Peek a Boo ! •• V.4.2
Peek aBoo !
Forum RPG paranormal • v.4.2 • Rp libre
Tout commence après la mort : découvrez un au-delà chatoyant où les rires remplacent la douleur.

Bienvenue

dans le Monde des Morts


Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.

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Invité
Anonymous
Eden Indentshi
évolution
#1
Terminé06.05.17 18:33


texte
Un, deux, trois, tu la sens en toi. Quatre, cinq, six, la fin qui est là. Sept, huit, neuf, et c’est le trépas.
Un, deux, trois, elle gronde en toi. Quatre, cinq, six, la faim qui est là. Sept, huit, neuf, et c’est le repas.


Un simple message et un numéro de téléphone à joindre. Il y a un groupe de vampires que je recherche. Pas pour moi. Certainement pas pour moi. J’ai été embauché par mon tocard de père et je dois transmettre l’information à Akio. Un groupe de vampires surpassent leurs droits de manière peu discrètes et se font plaisir dans le monde des morts. Ils visent des régions en guerre et font des viviers de proies qu’ils démembrent, brisent et tuent. Ils transformeraient également ceux qu’ils trouvent méritant. Vous l’entendez ce rire machiavélique qui est le leurs ? De plaintes en plaintes de lémures et vampires transformés par eux, la rumeur est parvenue jusqu’au bureau de mon père. Sacré bonhomme, avec son sens de la moralité à fait vomir le plus saint des saints. Le seul Indentshi à croire en la paix, l’amour et à respecter la vie. Quelle horreur !
Et le voilà venir à mon bar, franchir mes frontières et me dire que je dois enquêter et qu’il a le nom d’un minet qui aurait été mordu. Visiblement, il a volé le dossier ou été rencardé. A la limite, je n’en ai rien à foutre.  Toutefois, une mission est une mission.
Dernièrement, elles sont trop nombreuses. Tous mes hommes sont occupés. Je ne peux pas envoyer non plus Pom sur celle-ci. Vu que je ne souhaite pas qu’il connaisse ma situation de vampire. Il ne reste qu’un homme possiblement : Moi. La merde.

Me voilà donc devant l’appartement de ce type. Si nous étions dans un vieux village européen, on entendrait l’église sonner huit fois pour signifier que je viens frapper considérablement trop tôt. Je sais qu’il est là et c’est pour ça que je viens à cette heure. Pas question de le laisser s’échapper et de perdre du temps dans mon emploi du temps. J’ai pas mal de choses à faire ! Je suis un homme très occupé. Je dois prendre un bain, fumer, boire un whisky, faire ma sieste. Autant de rendez-vous à ne pas décaler.

Je suis habillé sobrement, d’un pull à capuche gris foncé et d’un jean déchiré. J'ai un sac aussi. Je l'ai volé à Pom, d'ailleurs. Je frappe, fort, trop fort. Debout là-dedans ! J’ai des questions à te poser, mon mignon, et puis qui sait, je pourrais peut-être t’expliquer qu’il va bientôt être l’heure de chasser. Et là, tu auras plusieurs choix qui vont s’ouvrir à toi : souffrir mille morts en buvant du sang froid ou vivre convenablement en tuant des innocents. J’ai depuis longtemps fait mon choix.


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Urie Kaneki
évolution
#2
Terminé07.05.17 19:32




La petite ritournelle


Matin, beaucoup trop tôt


Urie était allongé en travers de son lit dont les draps n'avaient même pas été défaits. Son bras droit lui servait de coussin et il faisait craquer machinalement les phalanges de sa main gauche, les unes après les autres dans un ordre bien précis.

Quelle heure était-il? Est-ce que cette question avait le moindre intérêt maintenant qu’il faisait partie du monde des morts. A moins que… Est-ce que les morts devaient se soucier de l’heure? Encore un truc qu’il devait ajouter à la liste, cette liste qu’il avait étoffé au fur et à mesure de la nuit. Toutes ces questions viraient à l’obsession, elles défilaient dans sa tête, devant ses yeux, sous ses paupières lorsqu’il tentait de trouver le sommeil. Ça n’était pas sa première nuit blanche ici, il en avait déjà deux ou trois à son actif. Et ne pas dormir semblait entamer le cours de ses pensés habituellement limpide.

Il devenait clairement urgent de se renseigner car si la folie mentale existait ici aussi, alors Urie allait sombrer dedans très rapidement. Dans ce monde il n’avait aucune attache ni contact qui aurait pu l’aider à faire déjà partie d’un groupe sans trop d’efforts. Comme si tous les compteurs avaient été remis à zéro, il devait repasser une épreuve d’intégration sociale et ça n’était pas une mince affaire. Enfermé dans sa chambre depuis son arrivée, ressassant ce qu'il s’était passé depuis sa mort. Il était mort, merde. Mort. Son poing se resserra à l’énonciation de cette vérité.

Il ferma les yeux et pris une longue inspiration afin de regagner son sang-froid. Peut-être que s’il les gardait clos encore quelques secondes de plus il pourrait disparaître dans la torpeur d’un sommeil salutaire.

Malheureusement, quelqu’un en avait décidé autrement. Un bruit sourd et régulier résonna dans la pièce. Ses yeux s’étaient ouverts instantanément. Il lui avait fallu un temps pour se rendre compte que quelqu’un était en train de toquer, ou plutôt, de frapper à la porte.

( Y’en a qui choisissent leur moment… )

Il se passa une main sur le visage pour tenter de revenir totalement à lui et se redressa en prenant la peine de refermer un ou deux boutons de sa chemise jusque là ouverte. Une fois debout il alla jusque la porte pour l’ouvrir sèchement. La lumière du couloir lui brûla joyeusement la rétine. Il cligna une ou deux fois des yeux pour faire la mise au point, discernant peu à peu la silhouette d’un inconnu qui le surplombait d’au moins vingt bons centimètres. Sans trop savoir pourquoi ses sens se mirent en alerte face à lui, sa carrure était plutôt imposante et il ne dégageait clairement pas de la sympathie.

Maintenant la porte d'une main, il faisait clairement état de son intention de la refermer rapidement si rien ne l’en empêchait. Il s’appuya contre l’encadrement de la porte et remis de l’ordre dans sa tignasse pendant qu’il lâchait d’un ton monotone :

« Pas la peine de frapper si fort, vous voulez quoi? »

( Tch, les témoins de Jéhovah font aussi du porte à porte ici? )

Urie avait pour ainsi dire une mine de déterré, le teint blafard et des cernes à n'en plus finir. Mélangez le tout, enfermez-le dans une pièce sombre et ça vous donne le stéréotype d'un vampire d'une histoire à dormir debout.


MADE BY URIE KANEKI
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Eden Indentshi
évolution
#3
Terminé08.05.17 5:26



texte
Cet homme fait peur à voir ! Ce n’est pas parce que tu viens de mourir, qu’il faut te laisser aller comme ça mon gars. A ce rythme-là, je ne te donne pas cent ans dans notre monde : ce qui équivaut à une poignée de jour dans celui que tu as quitté. Si j’en crois mon père sa mort fut terrible. Je ne peux pas me mettre à sa place. Si j’ai déjà démembré, brutalisé, arraché des ongles et de la peau, je n’ai moi-même rien vécu de tel. Je connais le cri des victimes, pas la souffrance qui s’y rattache. Je suis mort paisiblement, tranquillement, et ma vie fut un livre dont j’avais déjà appris chaque ligne avant d’être en âge de savoir lire.

