Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
Imperceptiblement, le temps avait changé. Après les pluies des derniers temps, le beau temps était arrivé. La moiteur environnante et les insectes volants bas prévenaient d’un futur orage. Ce n’était pourtant pas ce qui inquiétait les spectres insouciants qui se promenaient dans le parc Yoyogi. L’insouciance, il ne semblait l’avoir jamais connu. Cet homme à la peau sombre et aux iris si sombres qu’il ne semblait guère avoir de pupille. Le vampire a sa mine des mauvais jours – ce qui ne change que très peu de sa tête des beaux jours même pour les observateurs les plus avisés. Habillé d’un vieux sweat à capuche, rappelant la mode des racailles américaines et d’un pantalon verdâtre de type treillis, il semble observer un groupe de jeunes gens qui jouent de la musique – à moins qu’il n’observe la jeune femme à la peau noire qui danse au rythme de la musique.
Le vampire n’avait pas été élevé sous des principes chrétiens, religion peu répondu à l’époque de sa naissance. La croyance de son village, proche du shintoïsme actuel, lui permettait de dissocier l’esprit et le corps, et la pensée qu’il n’y a que le bien et que le mal, soit deux choix dans panel en comportant pourtant à l’infini. Comme sur bien des points, il n’avait donc pas la vision de l’éducation.
Il était notable dans ses relations de ce fait de constater que son éducation l’avait encouragé à avoir des relations homosexuelles et qu’il avait grondé à chaque fois qu’une femme l’avait tenté en étant vivant. N’étant pas celui qui devait procréer, la logique incitait à aller vers des plaisirs infertiles. Tout comme, son éducation l’avait encouragé à avoir davantage confiance aux femmes qu’aux hommes et à le croire davantage forte.
Déjà sa mère était une femme forte, toujours à ses côtés. Elle avait de la poigne et de la force. Et bien qu’elle aimait toujours son ami, elle y avait renoncé pour maintenir l’équilibre familial alors que son père était davantage faible, porté sur les sentiments et à pleurer sensiblement pour rien. Il en était de même pour la plupart des femmes de sa famille. Enfin, l’unique et seule personne qu’il avait aimée d’un amour véritable et sincère était une femme. Et ça suffisait pour construire et déconstruire toute sa vie.
Tout comme L’homme considérait que l’unique vie était dans le monde des morts – que le monde des vivants ne servaient qu’à faire un tri dans ce but – à bien y penser.
Il aimait le parc. Il aimait la musique, les charmes des femmes, et le rire des groupes. Il aimait voir les gens danser, les gens s’amuser. Qu’il aurait aimé pouvoir convaincre la petite protégée qui ne quittait pas la salle informatique de voir cette femme en train de danser. Si leurs physiques pouvaient se ressembler, à l’exception du fait que Melinda avait les cheveux noirs et frisés, leurs comportements étaient différents. Brave petite.
« Joue-moi un air. » Il la regarde, se retournant dans sa direction, avant d’hausser des épaules. Non. Pourquoi il ferrait ça. Il n’a ni partition, ni raison. La musique, c’est juste une occupation. Un moyen, comme l’art qu’on accroche sur les murs, de montrer son éducation. Elle rit et son rire le fait se bloquer.
Elle rit tendrement, elle rit sincèrement. Elle le comprend tellement. Il Non, l’art, dit-elle, bat. C’est un cœur, qui ne doit pas être bloqué sur un mur. Allons voler une riche demeure, dit-elle, avant de tournoyer sur elle-même et de lui attraper les mains pour les poser le clavecin. La musique, c’est les battements de ce cœur, murmure-t-elle. Essaye, simplement.
voudrait la saisir, il voudrait voir son équation. Il n’y a rien à comprendre. Elle le comprend mieux qu’elle se comprend elle-même. Elle le comprend mieux que personne. Joue, murmure-t-elle à nouveau.
La musique s’envole et le regard de l’homme se surprend à l’observer en train de se mouvoir. Elle ne fait que ranger le salon qu’il occupe dans la demeure qu’ils ont investi pendant l’absence des occupants. Pourtant, de la pointe des ongles ronds, jusqu’aux bouts de ses pieds si petits qu’il pouvait les tenir dans ses mains, elle semblait danser.
Elle l’observa. Hésita. Puis demanda : « Eden, quitte-moi. Quitte-moi, maintenant. Je le supporterai. » Encore l’un de ses crises. Il a l’habitude. Il sourit tendrement, alors qu’elle tremble, et il sourit de bonheur radieux. « Jamais, jamais, jamais … . » Elle rit, et il continue jusqu’à ce que des mains viennent le faire taire, se posant sur ses lèvres. « Jamais. »
La musique égayait le parc, le rendant davantage vivant. Les musiciens amusés et touchés par la jolie danseuse alternaient. Les mélodies tournoyaient. Le chef du Bchobiti bar était davantage occupé par la disparition ou l’absence de nouvelles de son employé. Toutefois, il se rendit vite compte que ses recherches étaient vaines et il rangea fébrilement la petite image dans sa poche. Il laissa à nouveau son regard passer sur la petite danseuse.
