Non. Il ne voulait pas. Lui, ce qu'il voulait, apparemment, c'était de profiter d'elle. Il lui mettait une pression d'enfer sur ses petites épaules, la pauvre ! Elle ne savait même pas combien d'argent elle avait sur elle, mais elle devait faire dans l'urgence. Elle n'avait pas le temps de réfléchir qu'elle ne savait même plus où elle était ni ce qu'elle faisait. C'était incroyable comment elle était incapable d'aller vite ! C'est surtout qu'en fait, elle devait se concentrer sur son nouvel objectif, mais elle n'était pas super opérationnelle sous ce genre de condition.

C'était une course contre la montre, elle pouvait presque entendre un timer derrière elle faire le décompte à peine qu'on l'avait lâchée. Elle s'agitait dans tous les sens sans pour autant être très productive, elle regardait ces choses posées sur les étalages, un œil à la brute à côté d'elle, alors elle avait du mal à lire les étiquettes. Elle finissait par prendre des trucs dont elle ne connaissait pas l'efficacité ni l'utilité, mais elle savait qu'elle devait faire quelque chose, c'était une question... de vie ou de mort.

Dans ses bras s'accumulait plein de petites choses plus ou moins chères et farfelues, mais néanmoins, elle donnait l'impression de sans doute savoir ce qu'elle faisait exactement. Elle était un peu maladroite, manquant de temps en temps de faire tomber des choses, mais rien ne se cassait et c'était le principal. On voyait clairement la pression qui s'accumulait sur ses épaules, et alors son bourreau ne pouvait pas dire qu'elle n'était pas au moins un peu impliquée. Elle l'était clairement.

Le seul soucis, maintenant qu'elle avait tout posé sur le comptoir de la caisse, c'était que c'était beaucoup trop cher que ce qu'elle ne pouvait payer, mais ça, elle ne le savait pas encore. Le prix augmentait petit à petit alors que la jeune fille tripotait son porte-monnaie sans l'ouvrir, en fait elle ne pensait même pas au prix. Elle pensait en réalité à la suite des évènements, des potions qu'elle était capable de faire. C'était clairement pas gagné.

589, c'était le nombre d'ossements à débourser pour ses achats, et pas la peine de dire que c'était bien trop pour elle, qui n'avait pas de revenus fixes. Elle ouvrit son petit porte-monnaie coloré et renversa la misère sur le comptoir. Megan lança au vendeur un regard de terreur, qui lui signifiait bien que clairement, c'était pas assez, en rapprochant les objets vers lui. Oups. Elle se retourna vers le grand zombie lentement, très lentement, redoutant sa réaction.

- Je n'ai pas assez d'argent pour tout payer.

Et puisqu'elle n'avait pas d'argent, pourquoi payer après tout ? La pauvre Megan, elle ne savait pas vraiment ce qu'elle était supposée faire à part regarder. Le stopper, ça s'était vraiment impossible, elle avait pas kiffé comment il l'avait traitée dès le début,, alors bon, elle n'allait pas se jeter comme ça dans la gueule du loup ! Ce serait du suicide, or elle n'était pas morte comme ça, ce qui prouve que ce n'était pas vraiment son plus grand kiff. Ellen ce qu'elle aimait, c'était profiter, mais de quoi pouvait-elle profiter dans cette situation ?

La pauvre petite, elle regardait le vendeur d'un air terrifié, alors qu'il était presque en train de se faire dessus. Il avait l'air relativement jeune, et du coup, il ne devait pas vraiment être habitué aux braquages. Enfin, personne ne devrait l'être de toute façon ! Megan n'approuvait pas du tout le comportement du grand basané. Ce n'était pas juste, et surtout, ce n'était pas une façon de se comporter en communauté. Puis, il l'entraînait dans ses conneries ! Si la police des spectres débarquait, elle plaiderait innocente. Pas question de se faire pourrir par ce gars-là.

