Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
Les frivolités de l'existence..
Elle s’était assise sur le comptoir. J’aimais cette façon qu’elle avait de faire comme si elle était chez elle. Parfois je me demandais même qu’est ce qui pourrait l’empêcher aujourd’hui de venir vivre ici ? Un engagement supplémentaire peut-être.
Je pris mon verre et le portai à mes lèvres. L’alcool chauffa mon palais et une arôme de châtaigne se répandit dans ma bouche. Il était excellent. Je me tournai vers elle à nouveau l’écoutant parler avec cette attention qu’elle me connaissait maintenant.
- "Tu vas te reposer ce soir, pas vrai? Tu as travaillé fort pour ta maison ces dernières semaines… Profites-en. Aujourd'hui, tu te reposes et je m'occupe du reste! Et ce soir, on regardera un peu Deathflix et on jouera un peu aux jeux vidéos. J’ai regardé rapidement, tu as des jeux qui ont l’air bien."
J’aimais cette fille. J’aimais clairement son attention pour moi, ces efforts pour me faire plaisir, son envie de prendre soin de moi parfois ? J’aimais notre relation aujourd’hui. Elle était simple, sans prise de tête. Je posai mon verre sur le comptoir derrière moi pour venir me placer, debout, entre ses jambes, un sourire discret au coin de mes lèvres. Je posai mes mains d’abord sur ses genoux avant de les remonter doucement vers le haut de ses cuisses. Je me mis sur la pointe des pieds pour venir l’embrasser délicatement. J’insistai un instant sentant cette envie que je nous connaissais tant s’immiscer entre nous. Mais la sonnette interrompit notre étreinte et je me reculai un instant et lui souris.
- "T’amènes les verres sur la terrasse ? Je vais aller chercher les pizza. Merci ma belle."
J’embrassai une dernière fois son petit nez retroussé que j’aimais tant, pris les clefs qui trainaient sur le plan de travail, quelques osselets de la poche de ma veste et sortis de la maison en direction du portail. Un scooter était en marche devant l’entrée. Le livreur me tendit la pizza et moi l’argent puis je retournai vers la maison. Lexa me rejoignit un instant, balle dans la gueule. Je m’accroupis à ses côtés gardant ma pizza en équilibre et attrapai le jouet d’entre ses dents pour le lui lancer le plus loin possible. Je retournai dans la cuisine. Les verres et Shirley n’étaient plus. Je posai la pizza, lavai mes mains et m’avançai vers la terrasse.
- "Shirley ?"
Les frivolités de l'existence..
J’aimais sa douceur et sa tendresse, ses petites marques d’affections, sa main sur ma hanche, ses lèvres sur ma joue. Un sourire accompagnait toujours ses gestes bienvenues. Je fermai légèrement les yeux à ce contact avant de la sentir me libérer de cette semi-étreinte. D’une moue un peu boudeuse je la laissai faire à sa guise m’avançant vers la terrasse. À peine avais-je franchis la porte de la bais vitrée que je le vis une nouvelle fois là, dans mon espace de vie. Son petit monstre. Je regardai un instant Shirley se laver les mains puis à nouveau son gros lézard. Je ne pouvais pas l’éviter éternellement en réalité. Je le contournai tout de même mais cette fois en évitant de claquer des dents. Après tout l’animal ne semblait pas si excité que ça finalement.
Je m’assis donc sur l’un des canapés de dehors attendant qu’elle revienne avec la pizza. La situation était confortable. Qui aurait pu prédire tout ça. En réalité j’aimais un peu trop ce mode de vie là, j’aimais un peu trop l’avoir près de moi, j’aimais un peu trop ses signes d’affection, j’aimais un peu trop être dans ses bras et m’abandonner à elle. Je l’aimais tout simplement un peu trop. Je le savais, depuis le début c’était ainsi, elle avait un pouvoir sur moi que je ne pouvais pas contrôler. Mais nous avions réussi à être amies et sans doute devais-je chérir cela plus que tout le reste. Peut-être devais-je m’éloigner un peu ? Après tout je ne voulais pas la mettre mal à l’aise avec cette bourrasque de sentiments. Peut-être oui. Mais pas aujourd’hui, aujourd’hui je profiterai encore un peu de sa présence.
