gaslight, gatekeep, girlboss
Elle continue de se justifier, et t’as l’impression de devenir folle.
Évidemment, tu te sens horriblement mal. C’était déjà pas ton genre de pousser les questions aussi loin, d’autant moins sur un sujet pareil.
Le problème, c’est que Céleste est bizarre. Elle dit des trucs bizarres, elle se trompe sur des trucs bizarres, elle est évasive ou, au contraire, bien trop précise sur des points bizarres… Bref, impossible à cerner.
Les Chimères, tu veux qu’elles soient à l’aise, surtout ici. Tu veux que leur safe space soit tout autant respecté que sécurisé, et l’idée que quelqu’un tente de l’exploiter te sors de tes gonds.
Mais t’as pu te tromper.
T’as pu l’accuser à tort.
T’as pu voir des signes là où il n’y en avait aucun.
Et alors que tu étudies sa défense, tu commences à avoir la boule au ventre.
Parce que si ça fait réellement cinq minutes que tu remets le passé d’une Chimère en question, pardonnez le langage, tu serais vraiment la reine des merdes au pays des connards.
La blonde continue de parler. Toi, tu restes silencieuse, tu te prépares déjà à présenter tes excuses et à t’exiler à l’autre bout du monde pour t’isoler dans la forêt afin de ne plus jamais avoir à interagir avec un autre esprit jusqu’à ta tombée en poussière.
Sauf que Céleste commet une énième erreur. C’est bien beau de déblatérer, mais quelques fois, il faut savoir s’arrêter. Surtout lorsque l’on essaye de préserver un si vilain mensonge.
“La question est de savoir ce qui va se passer maintenant, peu importe si tu as raison ou non.”
“... C’est censé vouloir dire quoi, ça ?”
T’as beau être crédule, t’es pas trop idiote non plus.
“Peu importe si tu as raison ou non”. Une étrange défense, tout de même. Proche de te donner raison, justement. Alors que voulait-elle dire par là ?
“Genre… Là, j’ai raison, du coup ?”
Cette discussion commence sérieusement à te donner mal au crâne, tu viens d'ailleurs sortir une main de ta poche pour te masser la tempe.
“Bon, stop, dis-moi oui ou non. Si c’est non, j’vais devoir aller préparer mon mea-culpa, et vu la bourde que ça serait, on se verra dans deux ans quand j’aurais fini la correction. Si c’est oui, va falloir discuter. Et si tu mens, et que je capte que tu mens… C’est même pas la peine que tu reviennes ici.”
Au moins, les termes étaient clairs. Plus qu’à prier pour qu’elle ne te sorte pas la première option.