Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
Impossible d'oublier l'esclavage. Eden avait connu, comme tant d'autres époques,
cette période sombre de l'histoire où des hommes et des femmes étaient entreposés dans des cales de négriers et où la traversée se résumait souvent à une perte acceptable de la moitié de la marchandise. Combien de corps avaient sombré dans les hauts profondes et salés des océans ?
Il fallait être réaliste. Sa famille était certainement au complet dans cette ville : la vie d'esclaves n'apportaient pas assez de joie pour éviter ce monde.
Melinda était occupée à trier des pièces informatiques. L'homme à coté d'elle tapait à la machine. Brutalement, la jeune africaine se retourna vers lui, et se pressant à ses cotés, elle lui demanda s'il pouvait lui trouver de la peinture, elle en manquait. Il lui fit signe que oui, et continua d'écrire.
Il s'arrêta, au bout d'un moment, en voyant qu'elle n'avait pas bougé.
Et il soupira, se redressant pour poser sa main sur sa chevelure noir :
que se passe-t-il dans ta petite tête ? Questionna-t-il. Elle ne répondit pas, retournant à ses pièces informatiques.
Une histoire se tramait. Installé dans son fauteuil,
Eden récupéra la carte de la ville, fixant de nouveaux points. Est-ce que les red n'étaient pas en train d'attraper de plus en plus de territoire ? Il aurait du s'en réjouir, mais une part de lui-même se posait cette question : Est-ce que Margaret n'aurait bientôt pas plus de logique à venir récupérer son territoire qu'à être en alliance avec lui ?
Sans doute que la situation aurait mérité d’être évalué dans son ensemble. Toutefois, comme un vinyle tournant en rond de manière régulière et répétitive, l’enquêteur ne cherchait pas la meilleure option. Sa vie de reclus et son air de vieux sanglier âgé ne lui donnait pas un premier air apparent très avenant. Il ne l’était pas. Et il était un étranger pour cette femme. A ses yeux le calcul était évident : il ne devait pas se mêler de cette histoire. Seulement, les battements de cils de cette femme et sa joie de vivre au rythme des tambours avait eu raison d’un graphique sérieux. Savait-elle seulement qu’elle était le gros enjeu de ce morceau de ville qu’elle avait choisi ? Suivait-elle aveuglement les consignes de sa maîtresse, comme Pom suivait les directrices d’Eden sans forcément en chercher les raisons ou demandait-elle des explications sur les raisons de chaque ordre ?
Les coups de fouets étaient un élément qu’il n’avait pas pris en compte. Mordant inconsciemment ses lèvres, l’homme au dos barré baissa la tête. Non pour se soumettre mais pour dissimuler sa haine et sa rage. Dans quel plan l’avait-elle encore foutu ? Puis, il entendit son rire et il la vit dans une robe de cette époque. Elle s’approcha de lui et lui redressa le visage, avant qu’une lueur malicieuse n’éclaire son visage. Trois putains de journées, elle se foutait de moi ? C’était si compliqué que ça de trouver le type que nous devions tuer ? La prochaine fois, je prendrais une potion blanchissante et elle noircissante et on verrait si elle trouve la situation amusante. Ou mieux, on butera tous ses enculés. J’entendis son rire et sa phrase : « je l’achète. » En même temps, que mes yeux roulèrent agacé.
« Je t’avais dit de rester caché, » me souligna-t-elle, alors même que j’étais occupé à ouvrir de manière chirurgicale les veines de l’homme inconscient et attaché dans la grange. Redressant le visage, je grognais mécontent : « Il y avait une tarte aux pommes !
- Tu sais qu’ils doivent penser avoir été généreux d’avoir simplement quelques coups de fouet à un noir voleur ?
- J’avais envie d’une tarte.