Portant mon verre de vin à mes lèvres je la regardai alors revenir et déposer une tranche de pizza dans chacune de nos assiettes. Je l’invitai alors à s’asseoir à mes côtés et la regardai alors avec tendresse.
- "Tu sais, tu peux les enlever tes bandeaux, il n’y a personne ici et puis tu es réellement très belle Shirley, tu ne devrais pas te cacher." Je déposai alors un baiser sur le coin de son épaule et attrapai ensuite mon assiette et celle de Shirley que je lui tendis. "Tiens." Un sourire sur mon visage, je posai la mienne sur mes cuisses et prenais alors la part de pizza entre mes doigts. En quelques secondes j’engloutis ma portion avant d’en reprendre une autre. Je regardai alors mon amie afin de lui en proposer une seconde.
- "Tu en veu… ".
Je ne sais pas pourquoi mais d’un seul coup je me sentis mal à l’aise, un peu sale peut-être. Un peu gênée, de la sauce tomate au coin des lèvres, je pris alors mes couverts et commençai à couper ma pizza avant de venir mettre de minuscules petits bouts dans ma bouche.
- "Désolée, j’oublie parfois ce que c’est que de vivre en communauté."
Je finis ma part et encore une autre avant d’être calée. Le vin se vida au même rythme et je sentais déjà les effets de l’alcool. Mais c’était plutôt agréable. Le temps passa et le soleil commença à descendre dans le ciel. Nous discutâmes un moment quand je sentis une brise fraîche caresser ma nuque.
- "Ça te dit qu’on continue ce bon moment dans le salon ? On peut regarder un film ou jouer à des jeux si tu veux. Je peux ouvrir une autre bouteille aussi évidemment."
Je passai ma main dans ses cheveux, les entortillant autour de mes doigts, ma tête sur son épaule.
Les frivolités de l'existence..
Je l’avais vu me regarder avec cet air réprobateur que je lui connaissais de plus en plus. Elle n’avait rien dit mais son regard avait été suffisant pour que je finisse ma pizza avec honte. Je n’aimais pas cette sensation. J’avais été bien éduquée et à chaque fois ses expressions me ramenaient au rang d’animal. Mon père avait veillé à ce que je sois quelqu’un de bien et me faire juger par ma façon de manger un bout de pizza me restait clairement en travers de la gorge. Mais je connaissais Shirley, je savais qu’il n’y avait rien de mauvais en elle la dessus, juste quelques manies auxquelles je devais faire attention.
Alors je m’étais essuyée les mains et je m’étais approchée d’elle afin de réclamer son attention, comme à mon habitude finalement. Mais elle me rejeta. Elle s’éloigna rapidement de mon étreinte sans aucune explication. Aie. Je ne m’attendais pas à ça.. L’avais-je dégouté à ce point.. Après tout ce qu’on avait partagé.. Était-ce ça ou autre chose ? Peut-être était-il temps que je m’éloigne ? Après tout, elle n’était plus claire avec moi .
- "Oui, faisons ça. Je te rejoins, va te laver les mains pendant ce temps."
Ah encore mes mains. Comment pouvait-on repousser quelqu’un que l’on aime par rapport à ses mains ? Par rapport à ses mains que l’on a essuyé.. Je ne comprenais pas tout ça et ne voulais pas le comprendre. C’était beaucoup trop de questions dont je n’étais pas apte à répondre et que je n’avais clairement pas envie de lui poser non plus. Mais je m’exécutai, m’avançai dans la cuisine, me savonnai les mains au dessus du lavabo, frottant bien partout, comme à mon habitude finalement, les rinçai sans un mot et les essuyai enfin dans quelques feuilles de sopalin que je jetai ensuite à la poubelle.
