à ses mèches sombres. Il souriait. Il aimait bien venir ici. Revenir avec quelqu'un de gentil était une première.

« De rien Haru, c'est un des endroits que je trouve vraiment beau. Il y a des coins intéressant partout. Il suffit d'ouvrir ses yeux. »

Pour prouver ses dire, il sortait son téléphone portable. Il cherchait une photo et la montrait à son camarade. C'était une maison qui semblait ancienne, paumée en pleine ville. Elle faisait tâche, mais il avait trouvée jolie. Il rangeait son appareil électronique. Il ne lui servait plus en ce moment.

« Bon je me demande si je peux te faire voir un truc avant que tu rentres chez toi... »

Il jaugeait la lumière du ciel. Bah oui, il avait un peu de temps. Il espérait juste que ses jambes finiraient par le suivre. Il guidait le jeune homme en enthousiasme. Il était d'excellente humeur. Il avait du mal à ne pas trouver la journée agréable. C'était sans compter sur son manque de bol. Sans grande raison apparente, il se sentait tomber. Il tentait de se rattraper. Mais son visage recontrait le sentier de l'allée des cerisiers. Il mangeait un peu de terre. Il crachait cette dernière. Il se massait le crâne. Cela faisait toujours mal. Pourquoi il était tombé. Mais qu'importe la chose qui l'avait fait tombé. Elle était pas visible aux yeux du zombie. Il se relevait doucement. Enlevant un peu la saleté sur sa veste sombre. Un geste un peu inutile.

« Je vais bien. J'ai juste trébuché... »

Il tentait de rassurer l'autre. Il ne savait pourquoi il sentait ce désir de lui expliquer ce qui était arrivé devant ses yeux. Il regardait l'heure. Il avait de temps pour lui montrer un joli point de vue. Puis le soleil couchant donnerait un certain cachet. Il se dirigeait vers les hauteurs. Il voulait montrer un point de vue de la ville, celui du pont était bien mieux, mais il était trop loin. Surtout connaissant sa vitesse digne d'une tortue en fin de vie. Au moins, on pouvait pas lui reprocher qu'il n'avait pas le temps de voir le paysage. Là ,il avait le temps de le faire. Il arrivait là où il voulait.

« C'est une vue de la ville. Il y a des coins encore plus beau où on peut la voir. C'est à la fois effrayant et superbe. Mais je crois ne pas avoir le temps pour ça... »

Asuma gardait un œil sur le paysage. Bien qu'il était déjà venu ici, revenir avec une personne était assez spécial. Bon, il était un guide presque touristique. Sauf que la marche du zombie rendait les choses plus lentes. Il souriait en lisant les mots de ce jeune homme, il s'en était fait pour lui, mais il trouvait l'endroit joli. Il se mettait à rougir au troisième mot de la série. Il n'était pas si bon que ça dans son rôle. Il avait trouvé le moyen de s'étaler face contre le sol. Il se grattait le cou. Très gêné par ce qui lui arrivait. Il n'avait jamais voulu faire ce genre de boulot, guider les touristes, mais si ces derniers étaient aussi adorables que ce garçon, il pourrait le refaire. Sans souci.

C'est donc complètement détendu qu'il lisait le nouveau mot de ce jeune homme. Il demandait un dernier endroit, avec ses jambes, il était un peu mal barré d'y arriver à temps avant le couché du soleil. Surtout qu'il devrait retourner à l'appartement. D'ailleurs Haru demandait à Asuma où était l'agence Azazel. Vu que c'était là que se trouvait son abri principal contre la pluie et son lit. Il souriait. Il espérait que ce garçon ne serait pas dans le sien, parce qu'il ne pourrait le protéger des zozos qui y vivaient.

« Je dois y retourner de toute façon, c'est là que j'habite, dans l'appartement des fous. Suis-moi. Ça devrait pas être long j'espère. Même avec ma cadence... »

Le zombie se mettait en route sans plus hésiter. Il n'y avait plus de temps à perdre. Le soleil déclinait déjà. Il savait où il allait, combien de fois il était revenu à cet endroit. Il se demandait ce que ça serait loin d'eux. Vachement plus calme. La dernière folie qu'il s'était permis, c'était un lapin, la seule chose tendre à ces côtés. Il passait à nouveau l'allée des cerisiers, mais ne prennait pas le temps de la voir. Déjà plus de vingt minutes étaient passée. Rendant le ciel de plus en plus sombre. Il n'avait pas le temps de frapper sur ses jambes. Il avait beau avoir l'envie d'aller plus vite, rien n'y faisait. Le jeune zombie était condamné à se traîné. Tokyo était grand, c'est dans ce genre de moment qu'il regrettait que l'agence était en pleine ville. Bien qu'il était unj citadin pur et dur, et que le bruit de la ville lui manquerait, il aurait aimé un endroit un peu plus calme. L'avantage des lieux, c'est que tout était relativement près.

« Il faudra rester près de moi, dans la ville, il y a plus de monde. Voilà qui serait dommage de se perdre alors qu'on rentre se reposer. Paré à affronté le montre qu'est la population de la ville ? Tiens bien ton cahier, fais gaffe aux pickpockets et aux gens ivres. Tout ira bien. »

les gens ivres étaient souvent imprévisible. C'est là qu'il était content d'être un adolescent interdit de ce genre de choses.

