[BASTON] fb || the loneliest girl. & sadie o'connor

Sadie avait peur, elle ne voulait absolument pas croiser cette fille. Elle ne lui devait pas d’argent, elle n’avait pas frappé quelqu’un de sa famille, non le problème était plus profond. Cette fille l’avait invitée au resto par texto et Sadie n’avait pas répondu, sous ses airs téméraires et sans peur, Sadie perdait tout ses moyens quand quelqu’un lui plaisait, elle faisait n’importe quoi.

Elle resta encore un moment sous la table, puis se releva, elle enfila tout de même sa capuche, on ne savait jamais. Elle regarda autour d’elle nerveusement, ça avait l’air bon, elle avait l’air partie, elle pouvait souffler.

C’est… Hum, c’est une fille qui m’a invitée au resto. Il s’avère qu’elle me plaît, sauf que la dernière fois qu’une fille m’a invitée ça a fini en bagarre et en morsure… Bref, j’ai pas trop envie que ça finisse mal cette fois. Le problème c’est que je suis bagarreuse, agressive, sans peur. C’est ce que je suis, et ça souvent les filles ça leur plaît pas et elles m’abandonnent. La seule que ça ne dérangeait pas, c’était Jenny, mais elle est plus là.

Dit-elle avec un ton triste, c’est alors qu’une infirmière arriva enfin et demanda à Sadie de la suivre. Sadie dit à Zelda de l’attendre, ça n’allait pas durer longtemps, juste mettre deux trois pansements et voilà.

La séance de soin dura au moins 10 minutes, l’infirmière désinfecta ses blessures, lui mis des pansements sur le nez, sur la joue, et elle était repartie. Sadie sortie de l’infirmerie, et revint vers Zelda.

Bon, si tu veux je te ramène chez toi. C’est un peu dangereux dans le coin parfois, mais si tu veux encore rester tu peux. On a une bibliothèque à côté. C’est comme tu veux.

Quelqu’un qui l’accepte comme Jenny ? Elle l’espérait. Elle lui fit un sourire, cette fois-ci c’était pas un sourire méchant ou sarcastique ou cynique comme d’habitude, c’était un sourire gentil et sincère. Sadie pouvait être gentille, c’était pas tous les jours, peut-être tous les 200 ans mais cette fois-ci elle avait bien agit, elle fut de ce fait envahie d’une certaine sérénité. Sadie était généralement toujours tendue, toujours sur la défensive et toujours prête à frapper quelqu’un, mais pas en ce moment.

Merci, j’espère aussi.

Sadie dire merci? Mais c’est la fin du monde?! Enfin après ce court moment d’émotion, la Sadie brute de décoffrage reprend le dessus.

En route miss ! Je me sens beaucoup mieux, l’autre con était décidément trop faible pour moi. Je l’ai déglingué, il s’en souviendra longtemps. Un rire confiant et une remarque pour cacher ses insécurités, Sadie s’était faite défoncer la gueule, et elle avait un peu honte, et toujours mal.

Sadie sort ensuite de l’association et commence à marcher, en ayant emporté Zelda par le bras, toujours brute de décoffrage malgré tout, mais gentille. Peut-être qu’elle s’est reconnue en Zelda, quand elle était arrivée elle était aussi cassé. Bon ça se traduisait par des crises de colère, du vandalisme, et des menaces de faire la révolution mais bon c’est qu’un détail.

Un jour je reviendrai en Irlande du Nord, et j’y fonderai une fédération de catch. C’est mon grand rêve. Toi t’as un rêve Zelda? Je sais que ça aide beaucoup après la mort de s’y raccrocher.

Puis Sadie passa dans la rue, celui du territoire d’un groupe de chimères rivales. Elle croisa l’une du regard, et lui jeta un regard plein d’agressivité et de mépris. Avant d’accélérer le pas.

T’occupes, c’est des chimères rivales. En fait et je ne sais pas pourquoi, elles adorent le roi et taguent des graffitis pro roi, autant dire que c’est la guerre entre nous. Elles ne s’en prennent pas aux non chimères généralement, mais faut pas les provoquer si tu sais pas te battre. Évites de les regarder dans les yeux, c’est comme ça qu’elles te testent.

Après des dizaines de minutes à parler de tout et de rien, les voilà enfin arrivés à l’agence. A ce moment, Sadie sort un bout de papier dans sa poche et un stylo, et note son numéro de téléphone.

Voilà, si besoin tu peux m’appeler ou m’envoyer des messages. Je peux pas te promettre que je répondrai rapidement, mais j’pense qu’on a toujours besoin d’une personne à qui parler dans le monde des morts. Et n’oublie pas un truc, la vie faut lui mettre un German Suplex à cette connasse. Bon moi j’ai catch demain, va falloir que j’rentre chez moi.

Elle quitte alors Zelda, après lui avoir fait une tape vaguement amicale sur l’épaule. Elle s’éloigne, elle a l’air bien. Mais elle reprend bien vite son regard triste et agressif, la Sadie gentille s’efface petit à petit à mesure qu’elle s’éloigne.