La musique s’arrêta et la jolie danseuse se stoppa. Elle ne garda aucun don que les passants lui avaient lancé. Généreuse petite créature, songea l’homme, tout en fixant le ciel – nuageux – au-dessus de sa tête. Il sembla s’être stoppé. Perdu dans ses pensées. C’était les conséquences d’un cerveau hyperactif et des traumatismes de l’enferment. On rentre en anabase en un instant.
Toutefois, il n’abandonnerait pas. Il n’abandonnait jamais. Que ce soit quand il cherchait un disparu, qu’il traquait une victime ou torturait un adversaire. Il était Ses mâchoires de crocodiles se refermaient – ou ses dents de teckels en fonction du point de vue. Le propriétaire se rapprocha de la jolie danseuse. Il se fichait bien qu’elle soit une chimère, qu’elle soit d’un groupe ou qu’elle n’y soit pas. Elle avait des yeux. Et les yeux servaient à voir. Peut-être qu’elle avait vu.
Le chef d'entreprise et responsable du bar observa avec une surprise non dissimulé les petites boîtes où elle rangeait des aliments. Il répéta, sur un ton bourru qui n'était pourtant que de la curiosité : Un pique-nique ? On va au parc, je te signale. Il y a des restaurants.
Elle le fixe et rit joyeusement alors qu'elle continue de prépare à manger.Ce n'était pas spécialement bon, par ailleurs. Il avait toujours mieux cuisiner qu'elle. Il lui en fit la remarque et elle s'impatienta :
- Quand on fait un truc pour toi, tu peux juste dire merci !
Elle était accrochée au balcon, passée derrière les barrières. Il la vit d'en bas et se pressa de monter à l'immeuble. Il la vit, là, sur cette barrière. Toujours à fixer l'immensité devant deux.
Elle du l'entendre arriver, puisqu'elle dit d'une voix lente.
- Si je tombe, mon corps se fractura, mon cerveau explosera, un temps mon cœur s'arrêtera, et je ne mourrai pas. Tu sais pourquoi ?
Il ne répondit pas, son regard exorbité. Il n'osait pas bougé. Et si elle tombait ? Elle souffrirait et c'est la seule chose qu'il voyait.
- Car je suis déjà morte, ...
- Tu es ...
Si vivante pour moi.
Les écouteurs sur les oreilles, il lève les yeux vers elle. My funny valentine, ... Il cligne des yeux à nouveau, avant de soupirer doucement pour la prendre dans ses bras. Sauf, qu'elle n'est pas là. Elle ne l'est plus depuis longtemps. Il ne le voit pas. Il lui parle, et alors qu'un employé le fixe avec surprise, il crache sa haine avant de s'enfermer dans son bureau. Il remet la musique et lui sourit, alors qu'elle se penche sur le bureau pour soupirer qu'il travaille trop.
Malgré que chacun soit mort, nombreuses personnes ne s’étaient jamais senties aussi vivantes que dans ce monde. Les enfants dans ce parc rayonnant, protégé par un soleil chaleureux, n’étaient pas bien différents de l’autre monde. Lui, il ne s’était jamais senti proche de sa vie d’autrefois. Lui, n’avait jamais pensé que la première mort comptait. Pourtant, nombreux étaient ceux qu’il protégeait. Le paradoxe d'un passée auquel il ne faisait que parler.
Cette femme à la peau bronzée, il ne cessait de la regarder. Sans doute la trouvait-il jolie puisqu’elle l’était. La beauté était une conception relative et compliquée pour son esprit de logique. Ce n’était pas beauté qui l’attirait, mais les mouvements graciles de ses doigts, de sa main et de son corps. C’était l’instant où il avait vu son regard haineux envers les hommes. La compassion n’était pas une émotion facilement identifiable pour les hommes : toutefois, c’était peut-être ce qu’il ressentait à l’égard de ceux qu’on avait nommé le sexe faible. Des femmes obligées de se battre pour survivre. Ou peut-être simplement, est-ce que cette haine était un souvenir chaleureux du premier regard qu’une femme qu’il avait aimé lui avait posé.
« Que fais-tu ? Dépêches-toi ! » Inquiet, l’homme regarda derrière lui. Il fixa à différentes reprises, avant de se rapprocher de la femme. Elle se retourna, hochant négativement de la tête, ses doigts reposant la poupée de la main de l’enfant.
« Nous venons trop souvent ici. » Grogna-t-il, l’arrachant brutalement de force à sa contemplation du petit être. Elle se contenta de dire non de la tête. « Nous n’y venons pas assez. Nous n’y viendrons jamais assez. »
Elle trembla et ses jambes de dérobèrent sous elle. Il la tira, la traînant dans la gorge. Une femme appelait après l’enfant. Une nourrice. Il se saisit d’elle, sans la moindre source de rumeur dans le cœur, et l’immobilisa sur le sol. « Alimente-toi d’elle …
- Pas devant l’enfant.