Je pose ma main sur la porte, dans l’intention de la retenir s’il cherche à la fermer et je souris tranquillement. Il a dû passer une mauvaise nuit. Peut-être qu’il n’en a pas passé du tout. Cela expliquerait en partie son état déplorable. Il ne doit pas encore être allé chasser. Cela viendra, rapidement. La première soif se fait vite ressentir. Le corps reformé demande à être nourrit. Je suis désolé de te dire ça mon gars, mais si tes crocs ne sont pas encore sortis pour te réclamer du sang : cela ne va pas tarder.

« La politesse, tu connais mon gars ? Saluer et dire bonjour ne se fait plus dans le Japon d’aujourd’hui ? Tu peux toujours te racheter en me proposant un café, quant à fermer la porte c’est une mauvaise idée. »

Mes doigts tapotent sur la dite porte que je tiens toujours, mon pied se positionnant dans l’embrassure de l’ouverture. Ne vous attendez pas à voir un sourire naître sur mon visage. Je ne souris que lorsque j’éprouve une émotion de joie. Je ne comprends pas les gens qui ont besoin d’être en permanence une photographie enthousiasme. Les gens qui ne sourient pas ne font pas la gueule : ils laissent juste leurs visages dans une position de repos totalement logique.

Cet homme est séduisant selon la norme sociale. Avec son côté un peu Blanchette et torturé,  il va plaire à toutes les midinettes. Un bon petit séducteur que voilà. Si j’en juge par l’absence de toute sympathie dans son regard, je ne suis pas certain que je lui sois agréable. Cela dit, n’étant pas une midinette, il ne m’est pas non plus. Il n’est pas non plus le contraire. C’est juste une mission, et rien d’autres. Peut-être toutefois que je pourrais en apprendre un peu sur ceux que mon père recherche et qu’eux pourront m’en apprendre aussi sur celle que je recherche, pour la tuer.

« Je m’appelle Eden, je travaille à l’Izakaya Bchobiti, et j’ai été embauché pour rechercher vos tueurs. Ils enfreignent les règles des morts et doivent être jugé par le roi Akio. »
C’est brièvement et complétement la raison de ma venue ici. Est-ce suffisant pour me laisser entrer ? Je dirais que oui. Moi, ça me suffit. Est-ce que cela lui suffira, je n’en sais rien.

« Je pense qu’il serait préférable que nous parlions à l’intérieur à moins que vous ne souhaitiez partager votre mort avec tous les curieux ? Croyez-moi les rumeurs vont vite dans l’agence. »



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Urie Kaneki
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#4
Terminé09.05.17 2:01




La petite ritournelle

Beaucoup trop tôt

Il se sentait toisé, peut-être même jugé? Urie ne s’était pas regardé dans un miroir mais devinait sans mal que sa tête n’était pas celle des meilleurs jours. Et alors quoi, les morts devaient avoir bonne mine? L’individu en face de lui n’avait pas non plus l’apparence de quelqu’un qui avait trépassé. A part un air hautain, rien chez lui ne laissait présager ce qu’il était réellement.
Le royaume des morts était donc simplement la continuité du royaume des vivants? Quelle était réellement la différence entre les deux, tout semblait si similaire.

Urie avait suivi du regard la main de son vis-à-vis qui s’était placé contre la porte et ne put retenir un rictus en l’écoutant entamer sa première tirade.

( Très bien. Et avec ton café tu voudrais pas des crêpes aussi ducon? )

Il cligna des yeux et secoua lascivement la tête de gauche à droite, jaugeant encore sa réponse. Il devait être tôt s’il parlait de café, quelle heure au juste? Son regard se fixa de nouveau sur les doigts tatoués de son interlocuteur, leur tapotement contre la porte avait quelque chose d’irritant. Il manquait sérieusement de sommeil. Habituellement il savait faire fit de ces bruits agaçants mais là ça s’accumulait et sa patience diminuait à vue d’oeil. Urie était à deux doigts de claquer la porte, quitte à broyer les orteils de ce « charmant » visiteur. Alors que sa main se resserra sur la poignet de porte, le dénommé Eden lui dit enfin quelque chose pour laquelle son intérêt s’éveilla.

L’évocation de sa mort, ou plutôt de ses tortionnaires fit revenir à lui quelques souvenirs assez désagréables. On l’avait torturé comme du vulgaire bétail que l’on pend par les pieds pour le laisser se vider de son sang. Dans ses yeux toutes sortes d’émotions défilèrent le temps d’un instant. La colère, la haine, peut-être une pointe de tristesse avant de finalement revenir à la neutralité. Ce mec avait des choses à lui apprendre, c’était certain.

« J’ai vraiment rien à vous proposer, je viens… d’emménager. Si on peut appeler ça comme ça. »

Ouvrant grand la porte Urie fit volte-face. Avant de s’éloigner de la porte il tendit la main gauche pour chercher à tâtons l’interrupteur. Quand il le trouva il appuya dessus, l’ampoule grésilla avant de bien vouloir éclairer faiblement la pièce. Il laissait à Eden le droit d’entrer dans la pièce qui était au passage dépourvue de toute personnalisation. Quand on passe le plus clair dans son temps dans le noir à réfléchir on ne prend pas vraiment le temps d’accorder les draps avec le tapis.

Jetant un oeil par-dessus son épaule Urie vérifia que son nouvel invité était entré. Une fois la porte close il s’adossa au mur le plus éloigné de la porte. Croisant les bras il fit un mouvement de tête en direction de la chaise à Eden, lui indiquant qu’elle était disponible s’il souhaitait s’asseoir.

« Maintenant que tu es là, expliques-moi ce que tu sais de ces personnes qui m’ont… fait ça. »

Étant donnée la teneur de la discussion qu'ils allaient avoir, Urie était délibérément passé du vouvoiement au tutoiement. Ce genre de courbettes verbales était une perte de temps, Urie l'avait toujours pensé même en faisant partie de l'armée.

Fouillant dans l’une de ses poches il sortit un paquet de cigarettes. Il n’en restait que deux. Cela faisait partie de ses affaires en arrivant et il ne savait pas s’il pouvait en racheter ici alors il les économisait avec grand soin, malgré une envie dévorante de les fumer dix par dix. Les nerfs sûrement. Levant un oeil vers l’autre occupant de la pièce, il hésita mais se ravisa aussi vite.

( Nan, hors de question c’est ma dernière. )

Attrapant une des cigarettes, il la porta à sa bouche et fouilla dans sa poche arrière droite pour en sortir un zippo assez sobre, noir matte plutôt usé par le temps et son utilisation quotidienne. Un "clac" sec retentit quand il l’ouvrit, d’un geste du pouce il fit apparaître une flamme qui illumina son visage lorsqu’il l’approcha de la clope qu’il avait aux lèvres. Ses yeux fixés sur ce petit brasier dont la fumée se dégageait. La flamme disparu aussitôt son forfait accompli et le zippo fut replacé à son endroit originel. Il tira une longue bouffée de ce mélange chimique et lorsqu’il sentit ses poumons totalement remplis, l’expulsa doucement en fermant les yeux.

« Et aussi, j’aimerais savoir, qu’est-ce que tu sais de moi et comment ça se fait que tu ne viennes que maintenant? »

Cela faisait trois ou quatre jours déjà, n’était-ce pas un peu tard pour commencer à rechercher ces types?… Il y avait tellement de questions qui se bousculaient dans sa tête, ainsi il essayait des les ordonner à chaque bouffée qu’il prenait. De sa main qui tenait la cigarette, il se frotta le front avec la phalange de son pouce puis son regard s’accrocha à nouveau à celui de Eden.