Je retournai alors au salon, la laissant faire la vaisselle, sans rien dire, sans un regard. Je crois bien qu’à ce moment là une part de moi lui en voulait. J’essayai de relativiser mais rien n’y faisait, je savais qu’au final je risquais juste de la perdre. Mais je ne pouvais rien faire contre cette émotion. Alors je retournai à la cuisine, près de Shirley. J’attrapai le limonadier et ouvris la seconde bouteille de rouge. Je me versai un verre entier que je bu d’une seule traite, voulant faire passer le gout amer de ce rejet que je venais de vivre. Je me retournai vers elle, le visage assez stoïque. Je ne voulais pas qu’elle voit ma tristesse mais je ne pouvais pas être joyeuse non plus. Je lui montrai alors la bouteille.
- "T’en veux ?"
Sans attendre sa réponse je me versai un autre verre de vin et posai la bouteille sur le comptoir.
- "Je te la laisse là, tu peux te servir si tu veux. Sinon je serai au salon. Enfin c’est comme tu veux bien sur."
Que j’étais con parfois. Incapable juste de lui en parler, de rafficher ma honte. Non, il fallait que je sois froide, distante pour arriver à me calmer. Je me connaissais il me faudrait soit du temps, soit une conversation pour arriver à l’approcher avec confiance. Je venais de me reprendre un mur de sa part et ça faisait plutôt mal.
Je retournai sur le canapé, m’installai dans le bout avec un plaid sur les genoux et mon verre à la main et allumai deathflix.
Les frivolités de l'existence..
Cette légère rancoeur que j’avais contre elle et malgré moi je la regardai faire. Parce que je pense que j’aimais tout simplement l’observer je crois, j’aimais sa façon d’être, sa façon de se déplacer, cette délicatesse qu’elle prenait lorsqu’elle retirait ses bandages, ses doigts fins contournant ses cicatrices par la même occasion.
Mais je tournai ma tête vers mon verre de vin quand elle se rapprocha de moi. Rapidement je la sentis se poser près de moi sur le canapé. Je la regardai alors du coin de l’oeil et elle me fit sourire. Elle était tout simplement adorable et je ne pu m’empêcher de retenir un gloussement. Très rapidement je repris mon sérieux. Évidemment je ne devais pas succomber si vite à ses charmes voyons. Elle se rapprocha et je sentis alors sa semi étreinte ce qui m’apaisa. Au moins elle ne me fuyait pas. Je compris très vite que c’était son côté légèrement maniaque qui avait finalement parlé plus tôt.
- "Il te va bien ce haut. Mais il irait encore mieux sur le sol de ta chambre."
Je ne puis m’empêcher de prendre cet air si malicieux qu’elle me connaissait si bien, souriant forcément à ces quelques mots. Je ne pu m’empêcher de regarde le haut de ses clavicules quand elle se pencha également. L’envie ne me manquait jamais avec Shirley mais là, j’avais tout juste, en réalité, envie de la prendre dans mes bras pour me faire pardonner. Mais elle s’éloigna, finit son verre et en reprit un. Je finis le miens à mon tour et le posai vide sur la table.
- "Ce soir tu peux choisir le film. Je pense que tu en as assez de regarder des films d’amour et des films indépendants…"
Comment lui dire que dans ces moments là je m’en foutais un peu des films qu’on regardait. La seule chose qui comptait vraiment c’était davantage le fait qu’elle soit contre moi, qu’elle me caline et s’endorme parfois dans mes bras. Je repoussai alors un peu le plaid de mes jambes et me redressai pour venir passer une de mes jambes derrière son dos et m’asseoir juste derrière elle, passant mes mains autour d’elle, les posant sur son ventre. Ma tête sur une de ses épaules je lui murmurai alors quelques mots.