C'est qu'elle était un peu obligée de faire ce qu'il disait, mais c'est aussi vrai qu'elle avait l'impression d'être dans un film, ou d'avoir une vie de criminel un peu dans le genre de Bonnie et Clyde. Notons qu'ils avaient juste braqués un petit magasin d'ingrédients de potion, et pas une banque d'ossements, par contre. Ah, et puis ils n'étaient pas en couple ! Megan était un peu son otage. D'ailleurs, elle voyait bien ce mec pointer un flingue dans sa poche sur quelqu'un alors qu'en réalité c'est juste ses doigts. Il était certes violent, mais il avait l'air de savoir faire des compromis.

- Où est-ce qu'on est supposés aller maintenant ?

Ils étaient sortis du magasin, oui, mais maintenant, elle ne savait pas où ils étaient censés aller. Ils n'allaient pas juste rester dans la rue à la vue de tout le monde, ça aurait té juste stupide, alors elle se contentait de le suivre, chargée comme une mule. Elle le suivrait naïvement n'importe où du moment qu'elle n'était pas en danger, mais il lui fallait un coin tranquille pour faire sa potion. D'ailleurs, ça la rendait pas mal nerveuse, ça aussi. Elle ne savait pas ce qu'elle allait bien pouvoir inventer, et il fallait qu'elle se repose sur son instinct.

- Si nous pouvions être dans un endroit calme, ce serait mieux. Mais je vous suis.

Elle montrait un peu plus d'audace maintenant qu'elle n'était plus entre ses griffes, par contre. Elle espérait que ça ne l'agace pas encore, mais elle n'allait tout de même pas jouer à la petit victime tout le temps. En fait, l'illégalité avait un goût plus ou moins excitant. Est-ce qu'on peut alors parler de syndrome de Stockholm ?

hrp :

L'essentiel, c'est qu'au moins, il se calmait. Ça faisait plaisir à Meg qu'au final, son agresseur s'en prenne moins à elle. Elle était un poil plus rassurée même si elle ne savait pas où est-ce qu'il l'emmenait exactement. Elle espérait seulement ne pas se retrouver perdue au milieu de nulle part, mais elle n'avait aucune protestations à faire. Elle avait dit qu'elle le suivrait, alors elle le suivait. Elle ne savait pas si c'était une bonne idée ou non. C'était juste un fait, elle faisait ce qu'on lui disait, sans doute parce qu'elle était menacée.

Il l'emmenait dans des endroits mal famés, mais elle sentait qu'elle serait protégée. Sans doute que sa capacité à faire des potions la rendait quelque peu importante aux yeux du monsieur ? Enfin, elle ne doutait pas. Elle lui faisait un peu confiance malgré son tempérament, et c'était même étrange après l'agression physique dont elle avait été victime très peu de temps avant ça. C'était fou comment elle arrivait à passer par-dessus ce genre de chose aussi facilement, à croire qu'elle ne ressentait à moitié pas le peur.

Même si elle ne savait pas où elle allait, son geôlier qui l'entraînait avait l'air de savoir, alors elle ne se posait pas plus de question. C'était là une particularité de Megan, c'est qu'elle faisait peut-être un peu trop confiance aux gens. Elle était devenue naïve et ne percevait plus vraiment leur mesquinerie, elle était sans doute un poil trop optimiste à penser que les gens étaient tous au moins aussi aimable qu'elle pouvait l'être. Elle avait tort par contre, mais ça n'était pas encore rentré définitivement dans sa tête. Elle voulait y croire encore un peu.

Il ne peut plus rien m'arriver d'affreux maintenant, qu'elle voulait penser, mais qui était-elle pour pouvoir prédire l'avenir quand elle arrivait à peine à se souvenir le chemin pour rentrer à son appartement ? C'était une gamine relativement contradictoire. Personne ne semblait pouvoir comprendre ce qu'il se tramait à l'intérieur de son petit cerveau au final. Est-ce que ce zombie se doutait réellement dans quoi il mettait les pieds avec cette gamine pas douée ? Il en avait déjà eu un aperçu tantôt dans la boutique, mais ce n'était que le début, elle n'avait pas encore essayé de faire quelque chose de ses mains.