MADE BY URIE KANEKI
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Eden Indentshi
évolution
#5
Terminé09.05.17 20:47



L'attitude de l'homme était détestable envers le plus jeune. Face à la mort d'autrui, son indifférence visible était une insulte. Cela aiderait-il s'il se montrait sensible ou empathique envers cet individu sur sa mort ? L'aiderait-il à la surmonter en lui offrant une épaule pour pleurer ? Avance. Ne t'arrête pas. Telle aurait été la pensée de l'ancien prisonnier.
Je suis totalement chez la sorcière d’Hansel et Gretel. Je soupçonne sérieusement le décorateur des appartements de l’agence d’être un enfant de huit ans qui n’a pas évolué mentalement depuis des siècles. Toutefois, je ne suis pas davantage choqué que ça par toutes les sucreries autour de moi, ni même en train de haïr les lieux. J’ai vu pire à l’agence, depuis le début de ma vie ici.

A l’époque où Robin était roi et non poussière, il y avait un appartement qui avait la forme d’un nuage. Chaque pièce était du coton léger et raffiné. Si l’idée pouvait sembler géniale, dans la réalité des faits, le ménage, la cuisine et toutes les tâches quotidiennes étaient un enfer. Ce n’était pas cependant le pire appartement que j’ai connu depuis ma mise à mort. Le pire, c’était la cellule de prison.
Allez savoir ce qui était passé dans la tête du décorateur à l’époque, mais les lieux étaient construits sur le thème d’une prison de haut vol avec système de protection, pièce d’isolement et cour intérieur. Selon l’un de mes descendants, la pièce existerait toujours et servirait à y enfermer des dangereux nécromanciens. Pour ma part, je pense qu’elle a été détruite et remplacé par un autre thème.

Le plus amusant à l’époque, c’était que les thèmes changeaient de manière aléatoire quand le roi, le décorateur ou je ne sais qui en avait décidé. Ainsi vous pouviez vivre dans l’appartement de l’hiver, aller travailler, revenir le soir-même et vous retrouver dans l’appartement star-Wars. Les changements avaient lieux presque chaque année. Je pense que ce n’est plus le cas désormais. Parfois, je me dis que l’agence est une reproduction d’une maison de poupée contrôlée par un nécromancien. Cela expliquerait sans doute que des pièces puissent être rajouté ou retiré aussi facilement, comme les chambres quand les occupants devenaient trop nombreux. Idée débile, mais à envoyer à Pom. Je suis certain qu’il l’apprécierait. S’il répond à l’un de mes messages qu’il ignore royalement en ce moment dès lors qu’il ne s’agit pas de travail.

Ignorant les yeux visiblement mécontents du jeune vampire, je cherche le frigidaire le plus proche, ouvre les placards jusqu’à trouver un verre et me sert un jus de fruit. Faute de café, le sucre m’ira très bien. Puis, je reviens m’asseoir à l’emplacement qu’il m’a désigné de base. J’ai soif ! Il ne faut jamais laisser un vampire avoir soif. JAMAIS. Stop ! Je ne veux rien entendre sur le fait que ce dicton parle de sang et non de jus d’ananas.

« Que maintenant ? Mec, c’est une simple enquête sur une infraction au code des vampires sur le risque de la divulgation de notre monde par un comportement outrancier, pas ta scène de crime. Tu penses peut-être qu’elle avance mieux dans l’autre monde ? Tu veux la vérité. Tu dois être incinéré, vu comme une victime collatérale et déjà être en train d’être oublié. »


Mon poignet tournicote en l’air, mes doigts remuant, je suis agacé par cet homme. Déjà. Cela commence bien. C’est un réflexe naturel. J’ai envie de fumer. Je ne devrais d’ailleurs pas tarder à sortir ma clope, mais j’essaye de me retreindre en journée. Je n’aime pas l’idée d’être dépendant de quoique ce soit.
Ce type m’énerve à dire des conneries plus grosses que sa tête. Remarquez, rares sont les gens à ne pas m’irriter dès la première impression. J’y peux rien si je n’ai pas forcément la patience de supporter tous les cabots qui m’aboient dessus. Chaque nouveau arrivé est pareil : plus imbu que le précédent. Écœurant siècle que nous vivons.

« On va aller len-te-ment pour que tu comprennes. Et s’il faut que je répète, je ré-pè-te-rai. Essaye simplement de ne pas me contraindre à le faire plusieurs fois, j’ai une patience li-mi-tée comme tu peux le constater. »

Je tourne les yeux en direction de la porte. A mon époque, on ne s’adressait pas aux gens en les regardants dans les yeux. Ce n’était pas poli. Ce n’est toutefois par pour ça que je ne le regarde pas. C’est parce que j’ai un cerveau photographique. Pas uniquement ma mémoire. Chaque donnée, chaque geste, chaque mouvement que mes yeux observent sont d’innombrables points de raccordement, comme un croquis dessiné à la règle et aux crayons à papier. Tout se forme et se déforme. Chaque gestuel, chaque symptôme. Ce qui fait de moi un bon médecin. Un excellent chirurgien et un type qui ne supporte absolument pas les répétitions de mouvement. Comme mes doigts sur la porte de tantôt, le souffle de ce type, les bégayements, la gestuelle d’une cigarette qu’on met et retire en permanence. Les répétitions sont une boucle qui se multiplie, et lorsque je commence à en compter pour de douze, je sais que je vais m’énerver. Je suis psychotique ? Soyez enfermé  plus de 250 ans au total. Et on en reparlera, les fragiles !

« Vois-tu ce qu’est un lémure ? Ce sont les morts tués autrement que par des vampires et qui n’ont pas encore muté en une autre race. »


Je suis trop sympa, je lui explique en plus. Je prends toujours la peine d’expliquer. Toujours. Pourquoi ? Parce que si on n’explique pas, on ne peut pas se plaindre que l’autre ne sache pas. Je pars toujours du principe qu’à un jeune, je dois lui expliquer chaque terme du monde des morts. Il faut dire que les rois ont rarement le temps de le faire. Joshua et Akio ont d’autres rats à mange. Je ne sais pas d’où cela me vient. Peut-être du maître qui croupit dans un puit aux trente-trois sixièmes sous-sols du bar Bchobiti et qui attend que je vienne le nourrir. Ou de ma bonté d’âme. Je suis un mec trop sympa.

« De nombreux lémures se sont plaints d’avoir été saigné par des vampires. Les plaintes ont été classées sans suite faute de preuves. »
- pour dire posément que l’on s’en battait les couilles des morts des vivants – « Les mangemorts pensaient éventuellement à des humains imitateurs. Nous ne sommes pas assez cons pour laisser des traces aussi évidentes et tuer autant de débi… vivants en même temps. Jusqu’à toi. »

Finalement, il y a bien des vampires assez cons pour agir de cette manière.

« Il semblerait que tu sois celui qui a été mordu. Fait rare. Peut-être les as-tu énervés, peut-être es-tu leur amant, j’en sais que dalle, mais ils t’ont mordu ou recruté – ça m’aidera ça.

Le temps que ton dossier soit remonté, signalé, et arrive au bureau des Mangemorts – qui sont pour la plupart incompétents – des jours s’étaient déroulés et l’affaire étant plutôt secondaire, j’ai été recruté pour la mener. »


Et qu’ils se sont dit que puisque j’étais enquêteur, j’allais enquêter. Un truc de dingue, donc. Me voilà ici. Là. Dans cet appartement.