- "On regarde ce que tu veux ma belle, moi je suis encore focus sur mon si joli haut atterrissant sur le sol."
Je riais au près de son oreille venant embrasser le creux de son cou avant de la serrer un peu plus fort dans mes bras, lâchant un soupir de confort. Quelques instants plus tard je me décalai sur le côté pour retournai dans mon coin tout en lui tendant les bras.
- "Choisis le film et viens contre moi."
J’étais légèrement plus autoritaire qu’en général. Autoritaire mais tendre. Je la regardai tout simplement avec tendresse lui ordonnant de venir avec un telle douceur que s’en était presque contradictoire en réalité. En fait, tout était devenu si naturel. C’était naturel d’être contre elle, naturel de siroter un verre de vin à ses côtés, de la voir se servir dans les placards comme si elle était chez elle. Je n’avais même plus à lui demander de passer la nuit avec moi en réalité, elle le faisait par elle même et c’était juste.. agréable.
Les frivolités de l'existence..
Moi qui espérais une soirée au calme devant un bon film voila qu’elle me tirait vers elle, réclamant une valse. Je n’avais pas dansé ainsi depuis des années ; même si j’en connaissais les bases cela risquait d’être plus compliqué que prévu. J’hésitai un instant, n’aimant pas me ridiculiser devant les autres et encore moi devant Shirley avec qui j’essayais de paraitre au mieux. Elle me réclama une énième fois, employant un ton des plus enfantins qui me fit sourire comme à chaque fois. Je l’aimais à la voir joyeuse ainsi, peut-être un peu alcoolisée aussi, mais cela lui permettait de lâcher prise un peu, enfin c’est ce que je ressentais. Et puis il y avait une certaine quiétude ce soir à faire toutes ces choses le plus naturellement possible. Alors pour lui faire plaisir, je me relevai un peu et me rapprochai d’elle.
- "Aller, donnes moi ça" lui dis-je en gloussant légèrement. Je lui attrapai alors doucement la télécommande des mains et me rendis dans le menu de la tv afin de mettre spotydeath. "Une valse, une valse.. Qu’est ce qui conviendrait à une valse ?" Je me parlais à moi même, faisant défiler la multitude de playlist présente sur le site. "Ah je sais !" Un sourire taquin vient alors emprisonner mon visage. Il nous fallait une musique à la hauteur de ses espérances. Alors je cliquer sur Trau Schau Wem du Grand Orchestre Bohemien.
Je posai rapidement la télécommande et me levai alors. Je fis le tour de la table du salon et la poussai contre le canapé afin d’avoir plus de place. La musique commença doucement à se répandre dans la pièce. Je saisis alors la bras de Shirley la ramenant contre mon corps.
- "Si mademoiselle veut bien m’accorder cette danse" lui murmurai-je à l’oreille tout en venant déposer un baiser sur sa joue.
Alors sans vraiment attendre son consentement que je savais positif, je lui pris la main et la déposai sur mon épaule tout en lui enserrant la taille afin de la guider. "Wow, ça fait une éternité que je n’ai pas dansé ainsi." Je ris doucement, me souvenant rapidement de ces soirées ou mon père me prenait sur ses pieds pour m’apprendre quelques mouvements. C’était des instants paisibles ou l’insouciance de la jeunesse me permettait de profiter du temps présent sans me poser mille questions. Ce soir c’était l’alcool qui avait ce rôle et c’était tant mieux, car toutes les barrières que l’on pouvait se mettre dans notre relation à Shirley et moi, tombaient peu à peu.
Alors sans plus aucune réflexion de trop je fis un pas en arrière, la tirant vers moi pour qu’elle me suive. Je fis ensuite un pas en avant afin qu’elle recule un peu. Ça me revenait peu à peu.
- "Suis moi ma belle, je vais te faire valser !"
Je l’entrainai alors au son de la musique qui s’accélérait de plus en plus.
|
|