- Si tu es maso, dis-le-moi ? »
Le bruit étouffé de l’homme se réveillant me fit détourner la tête, je le voyais se tortiller, remuer, bouger, et les regarder horrifié. Elle l’ignora, alors qu’elle s’approchait de moi pour glisser le bout de ses doigts sur mon torse nu aux cicatrices. « Tu voulais voir comment on pouvait endurer ça sans se jeter sur la personne et l’éventrer ?
- Je voulais une tarte aux pommes. »
Elle rit, joyeusement, pourtant ses yeux disaient tellement le contraire. Elle était furieuse contre moi et franchement, elle le serait davantage si j’avouais avoir été imprudent ne la voyant pas revenir.
Elle regarda les hommes venir et aller devant la grange, et elle rit amusée. Puis, elle jeta un regard faussement furieux en direction d’Eden qui était occupé à nettoyer son arme blanche, comme-ci c’était l’objet le plus précieux de son existence. « Si je résume la situation, tu t’es amusé …. » Elle fit un signe des doigts, des guillemets, qui laissait clairement entendre ce qu’elle voulait dire par ce mot « à égorger l’homme qu’on devait protéger et tu as sauvé celui de la vision de zombie qu’on devait tuer ? Tu comptes expliquer ça comment à l’Alpha ? » Haussement des épaules, il continua de nettoyer l’arme. « Pourquoi Eden ? Pourquoi tu as fait ces choix-là ? Si tu ne voulais pas le sauver, il te suffisait de laisser l’ordre naturel des choses. Il devait déjà mourir et l’autre devait déjà vivre. »
Les yeux sombres du métis se posèrent avec furie sur la femme : « Car il l’aurait violé avant qu’elle ne le tue et que j’en ai rien à foutre de préserver la vie d’un négrier. L’Alpha a tort. Tôt ou tard, les choses changeront et ce commerce et ces alliances nous porteront défauts. »
"« Féminisme » n’est pas un gros mot. Ça ne veut pas dire qu’on déteste les hommes, ça ne veut pas dire qu’on déteste les femmes avec de jolies jambes et du bronzage et ça ne veut pas dire qu’on est une garce ou une gouine, ça veut dire qu’on croit en l’égalité."
Kate Nash
La vieille femme japonaise à la pipe allongée à l'opium décrocha le téléphone rétro qui lui semblait pourtant déjà trop moderne pour composer le numéro de téléphone de Margaret. Il était temps d'organiser un rendez-vous avec l'alpha et cette femme, que l'homme le veuille ou non. Des guerres allaient commencer et il n'y aurait pas le temps de laisser des jeux d'amusement brouiller la partie.
Je suis un intellectuel. Ça m'agace qu'on fasse de ce mot une insulte : les gens ont l'air de croire que le vide de leur cerveau leur meuble les couilles.
Les Mandarins
Simone de Beauvoir
Certes, les pertes sont des miettes. Ta vie, ma vie et nos vies dans le processus et l'immensité de l'univers étaient aussi précieuses que la fourmis ou le moustique que tu as déjà tué. Chaque vie est précieuse me direz-vous. Précieuse, mais pas pour vous. Toutes les vies ne sont pas précieuses pour vous. C'est hypocrite que d'affirmer le contraire. C'est débile, surtout. Peux-tu me dire à quel point tu peux être touché par la mort actuelle - là tout de suite - d'une personne quelques parts. Car forcément, quelques parts, quelqu'un souffre, quelqu'un meurt, quelqu'un pleure.
Si, tu as conscience de ça, tu peux croire que le monde est égoïste et que tu dois l'être. J'ai une autre conception de cette idée. Je suis égoïste.Je dois agir comme je l'entends à l'exception de ceux qui comptent. Oui, les hommes ne sont que des fourmis ou des moustiques. Seulement, ceux qui sont MES moustiques et MES fourmis, n'approche ni ton doigt, ni ta loupe sur eux, sinon, c'est toi que j'écraserai et brûlerai.