« … Pour la première question, je crois que t’es con. »

Si je savais qui t’avait fait ça, mon gars, je ne perdrais pas mon temps avec un débile profond. J’irais directement à la source. Je les réduirais, les mettrais dans une boîte, et les jetterais au fond d’un puit en les nourrissants de sang de boucher jusqu’à ce qu’ils en crèvent. Peut-être, que je m’épargnerai cette peine et ce fric dépensé en les livrant pour la récompense. Ou simplement que je les attacherai dans le monde des vivants pour qu’ils crèvent d’une lente agonie ! Je ne sais pas encore. On aura tout le temps de décider le moment venu.

Oui on. Visiblement le gars est un dur à cuire et j’enquête pour lui – bon ok, pas pour lui mais c’est tout comme. Il va donc pouvoir m’aider.

« Toutefois si tu me donnais des détails. Je pourrais sans doute avoir une piste à remonter. Détails pertinents : leurs nombres, leurs couleurs de peaux, leurs sexes, leurs voix, leurs accents, s’ils prennent le sang pour le mettre dans des poches afin de le vendre au marché noir, s’ils ne font que consommer sur place, tatouages, signes distinctifs autres. Retiens ! J’ai horreur de me répéter, je te dis.
Détails non pertinents, si tu as souffert, si c’était des vilains, si tu es triste, si tu avais une femme, des mômes ou quelconque détail de ta vie de raté, s’ils ont insulté ta mère, limite s’ils t’ont violé, abusé, torturé, empêché de te nourrir ou laissé pendre plusieurs heures en ricanant, ça peut aider comme signe distinctifs. Dernier point, ton groupe sanguin. C’est un point dont j’ai besoin. Il est capital. »


Le verre de jus de fruit était capital ! Avec autant de mots prononcés, j'étais mort de soif.

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Urie Kaneki
évolution
#6
Terminé11.05.17 4:53




La petite ritournelle

Beaucoup trop tôt

Urie observait Eden évoluer dans son appartement. Aucunement besoin de lui dire "fais comme chez toi" il avait déjà le nez dans le frigo et dans les placards. Ce fut même surprenant qu’il y trouve du jus de fruit, peut-être quelque chose qui était laissée à l’intention des nouveaux arrivants, comme du shampooing et des savons. Est-ce qu’il y avait des mignonnettes aussi? De l’alcool aurait pu avoir un certain intérêt. Il vérifierait plus tard.

Expirant une bouffée de fumée assez danse, Urie haussa un sourcil. Il se sentit peut-être décontenancé par la réponse du nouveau venu. Mais étrangement, il compris vite que les priorités n’étaient plus les mêmes à présent. Cela changeait aussi la donne, son interlocuteur n’était clairement pas là pour lui. Ni pour le réconforter vu la teneur de ses paroles, elles étaient sans filtres.

( J’ai vraiment l’air débile pour qu’il me parle aussi lentement ce con? Allez, viens-en aux faits. )

Hochant la tête de gauche à droite concernant la question sur les lémures, Urie écoutait lassivement Eden, chaque détail ou explication qu’il donnait était enregistré dans un recoin de ses pensées. Il fallait qu’il comprenne où il était et quels étaient les enjeux de ce monde. Et même si ce type avait l’air imbus de sa personne, au moins il savait des choses. Vraiment imbus de sa personne, Urie soupira fortement, il l’avait bien entendu articuler le mot « débile » en se stoppant de justesse. Il lui tapait sérieusement sur le système.

( Mais quel connard... fallait que ça tombe sur ma gueule. )

L’ancien militaire serra la mâchoire, il exerça quelques longues pressions, tentant de se calmer. C’était une sorte de tic pour ne pas ouvrir la bouche sans prendre le temps de "tourner sept fois sa langue avant de parler", histoire de retenir quelques pensées disons… mal jaugées. Se faire traiter de con lui fit écraser la cigarette dans le cendrier à sa droite, il devait en jeter le contenu mais pas maintenant encore.

« Ça tombe bien, je pense la même chose de toi. »

S’approchant d’Eden il s’appuya au bord du bureau et croisa à nouveau les bras. Le toisant de bas en haut. Ses cernes accentuaient probablement la froideur de cet échange.

« Très bien j’ai pigé. Ma mort t'emmerde. Avoir été envoyé ici t'emmerde. Tu m’emmerdes. Alors passons aux choses sérieuses. »

Il fouilla à nouveau dans sa poche, la discussion n’allait pas être de tout repos mais au moins les choses étaient claires. Ils ne se piffaient pas, très bien. Au final Urie n’en avait pas grand chose à foutre. Son intérêt se portait clairement sur ce qui pourrait déboucher quant à leur « collaboration ». Oeil pour oeil, dent pour dent. Il avait enfin trouvé un moyen de mettre la main sur ces connards qui lui avaient fait ça. Sa main droite passa dans son cou, ses doigts appuyèrent contre sa carotide, là où pulsait le sang. Il se souvenait encore de cet instant de flottement avant que tout s’arrête. Cet enfoiré avait aspiré sa vie et l’avait condamné à ressasser sa mort sans rien pouvoir y faire.

Il sortit sa dernière clope, l’alluma aussitôt et posa le paquet vide à côté de lui, sur le bord du bureau. Le zippo il joua un peu avec, l’allumant, l’éteignant… Une, deux… trois et quatre fois. Le bruit si sec du couvercle qui se refermait lui permis de fixer un peu ses pensées. Il le rangea dans sa poche de chemise.

« Ils étaient 8, 2 filles, 6 mecs. Leur peau était blanche, aucun accent, leurs coupes de cheveux étaient plutôt punk, crêtes, ou cheveux longs et principalement foncés. On aurait vraiment dit des guignols échappés d’un cirque. »

( Bouffé par des punk à chien putain. )

Il tira sur sa clope une, puis deux fois. Il chercha d’autres détails physiques en laissant les pseudo bienfaits calmants se propager dans son crâne, le long de sa nuque qui était raide.

« Le mec qui m’a fait ça, le blanc de ses yeux était noir. Modification corporelle je dirais. A moins que ce soit commun chez les vampires? Je ne l’ai pas vu chez les autres. Je n’ai rien vu qui aurait pu leur permettre de stocker du sang. Je pense même qu’ils n’en avaient rien à foutre vue la quantité sur les murs, ou à mes pieds. Mes pieds trempais dans un marre de sang et ça n’avait pas l’air des les intéresser. »

Encore une latte. Il fit craquer les phalanges de sa main droite. Pas que son sang à lui. Celui de ses compagnons d’arme aussi. Urie n’était pas tellement de nature sensible. Il bouillonnait intérieurement de rage. Tout ce carnage n’avait été fait que pour le plaisir, l’envie de faire souffrir.

« Ils riaient. On aurait dit des hyènes. Je me demande s’ils étaient pas drogués vue ce qu’ils ont pu me faire. Ils balançaient des idées à haute voix et les réalisaient sans trop se poser de question. "Tu crois qu’on peut lui faire avaler ses yeux?", ha aussi, ils avaient lu quelque part que les ongles protégeaient la partie sensible des doigts… Quels connards. »

Il regarda le bout de ses doigts à ce moment et ressentit un léger frisson lorsque la douleur se rappela à son bon souvenir. Ça semblait tellement anodin comme détail.

« Pas de famille, juste mon père. J’étais dans l’armée, section secrète d’intervention sur les évènements inconnus du grand public. Autrement dit et avec ce que tu m’as expliqué jusqu’ici, je gérais vos merdes. Ça tombe bien, ça veut dire qu’on a déjà collaboré sans le savoir. »

Un sourire suintant l’ironie se dessina sur ses lèvres avant de laisser place à un sérieux aux allures de menaces.

« Je veux en être pour les traquer. J’ai des trucs à régler. »

Attrapant une chainette autour de son cou, Urie fit sortir ses plaques de l’armée de sa chemise. On pouvait voir gravé dessus les lettres « O - ».