Le guide improvisé qu'est Asuma souriait en voyant que son touriste du jour pourrait se débrouiller pour ne pas être ballotté par la marre informe que formaient les gens de la capitale. Il se plongeait à corps perdu dedans. Ne faisant pas vraiment attentions aux gens autour de lui. Il essayait surtout de ne pas tomber. Vu que la chute signifiait se faire piétiner par les gens trop pressé pour regarder devant eux. Quand aux odeurs, celle du jeune homme venait s'ajouter aux autres. La rendant encore plus putride et étrange. Heureusement pour eux, c'était assez fluide. L'heure de pointe devait être passé, ou pas encore là. Bien entendu, il y avait toujours quelqu'un pour bousculer l'adolescent. Il serrait les dents alors qu'il restait debout. Marcher en ville devrait être un sport. Car Asuma brillait dans ce dernier, c'était incontestable. Il espérait juste que Haru le suivait, sinon, il serait bien embêté.

Il se retournait, il n'avait pas du mal à repérer le garçon. Si sa petite taille était pas toujours une chose évidente. Au moins, elle lui apportait une certaine discrétion. Ce qui lui avait permis d'éviter pas mal de conflits. Pour lui qui n'aimait pas ça. C'était juste l'idéal. Il remontait un peu la foule et de sa main, il touchait la manche de l'autre garçon.

« Ne reste pas trop en arrière, on est presque arrivé. L'agence n'est pas qu'à quelques minutes de ma marche. »

Et c'était vrai. L'endroit que l'autre homme recherchait était là, on pouvait voir le bâtiment surplomber la ville. L'architecture à la fois moderne et ancienne. Comme si cette dernière avait traverser le temps. Ce qui était sûrement vrai, au regard des gens qui allaient en venaient pour s'y réfugier. Il en faisait partie. Lui et d'autres dizaines de personnes, peut-être qu'il recroiserait Haru au détour d'un couloir. Après tout, c'était possible. Même s'il ne voulait pas montrer un des passe-temps de son colocataire géant. Il ravalait sa salive, alors que sa marche lente reprenait. Si seulement il pouvait faire demi-tour. Se barrer et dormir en pleine rie sans risquer de se faire bouffer par des oiseaux. Pourquoi d'ailleurs le faisaient-ils ? Asuma n'en savait rien. C'était un mystère de sa vie actuelle. Il souriait, n'essayant de plus y penser, et ça fonctionnait. Le zombie est quelqu'un d'assez simple. Il se contente de peu. Tant qu'il ressent de la joie. Il n'allait pas pleurer.

Ce que zombie ne sait pas, c'est déjà ça de gagner. Il n'avait pas vu le dit collier. Il resterait sur le sol. Asuma était plutôt fier, il était rentré. Bon la soirée commençait. Mais il était rentré. Il avait un peu réussi son coup. Il lâchait un « Yatta » bien caractéristique de pas mal de japonais de l'époque de son vivant. Il s'en fichait bien si ça faisait de lui un homme ringard. Il riait un peu, voyant les portes s'ouvrir. C'était nerveux. Il était vraiment obligé de revenir ? Vraiment. Il ne voulait pas. Il ne pouvait pas plus réfléchir que ça. Car une page blanche couverte de caractère venait s'imposer dans son champ de vision. Il se retrouvait avec de nouveau remerciements. Il ne s'attendait pas vraiment à ça. Il n'avait fait que son devoir. Bon être guide était plus un amusement à son stade. Il voulait recommencer. Il espérait que ce garçon ne croise pas de suite Alex, il changerait vite d'avis sur cette journée agréable. Sans autre danger que la pluie.

« Avec plaisir, j'attendrai alors ce moment. N'oublie pas de prendre en compte ma vitesse de croisière. Au plaisir, Haru. »

Il le saluait, comme le font des milliers de japonais. Bien qu'il soit plus direct, pas d'utilisation du nom de famille. Cette distance entre eux semblait bien inutile. C'était peut-être mieux comme ça. Puis il n'avait pas besoin de se mettre des barrières. Plus il aurait des gens avec qui parler, faire des choses. Plus le jeune zombie serait heureux. Même s'il préférait les bons que le nombres. Faute de merle on mange des givres comme le disait le proverbe. Il lui marquait sur son papier le nom de son appartement.

« N'y va pas, mais si tu me cherche un jour, peut-être que j'y serai. Fais gaffe aux gens qui y vivent. Ils sont dingues. C'est sûrement les tournesols qui les rendent maboul. Assez parlez. Je te souhaite une bonne soirée et bonne continuation... »

Asuma n'allait pas ajouter mon ami. Ça serait bien présomptueux de sa part. Le zombie respirait avant de se diriger vers son échafaud. Il grimpait les étages. Il ouvrait la porte doucement. Il évitait quelque chose qui volait pour une raison qu'il ignorait. Ces couleurs vives, c'était peut-être une raison de cette agitation, mais ce n'était pas la seule raison. Il rentrait dans sa chambre s'y enfermant.