Il entendait les cloches sonner et le temps passer. Lorsque Victor Hugo avait écrit Notre Dames de Paris, il ne voulait pas mettre en évidence une dramatique histoire d'amour. Il voulait dire que chaque invention et pro gré détruit une part de l'histoire et de l'art pour créer un nouveau moyen de communication. L'écriture avait détruit la préhistoire. L'imprimerie.
L'invention de l'automobile. La découverte de l'usage du pétrole.
Il ne culpabilisait pas. Eden ne se reprochait pas d'avoir traité Shirley avec rudesse et égoïsme. Il regrettait de ne pas avoir pu l'utiliser pour parvenir à des fins sans violence à ce qu'il cherchait à obtenir. Ce qui l'obligerait à faire appel à des méthodes moins douces et délicates mais il ne regrettait pas d'avoir été rude avec cette femme incapable de s'affirmer plus de dix minutes. Non. Il tenait juste à payer la journée qu'il lui avait fait perdre et la rose ? Elle n'était là que pour la remercier d'avoir été sincère. Le temps d'une minute. Une minute qui lui avait rappelé celle qu'il avait aimé.
Les hommes sont soumis à un dictat de la beauté et de la jeunesse. Nombreux d'entres eux, si ils avaient eu connaissance du monde des morts n'auraient pas hésité à mourir à l'âge de leur jeunesse de peur de perdre les pétales de leur beauté.
Elle était chimère. La femme vampire qu’Eden avait aimé était une jeune chimère qui haïssait les hommes. Il se souvenait de la haine dans ses yeux à leur première rencontre. Elle était comme cette femme-là. Différente, mais haineuse. Elle le nommait : le gros male aux cheveux gras. Et c’était le plus gentil des premiers surnoms qu’elle lui avait donné. Elle avait commencé par des moins sympathiques et des moins agréables.
Elle reculait quand il s’approchait et il s’approchait quand elle reculait. Au début, elle s’était contenue à cause de son apparence. Elle avait jeté des regards haineux. Elle s’était contentée d’hocher de la tête tout en l’insultant mentalement. Elle avouera plus tard qu’elle s’imaginait toutes les morts qu’il méritait. C’était sa passion : Aller chez les morts et tuer les hommes qui faisaient du mal.
Il l’accompagnait car il était payé. Rien que pour ça. Elle changeait de visage passant de l’angélique jeune femme à l’horrible monstre dès qu’elle avait sa proie. Seulement, elle voyait au-delà de son manque de réactions, au-delà de sa froideur et souvent, il se prenait à se demander, ce qu’il avait fait pour mériter ce bonheur éternel ?
« Mélinda ? »
La jeune noire regarda par-dessus son ordinateur, avant de sourire béatement à son patron.
« Oui, Eden ? »
Il la fixe, et elle sourit toute contente avant de venir le voir. Encore une fois, elle est nue et ne porte qu’un tee-shirt qui appartient à Pom, pour une fois. Elle tire dessus avant de grimper sur les jambes de l’homme qui lui semble être un géant.
« T’es tracassé ?
- Voudrais-tu te venger de ceux qui t’ont fait du mal ? »
Peut-être qu’il avait tort de la garder ici. Peut-être devrait-il lui présenter Margaret. Peut-être qu’elle pourrait sortir après ça. Céder aux caprices de ses protégés le rendait-il plus faible que la vieille femme ?
Elle hésite, puis elle l’enlace gentiment, joyeusement, comme une enfant malgré qu’elle n’en soit plus une. « Si je le veux, je te dirais de le faire. »
Quel est le prix de la vengeance ?
Quel est le prix de la souffrance ?
A combien estimez-vous ma mort ?
A combien estimez-vous vos torts ?
Tic … tac …
Tu te sens patraques.
Tic, tac …
La guerre éclate.
Tic, tac …
Saute dans les flaques.
Tic, Tac …
Elles se changent en lac.