« O négatif. Ils choisiraient leur proie en fonction du sang? C’est vrai que je suis le seul de mon équipe à avoir ce groupe sanguin. Je suis aussi le seul avec lequel ils ont joué. »

Rangeant sa plaque, il continuait de réfléchir à des détails qui pouvaient s’avérer utiles. De par sa formation il était d’un naturel vif et savait garder la tête froide, ce qui permettait d’exploiter les informations et éléments utiles. Cela dit, être mort avait pu affecter des éléments de sa mémoire. Mais il ne pouvait pas être sûr de ça et c’était légèrement casse-couilles.

Il replaçant la cigarette à ses lèvres, il se rendit compte qu’elle était éteinte quand l’air qu’il aspira s’avéra être froid et encombré par un mauvais goût de tabac froid.

« Tu n’as vraiment rien comme éléments sur cette affaire de ton côté? Rien, que dalle? »

La clope aux lèvres, il posa à nouveau ses yeux sur Eden qui était juste à sa droite. Ce mec renvoyait l’image "va te faire foutre" même en buvant du jus d’ananas putain, ça craignait.


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Eden Indentshi
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#7
Terminé12.05.17 15:52



La voix de l'homme penché sur la table, tapotant sur le clavier tactile d'une tablette, marmonna dans un rictus : "J'ai un élément, je t'ai toi.", sur l'écran au fur et à mesure de ses doigts pianotent, un message s'afficha : 弐.女六男 – 西欧人 色白
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Le jus d’ananas est excellent pour la santé. L’énervement l’est beaucoup moins. Croyez mes dires de médecin, tous les vampires devraient boire consommer l’ananas. Déjà, il détoxifie le sang, il favorise la digestion – on boit du sang, je vous rappelle – il est riche en vitamine C et en bromélaïne, ce qui empêche la coagulation des plaquettes et nous permet du coup de mieux assimiler le sang qu’on boit. Il est anti-inflammatoire et protège de nombreuses maladies. En plus, ça rend le sperme moins acide. Et …. Pardonnez-moi, ce n’est point le sujet. Le sujet, ce sont les mots de l’homme qui visiblement n’a pas écouté et est en train de me donner une tonne de détails inutiles. Hors, je suis doué d’une
mémoire eidétique visuelle pas auditive. Je ne rentrerai pas dans la controverse du inné et de l’acquis, si c’était inné chez moi, j’ai ensuite été dressé à l’entraîner. Si cela me vient d’un apprentissage, j’avais des prédisposions.

Le surplus d’informations est donc un problème régler rapidement. Je dois me concentrer, pour essayer de retenir l’essentiel et des dires, les classer, les ranger et les imager. Chaque mot qui ne resterait qu’un son, je le perdrais, le modifierais ou l’oublierais comme n’importe qui. Je dois me resservir du jus d’ananas. Je le fais. Je l’écoute. Il a des attitudes de mangemorts. De flics. Des tics proches d’eux. Pathos, oubliez les sentiments. Bruits récurrents. On oublie aussi. Faire abstraction des bruits, éviter la pensée des colocataires des lieux, continuer à se concentrer sur l’essentiel. Pas forcément évident avec le nombre de bruits d’animaux dans l’appartement. Chiens, chats.

Que dit-il ? Je l’ignore. Je fixe toujours devant moi. Je dois faire abstraction de la mezzanine, du couloir, des chambres. Il me faut un tableau noir. Je le le vois. Je note. Continue de parler. Certes, on est clairement pas près de s’aimer. Pathos. On s’en bat les couilles de nos sentiments. Passe à autre chose. Bruits. Cloches. Sons.

Bruit de déraille, odeur d’essence. Le tableau vrille. Retour à la réalité. Je ne peux pas le concentrer dans TOUT CE BRUIT. Quatre putains de bruit. Range ton doudou, arrête de faire style.  Il parle enfin. Enfin un élément important.

Huit. Des cercles se tracent. Deux filles. Croix en bas de deux ronds. Six mecs. Flèches en haut de six. ♀♀♂♂♂♂♂♂ Type européen. 2x♀6x♂[T.Europ. Phototype I à III]

Sans accent …. CA VEUT DIRE RIEN DIRE SANS ACCENT. Putain. Sans accent pour toi qui est natif du Japon vu ta gueule et ton bon phrasé ? Ou sans accent pour un européen. Pause.

Tu veux dire qu’ils avaient un accent japonais de Tokyo ou que tu n’as pas identifié d’accent précis ? Il n'est pas précis. ne pas le couper. Ne pas bloquer le fil de ses pensées. Je note. J'enregistre. Je râle.

Ils avaient un accent. Ils ont toujours un accent. Non Identifiable. Ce n’est pas pareil que non Existant. 2x♀6x♂[T.Europ. Phototype I à III] Accent NI.  Ils parlent de cirque. C'est quoi le rapport ? L'un crachait du feu ? Il me perd. Il m'agace, cette fois-ci je lui coupe la parole :

« Imprécis. Femme ou homme qui a une crête, des cheveux longs, des cheveux foncés ? Sois précis. Si tu ne sais pas, précise-le ! Guignols échappés d’un cirque. Pourquoi ? Des vêtements colorés ? Accent neutre car japonais, européen, tu ne sais pas ?»


Je me redresse, je ne le vois pas. Adieu les animaux. Je vois une pièce. Une pièce sombre. Je la vois sombre. Elle devait être sombre pour ne pas qu’il est d’autres détails. Il est militaire, il aurait remarqué sinon. Pas trop sombre. Sinon, il n’aurait pas pu en avoir autant. C'est gluant. C'est une odeur de fer aussi.

Il enchaîne les clopes. C’est agaçant. Deux lattes. C’est le temps de sa réflexion. Concentre-toi.  2x♀6x♂[T.Europ. Phototype I à III] Accent NI dont 1♂ /!\ sclères noirs.

Il dit celui qui m’a fait ça. Il est différent. Un pseudo chef ? Remarquable. Quel crétin. Voir avec les autres témoins s’ils ont vu la même chose. Il continue de parler. Parfait. Il est doué. Bonne mémoire. Il m'énerve. Parle correctement. Sois concis.

Il devait faire froid. Il fait plutôt jour finalement. Il voit les murs rougies. Nombreuses victimes. Du sang au sol. Pieds nus, donc. Une marre. Personne vivante. Combien de victimes ? Plus d’une trentaine. Acceptez. Dans quel pays sommes-nous ? Peut-être pas au Japon. Ils ne sont pas au Japon. Pays en crise. Habitués au massacre. Pays en guerre. Zone en guerre dans les pays islamiques. C'est la guerre actuelle la plus connue de notre monde et celle où il est le plus facile de cacher un massacre. Corée, sinon ? Corée, possible. MAIS. Des blancs y seraient plus visibles.

Suite.

Une bande. Elle s’amuse. Elle rit. Elle chasse en meute. Les hyènes, respecte-les mon petit, elles sont plus malignes que tu ne le crois et tu les insultes en les comparant à ces bouchers. Bouchers, crocher, viande. Cesse de me distraire avec des métaphores. Concentre-toi !

Lui avait-il fait manger ses yeux ? Lui avait-il planté des  aiguilles dans les ongles ? Peu importe. Cela ne ressemble pas à un signe distinctif, davantage de l’improvisation. Un jeu de violence qui augmente et d’esprits qui s’échauffent. Des bouffons.  2x♀6x♂[T.Europ. Phototype I à III] Accent NI dont 1♂ /!\ sclères noirs. Attitudes irresponsables. Peu d’organisation.