- Alimente-toi ou je tue cette fillette. »
« Combien de fois es-tu sorti chasser seul avec elle ? »
Il ignora la question. Eden n’avait aucune envie de répondre. Sentant le souffle de l’alpha près de son visage, il se redressa. Il entendit l’autre se lever et le bruit d’une déflagration. La douleur ne vint pas tout de suite, puis ses doigts touchèrent son épaule et il sentit le sang. Eden fut trop surpris pour le montrer, il se retourna alors que le sang glissait. Il senti du sang retomber sur le sol. Des taches. Son sang.
« Combien de fois es-tu sorti chasser avec elle ? »
Les doigts chauds de la femme glissent sur son torse, en même temps que le bandage s’enroule autour de lui, des bandelettes blanches se teintant de rouge, brutalement elle s’arrêta dans son geste. « Peut-être que nous devrions cesser de nous voir ? » Elle le questionnait, mais cela ressemblait à un ordre. Il ricana, la tirant contre lui, l’enlaçant, ses mains venant enlacer celle teintée de rouge de l’autre. « Pourquoi ferions-nous ça ?
- Tu vas te mettre tout ton clan à dos. Personne n’ira contre le meneur, j’ai déjà vécu ça.
- Tu as parfaitement raison, personne n’ira contre le meneur. A moi de le devenir. »
Elle l’avait donc vu. C’était tout ce qui importait. Le malfrat savait parfaitement que son jeune employé avait la mauvaise habitude de toujours se mettre dans le plus profond des gouffres pour ensuite en sortir comme une fleur, ou un papillon dans un tunnel. Il avait toujours été ainsi aussi loin qu’Eden s’en souvienne. Même quand son employé n’était qu’un enfant. Il aimait flirter avec le danger. Dans tous les cas, il avait l’information qu’il désirait : il était encore à Tokyo. S’il était là : Eden le retrouverait.
Il rangea la photographie et s’apprêta à partir, sans pour autant avoir bougé le moins du monde, quand il tiqua à la phrase qu’elle avait dit. Qu’entendait-elle par retrouver : l’un des siens ? L’une des filles de Margareth ou une personne dehors du cercle ? La curiosité souffla à l’enquêteur de rester et c’est ce qu’il fit.
La langue d’Eden claqua dans son palais, alors que sa voix bien que lente, par habitude, ne fit aucun effort pour la jeune étrangère face à lui. Il fallait espérer que la femme comprenne parfaitement le Japonais, car il était visible dans les yeux carnassiers de l’homme que l’adaptation n’était pas son point fort.
Mais non. Malgré qu’il crachait souvent sur cette ville où il vivait, il y était étrangement attaché. Allez savoir pourquoi. La chaleur commençait à étouffer. Pourvu que le couple sorte bientôt. Il en doutait. S’ils avaient à faire ce que font souvent ce genre de rencontre.
Devant l’hôtel, les oiseaux eux-même semblaient crever de chaud. Un corbeau posé sur le sol semblait incapable de décaler. Eden l’observa. L’animal tourna la tête vers lui, et le jeune homme eu un frison d’horreur. Ce n’était que le hasard, mais ce genre d’hasard qui fout mal à l’aise. L’oiseau resta figé, puis s’envola brutalement, comme pour signifier : « Non, la chaleur ne m’atteint pas. »
Eden grogna. Deux heures plus tard, une main fraîche se posa sur son front et on lui fourra dans les mains une glace. Pom retomba à coté de lui, soupirant tendrement.
« Dame K récupère les papiers et nous attend au garage, elle veut nous parler.
- T’sais pourquoi ?
- J’pense que ton père lui a téléphoné.
- Merde …
- J’ai reçu un appel de ton cousin, il part demain.
- Cool.
- Tu iras le voir ?
- A quoi ça sert ?
- Il fait une fête d’Au Revoir, tu sais.
- Ouais et ? J’en ai aucune envie. Tu veux y aller ?
- J’irais, sans doute. Je sais pas.
- Ok … »
Pom sorti de la station de métro et remarqua qu’il avait raté un coup de téléphone. Capter dans les souterrains, ce n’était pas toujours évident. On rappela, il décrocha :
« Alors tu t’es fait repérer ?
- Drôle. T’es où ?
- On est descendu au niveau de l’hôtel, près de l’Hibiscus dans le bougu.
- Tu m’attends à l’arrêt de bus ?
- Tout dépend d’eux, t’sais. »
Installé sur le banc, l’homme sembla ne pas ciller aux affirmations de la femme. Il se contenta de prendre des notes. Sa mémoire visuelle était stupéfiante, mais sa mémoire auditive des plus communes. S’il ne voulait oublier aucun détail, il se devait de prendre des notes.
Le parc n’était pas le lieu le plus discret pour discuter. En réalité, de nombreuses personnes pouvaient les voir et les voyaient. Ce fait n’inquiétait pas celui qui jouait à l’enquêteur et qui était un malfrat localement connu. Ce n’était pas dérangeant qu’on le voit discuter avec une chimère. Pas plus dangereux non plus pour elle. Ce dernier point était davantage une supposition qu’une affirmation. Eden n’avait pas la moindre idée de comment Margaret gérait ses filles.