You couldn't find a better place
Tu t'inclines pour regarder les photos – et pour essayer d'éloigner ton oreille et les petits cheveux autour sur lesquels le corbeau tire avec satisfaction.
— Regarde comme il est fier, te moques-tu, de lui comme de toi-même.
Tu grimaces un rictus puis tu encourages finalement l'oiseau à s'envoler en attrapant une noix pour la jeter plus loin. Tu peux enfin libérer toute ton attention pour répondre à Foulques et tapoter sur ton propre téléphone.
— Bien sûr, attends, lui demandes-tu, jusqu'à trouver ton identifiant sur les réseaux, que tu lui montres au lieu de l'épeler – c'est plus simple à ton sens.
Tu lui donnes le nom du compte Deathbook de ta boutique, et non pas ton compte personnel ; peut-être un autre jour, si le sentiment de proximité qu'il semble avoir développé bien rapidement devient réciproque, si tu dois le côtoyer plus souvent à l'avenir. Car pour le moment, même si ce n'est pas bien difficile pour toi de jouer le jeu de la sociabilisation, ça n'en demeure pas moins un masque que tu lui présentes. Tu es dans ton rôle de vendeur et tu vois là un client plus qu'un potentiel ami.
Un client néanmoins distrayant, même si le courant aurait pu ne pas du tout passer si tu n'avais pas eu, par hasard, des goûts aussi obscurs en terme d'abonnements sur Bootube. Et si tu n'avais pas la triste habitude d'avoir affaire à l'hostilité ou la détresse des zombies, qu'au mieux ça rend peu aimable, qu'au pire ça rend agressif.
— Au fait, c'est possible de me passer des commandes comme je le disais. Mon mail d'entreprise est dans le sachet ou indiqué sur mon compte Deathbook justement. Ça pourrait éviter quelques problèmes de... nervosité, à l'avenir. Ça peut aussi permettre de préciser des besoins plus spécifiques que les potions génériques prêtes à l'emploi que l'on trouve en devanture.Retour au business, le copinage, ça va deux minutes, mais en tirer quelque chose de
substanciel économiquement parlant, plutôt qu'une vague chance de percer quelques minutes sur les réseaux sociaux, c'est plus intéressant.
— D'ailleurs ce n'est pas obligé de se limiter au nécessaire pour la zombification. Qui sait, peut-être bien qu'un jour je pourrais trouver un moyen d'arranger ton souhait de comprendre ta tortue. Je ne promets rien ceci dit mais avec les fonds appropriés, qui sait ce qu'un bon nécromancien acharné pourrait réaliser... Pas moi en tout cas, du moins pas tant que ma cagnotte en ligne reste aussi vide mais ce n'est pas le sujet.C'est complètement le sujet. Tu poursuis cependant en racontant les expériences et recherches que tu mènes avec un certain collègue et ami, concernant son souhait de réaliser un élixir capable de faire parler les plantes. Tu noies le poisson en espérant mieux le ferrer, même si ça n'a de base pas l'air d'être le plus oxygéné du bocal – non pas que ce soit un reproche, tu n'es toi-même pas un exemple.
HRP :
Pardon du temps que j'ai mis à répondre, IRL difficile et je détestais tout ce que j'écrivais