Stop. Arrêt sur image. De quoi il parle ? De sa famille. T’as bien de la chance de pas avoir ton père ici. Mes parents à moi, ils veulent pas me quitter. Crétin. Sauf que c’est de l’inutile. Je t’ai dit pas d’inutilité dans tes description. Armée, secondaire information. Pas si secondaire. Arrête-toi, concentre-toi.
Évidemment que ce n’est pas secondaire ! Fais pas ton crétin, Eden. Te laisse pas distraire par sa clope. Il fume. CESSE.

Huit hommes qui parviennent à battre une section secrète. Enregistrer. Supprimer mauvaise information, remplacer, modifier.

2x♀6x♂[T.Europ. Phototype I à III] Accent NI dont 1♂ /!\ sclères noirs. Attitudes psychopathiques désordonnées, ordonnés dans leurs comportements de chasse, entraînés. Parfait, c’est noté. Je crois pas qu’on est collaboré ensemble. Je  collabore pas, je travaille pour. Va pas confondre. C’est pas bon pour le business.

Nouvelle pause. Concentre-toi gamin, tu commences à m’agacer. En être ?

Évidemment que tu vas en être. Tu crois que je vais mettre des hommes à moi en danger ou me mettre tout seul dans l’action alors que j’ai monsieur le fils à papa de l’agence tout risque avec moi. Quoiqu’à deux, ça peut être nuisible. Voir pour un troisième homme. Éventuellement. Ou diviser le groupe.

Diviser le groupe. Bruit d’une chaîne. Plaques. Plaques militaires. Je tire une pochette de tabac à rouler, une feuille, je roule, pensif. Trop de bruit. Je dois me concentrer sur les miens.

« O -. » Parfait. Je répète. Que le O- ?  

Que le O-.

Que le O-.

Du sang, partout. Sur moi, sur eux. Sur le sol. Sur les murs. Une odeur infecte. La pourriture commence. L'air libre. Leurs rires. Leurs voix. La morsure, brutale. Salvatrice. La mort, enfin. Inutile. Horrible. Cruel. Sans-pitié. Je suis déjà tombé sur pire. Mais le niveau est bien relevé tout de même !

Si j’en crois ma petite nièce, folle des prédictions sur le groupe sanguin, les O sont :Confiant, autonome, optimiste, volontaire, intuitif, prétentieux, froid, méfiant, ingérable, bourreau du travail. Je suis pas dans la merde avec celui que j’ai.

« La plupart des vampires ne peuvent boire que leurs propres groupes sanguins. Seuls les hautes classes parviennent à passer outre. »

Demi-tour vers le frigidaires alors qu’il cherche à savoir ce que je sais. Je ne sais rien. Il était le témoin le plus fiable, j’ai préféré venir directement à lui. Les autres sont des traumatisés bien plus lourds. Il va s’en rendre compte lui-même puisqu’il va bientôt m’accompagner pour les voir. Sauf s’il se dérobe. Il ne se dérobe pas. Il veut se venger. C’est visible.

Je reviens. Avec mon verre de jus d’ananas. Je sors mon paquet de tabac à rouler. Je n’ai toujours pas répondu à sa question, et je viens de m’en rendre compte. Merde. Non, j'ai que dalle à la base.  Voir pas du tout. Des témoins, des plaintes, mais rien de concret.

Je sors de mon sac une tablette. Tactile. Rapide. Je tape sur les kanjis qui s’affichent et les caractères se dessinent. Mes doigts bougent, frôlant, l’écran, déplaçant les éléments. « J'ai un élément ! Je t'ai toi !  »

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2x♀6x♂ ---- Occidentaux. Peau, phototype I à III.
Accent Non Identifié
1♂ (chef? Dominant?) sclères noirs.
Punks cheveux noirs crêtes, longs, racailles.
Attitudes psychopathiques. Cruels. Nerveuses. Impulsives.
Ordonnés dans leurs comportement de chasse.
Entraînés.
Groupe sanguin : 0-  


ce genre de gars a besoin de sortir. De s’amuser. De passer du temps entre eux. Et clairement, ils ne vont pas se mêler à des lémures, des zombies ou des nécromanciens. Encore moins à des chimères, vu qu’il y a des hommes dedans.

Je tapote sur le dossier, l’enregistre et me retourne.

« Trois victimes sont à l’infirmerie ici, hospitalisées pour des troubles post-traumatiques. On va aller les interroger. On en profitera pour faire un tour dans leurs dossiers. Il y a peut-être des vampires 0- qui ont été victime d'intoxication à l'air libre, ils ont du être limite niveau temps dans votre monde.

Ce soir, on ira dans le quartier des vampires. As-tu une arme, un téléphone portable ? Si tu n’en as pas, on va devoir se faire livrer. Un autre élément ? Une question ? Si non aux deux, je te propose d'aller te reposer. Je bosse ici. Ta une tête fatiguée, dans cet état tu vas être un handicap qui va me ralentir. »  




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Urie Kaneki
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#8
Terminé16.05.17 5:18




La petite ritournelle

Beaucoup trop tôt


« C’est devenu brouillon à ce niveau… »

Je frotta mes yeux avec la pliure interne de mon poignet. Réfléchis, concentre-toi. Tu as eu tout le temps de les observer pendant qu’ils te faisaient toutes sortes de choses. Dans mon esprit me revenait chaque blessure infligée ainsi que le tortionnaire qui me l’administrait. Leurs visages se tordaient de rire à chaque hurlement formé par mes lèvres, je les avais mordu à sang pour me retenir d’hurler, cela leur donnait beaucoup trop de plaisir. Mais le corps humain avait ses limites, ma fierté aussi.

« Une avait les cheveux longs, l’autre les avait au niveau de la mâchoire. Un des mecs avait une crête, celui aux yeux noirs les avait très longs. Quant aux autres rien qui m’ait marqué. »

Il me tapait sérieusement sur le système avec ses questions, on aurait dit un interrogatoire. C’est moi qui avait été déglingué dans l’histoire, pas la peine d’être aussi puant avec moi. J’entrepris de tirer une nouvelle fois sur ma cigarette pour m’éclaircir les idées, puis une seconde fois pour calmer mon énervement. Je repris enfin ma description après avoir expulsé toute la fumée de mes poumons. Bonne nouvelle, je n’allais pas mourir d’un putain de cancer.

« Ils avaient un style assez bariolé quoi. Noir principalement mais des couleurs flashies, vert fluo, bleu, rouge, jaune… des mèches de cheveux, maquillage gothique. Leurs yeux étaient fardés de noir. Quant à l’accent, ils étaient japonais, c’est ça que je veux dire par « pas d’accent ». »

Je grimaça, la fumée de ma cigarette était venue lécher ma corner, provoquant une sensation très désagréable. Je mis un peu de distance entre ma main et mon visage, éloignant l’objet de ma douleur. Putain ça fait toujours aussi mal cette merde.

J’écoutais en même temps ce que me disait Eden quant aux groupes sanguins et haussa un sourcil. On aurait un début de piste?

« Ok, ce qui veut dire qu’ils ont de grande chance d’être de mon groupe sanguin. Ça court pas partout le O-, autrement dit ça permet déjà d’avoir un truc sur lequel se fixer… »

Je me gratta le crâne après avoir coincé ma clope entre mes lèvres. Ça restait quand même léger comme informations, un groupe de gothiques bariolés au groupe O-. Je soupira, est-ce qu’on allait vraiment pouvoir foutre la main sur mes tortionnaires? Ces bâtards m’en avaient sacrément fait baver. Je regarda mes bras et jambes un instant, ça avait quelque chose d’encore plus improbable de voir que mon corps ait conservé cette forme… alors qu’il n’en restait que des lambeaux ce soir là. Je frissonna à ce souvenir.

« Moi? Hé bah putain. Encore heureux que je tienne la route.  »

Sérieusement, encore heureux que je ne sois pas devenu totalement taré avec ce qui m’était arrivé. Grâce à un entrainement militaire j’avais probablement retenu les informations les plus utiles sans céder à la panique. Grâce à cela l’enquête allait peut-être avancer? Ils se touchaient la nouille pour patiner autant ou quoi?

Eden saisissait les informations sur sa tablette, les complétant probablement avec les détails que je venais d’y ajouter. J’observais le tapotement de ses doigts sur l’écran tactile, ses empreintes laissaient des marques, je pouvais les voir avec le reflet de la lumière.

Je me redressa d’un coup, ça y’est les choses allaient enfin bouger. L’air de rien cette tête de con m’avait donné un truc sur lequel me fixer pour arrêter de faire du sur place. J’aurais quand même aimé qu’il soit plus aimable mais ça c’était une autre paire de manches vue le personnage.

« Je suis le seul qui n’ait pas de troubles alors?.. »

Enfin, sans troubles… On repassera de ce côté là. Je ne dors plus et j’ai l’impression qu’un creux s’est formé en moi. Comme si quelque chose me manquait terriblement et me mettait hors de moi. C’est comme une soif… une soif de vie? J’en sais foutrement rien, mais c’est un sentiment totalement nouveau chez moi… obsessionnel même. Mais je ne sais pas de quoi je crève d’envie exactement.

« Je n’ai rien ici, pas de portable ni d’arme. D’ailleurs il me faudrait deux crans d’arrêt si on doit se faire livrer, style armée. Tu vois l’idée? »

Je remonta un pied sur le bord du bureau, profitant de mon genou pour y poser mon menton. Je fixa mon regard à celui d’Eden et réfléchit un instant. Avais-je besoin de quelque chose d’autre? Bah, puisqu’il le demandait hein, autant faire passer ça aussi.

« Un Ipod et des écouteurs. »

Je souris aux derniers mots de mon vis-à-vis. Dormir? Et comment? J’avais déjà des impatiences lorsque j’étais allongé. Alors maintenant que je savais qu’on allait pouvoir remonter leur piste j’étais obnubilé par ce que j’allais leur faire à ces connards.

« Plus vite on gère ça et mieux je me porterai crois-moi. Alors, on fait quoi maintenant? »

Quittant le bureau comme appui, je m’étira pour faire craquer quelques articulations, faire rouler quelques muscles. Je voulais agir, maintenant. Je gambergeais depuis trop longtemps alors il était temps de se bouger le cul. Je fixais toujours Eden, attendant ses instructions. Après tout il en savait plus que moi ici, ça me dérangeais à peine d’être "dirigé" par ce mec totalement antipathique.


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Eden Indentshi
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#9
Terminé16.05.17 23:11


Dans l'appartement à l'aspect coloré, un chat glissa entre les jambes des humains qui l'empêchaient d'accéder à sa nourriture. Il s'arrêta, miaula et vit l'un des hommes lui jeter un regard noir. Le chat se retourna, redressant sa queue touffue tout en ignorant l'humain, nullement impressionné par cet espèce. Chacun le savait, un jour son espèce dominera le monde.
De mon analyse de cet homme aux tics et aux tocs totalement agaçant, j’en viens à cette conclusion : je dois tellement lui taper sur le système qu’il doit avoir envie de fracasser contre le sol. Je ne sais pas si à la fin de l’enquête, c’est le type qu’on va défoncer ou nos propres personnes. C’est exaltant ! S’il termine par me foutre son poing à la gueule, je rajouterai à ce point final une exclamation de surprise.
C’est divertissant de le voir se retenir. Il termine de me donner les derniers détails qu’il a constaté et je les enregistre sur la tablette. Ce doit être tellement délectable de se souvenir de sa propre mort avec autant de détails. Pas que je me souvienne pas de la mienne – je ne peux pas oublier le premier jour de ma vie. Juste qu’elle fut totalement nulle ! Tous les méchants et les super-héros ont droit à un moment traumatisant lié à la mort. Pour ma part, ce fut de simplement saluer l’Alpha, plusieurs fois comme ça devait se faire, de lui demander la permission de ranger ce que j’étais en train de faire – j’ai horreur du désordre et de pouffer en sentant un de mes ancêtres aussi près de mon cou. Je crois m’être permis une allusion, légèrement perverse et sexuelle pour le plaisir de l’énerver, qui ne l’avait point faire rire. Il faut dire que la partie de l’arbre généalogique où mon grand-père est cousin avec sa femme et mon père frère avec ma mère a tendance à l’énerver au plus haut point. Pour une question davantage de génétique que d’éthique.

Lorsque nous terminons, je l’informe de l’ordre où je pense opérer pour remonter la piste et il se montre questionneur sur un point. Il est donc, selon lui, la seule victime à ne pas avoir le moindre trouble.  Cette constatation me fait perdre ma mine grogneuse pour un sourire sarcastique : « Je ne m’avancerai pas sur ce point. » Je le blague ! Putain, le problème avec ma tête qui semble toujours furieuse et vénère, c’est que même quand j’essaye de détendre l’atmosphère : genre là, j’essaye de lui donner moins envie de le fracasser. J’ai l’air juste encore plus furieux. Je crois que pendant un instant, je dois faire plus jeune et plus sympa. C'est ce que tu disais en tout cas.

Je perds aussitôt mon sourire, pour attraper dans ma poche mon téléphone portable, commençant à pianoter, avant d’arrêter mon mouvement. Il a cru que j’étais sa mère ou quoi pour me faire une liste de course comprenant un Ipod et des écouteurs. S’il tient tant que ça à les obtenir, il payera comme tout le monde au marché noir. Toutefois, pour nous les vampires, c’est tout de même mieux d’en récupérer une fois dans le monde des mortels. Mes collègues, en général, changent leurs ossements en argent pour se faire. Pour ma part,  je rackette les vivants. C’est bien plus rapide !

« Et avec ça, tu ne veux pas des ossements et un kit-kat au wasabi ? »


A ce niveau-là, il peut peut-être aussi me demander d’aller lui chercher sa boîte de préservatif, une pute, un paquet de pistaches et un abandonnement internet ? Wesh, t’as cru que j’étais ton père ? Tu veux, tu bosses, tu payes. Tu veux, tu voles, tu prends.  

C’est ça les GOSSES d’aujourd’hui, ma chérie. Tu leurs propose une arme et un téléphone portable et il te demande de quoi écouter de la musique et des écouteurs. Et après, c’est surpris de finir accroché à un crochet de boucher et vidé de son sang. Déjà qu’il a une gueule de petit suceur de sang des fanfictions du net. Je sais pas si c’est une bonne idée de le prendre avec moi : je vais pas pouvoir supporter ce comportement !

J’oscille un regard dans sa direction, sans bouger mon visage. Mes iris le fixant de mes yeux bridés avant que mon regard ne se reporte sur la tablette. Je note, des détails, des informations. Puis, je la range et je me redresse. Il ne veut pas se reposer. Tant mieux, ça m’arrange. Même si mon avis de docteur est tout autre. Il a besoin de repos. Il a besoin de se nourrir. Il a besoin de lumière, aussi. Ce type terminerait plus vite ossement que j’ai besoin de temps pour dire :

« On va à l’infirmerie. C’est au niveau 0. »


Dites-moi pas qu’il a peur des ascenseurs. Car nombreux spectres ont cette phobie, sans que j’en comprenne pourquoi. Certes ils en font qu’à leurs têtes. Certes, ils sont totalement cinglés, mais c’est tout de même plus plaisant que se taper les escaliers. D’ailleurs, Pom en est terrifié. C’est peut-être à force de monter et descendre des escaliers qu’il a terminé épais comme une brindille. Comme tout bon gros qui se respecte, - même si je ne le suis sans doute pas tant que ça si on me compare au monde des mortels – j’aime ne pas avoir à me fatiguer inutilement.

Après avoir décrit le logement d’un regard dédaigneux, je me redresse et me rend en direction de la sortie. Toutefois, je m’arrête à la porte : « T’as un sac ? A dos et discret si possible ? » Non pas qu’on va aller chasser des pokemons spectres dans la ville comme les abrutis consanguins  avec leurs smartphone, ni même qu’on va aller faire une petite randonnée, mais c’est qu’on n’est peut-être pas rentré tout de suite. C’est qu’on a un programme chargé.

Toutefois, il y a qu’un point qui me tracasse. Je dois aussi passer au bar pour vérifier que tout se passe bien. C’est que l’air de rien, je suis le patron d’un gros réseau et que j’ai différentes affaires à régler. Franchement entre la guerre des filles, la disparition de Pom qui refuse de répondre à mes appels, le mécontentement du roi, les problèmes liés à Maxence, la perte de données et les divers autres problèmes de cette unique semaine, je vais ne pas pouvoir perdre trop de temps à baby-sitter l’horrible petite tête qui passait son temps à fumer du tabac. D’ailleurs, je viens d’y penser : il faut aussi que je m’achète une sucette.

« Il va falloir être aimable à l’infirmerie pour être discret. Quoiqu’avec ta gueule, on n’aura pas de mal à faire croire que t’es un patient. »

Eh, ma mie, je crois qu’en réalité : je m’amuse bien.

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Terminé18.05.17 21:08




La petite ritournelle

matin, beaucoup trop tôt


« … »

Le truc qui me fit tiquer, c’est que son visage ne concordait pas avec sa remarque. J'avais du mal à savoir s'il rigolait, le timing passait avec la rigolade, mais... On aurait dit qu’il avait envie de m’en foutre une. Et pourtant, étrangement sa remarque m’arracha un sourire suivit d’un soupire. Je ne soupirais pas parce qu’il m’exaspérait, enfin, pas là. Ce soupire était plus proche d’un rire étouffé à moitié avoué.

« Tu m’en diras tant. Et tu vas aussi me dire que j’ai une tête de déterré c’est ça? Pour un mort ça sonne bien. »

Écrasant ma cigarette dans le cendrier mon air stoïque repris le dessus malgré moi. Je n’y pouvais rien c’était naturel d’avoir un air passif. A croire qu’on était deux coincés des expressions lui et moi. Probablement un de nos points communs dont je n’avais juste pas envie de faire la liste. Ce mec me sortait par le nez mais je crois qu’on se le rendait assez bien. Pour preuve de sa seconde remarque agacée. J’haussais les épaules, au moins j’avais essayé de le faire passer, cela dit ça m’aurait carrément surpris de le voir accepter. 

« Au pire si le portable est pas trop pourrave, juste les écouteurs. Les ossements c’est votre système monétaire c’est ça?.. J’ai l’impression d’être dans un jeu vidéo. »

Je manquais sérieusement de quelque chose pour m’occuper l’esprit. Alors je tentais quelques trucs avec lui comme donner l’impression qu’on renonce à quelque chose pour récupérer l’autre chose que l’on veut vraiment. Ça pouvait éventuellement fonctionner. Enfin, ce type ne faisait pas forcément partie de la norme avec qui il était utile de faire ce genre de stratagème boiteux. Tant pis, j’me démerderai autrement.

« Va pour l’infirmerie, mais laisse-moi une minute pour enfiler autre chose. »

Non pas que je me sente sale, mais ma chemise était froissée et j’avais besoin d’avoir l’air un minimum… présentable? Était-ce nécessaire dans ce monde? Je pensais que ouais, tout avait l’air plus ou moins pareil. Sentir le phoque et ressembler à un épouvantail ne pouvait pas être une mode ici.

Pendant que je me dirigeais vers mon armoire, il me demanda si j’avais un sac à dos, est-ce qu’il avait écouté ce que je lui avais dit? Je n’avais rien ici. Le stricte nécessaire, brosse à dent, savon, du change et rien d’autre.

« Je t’ai déjà dit que j’avais que dalle. Ajoute le sur la liste des trucs à prendre. »

Dos à lui, je lui fis un signe lasse de la main, une sorte de « gère ça ». J’ôtais ma chemise pour la jeter en boule sur le lit. Ma peau habituellement halée avait peut-être un peu perdu de sa couleur. Quelques longs réseaux de veines se dessinaient par transparence. Je n’étais pas si imposant que cela mais mon corps avait été façonné par des années d’entraînement. Comme je n’étais pas grand je faisais attention à ne pas trop en faire, je ne voulais pas tomber dans le stéréotype du mec petit qui faisait de la gonflette. Mon dos avait une forme en V et cela s’accentua une fois mon t-shirt plus près du corps mis. Un t-shirt simple et noir. Revenant vers mon interlocuteur, je resserra ma ceinture de jean.

« Ma gueule et moi-même t’emmerdons, amicalement. Je suis du genre passe partout, toi par contre tu risques de foutre les j’tons aux patients. »

Hop, ça c’était cadeau. Non sérieusement, ça me faisais plaisir de lui rendre l’appareil quant aux remarques de merde. C’en était presque amusant car je crois qu’avec nos deux têtes on allait puer l’amabilité à des kilomètres à la ronde. 

Les mains dans les poches, je continuais nerveusement à jouer avec mon zippo. Il me fallait toujours quelque chose pour m’occuper les mains, je n’y pouvais rien c’était devenu plus fort que moi ces derniers temps. Une nervosité qui s’amplifiait au fur et à mesure des jours. Un vide qui se creusait sans que j’ai le moindre doute de sa nature. Au fond de moi sommeillait une faim que je ne soupçonnais pas encore…

Je me dirigeais vers la porte que j’ouvris. Me tenant toujours dans la chambre, je lui adressais un mouvement de tête accompagné de quelques mots. Je lui laissais le passage libre pour qu’il prenne la tête de la marche.

« Si monsieur veut bien se donner la peine... J’te suis pour l’infirmerie. »

Le tout sur un ton à peine sarcastique. Tiens, tes bonnes manières. Allez, maintenant bouge ton cul et sortons de cette piaule de pâtisseries et confiseries à t’en donner la gerbe. Et pendant que je fouillais dans ma poche arrière droite de jean pour trouver mon trousseau, je le laissais passer le palier de la porte. Faisant ensuite de même, je fermais la porte à clef. 

Tournant la clef dans la serrure et faisant s'actionner une multitude de mécanismes, une question me traversa l’esprit. On parlait de ma mort, de mes informations, mais je ne connaissais pas grand chose sur ce gars. Il avait l’air de connaître pas mal de choses malgré un caractère aussi joyeux qu’une pierre morte.

« Ça fait longtemps que t’es ici? »

On allait passer un moment ensemble et se fixer dans le blanc des yeux m’allait très bien mais ça allait être tellement long… Au moins, une fois cette histoire tirée au claire nous serions capable de savoir si mon poing lui terminerait dans les dents ou non. J’étais sûr qu’intérieurement il se faisait des probabilités pour que ça arrive ce con.


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