Melon pan & Kitsune

J'ai beau être japonais, j'avoue que l'approche européenne était mieux. Car même si je pouvais retenir le nom de cet artiste sucré. Je préférai largement le nommé par son prénom, c'est comme si on m'appelait Honda sans arrêt. Ce qu'on fait plus vraiment depuis que je suis mort. J'en étais bien heureux.

Une poignée de main virile, comme quoi, moi aussi j'y avais droit, mon sport est plus asiatique, du coup je salue comme l'exigeait le code, encore et toujours le code. Je lui souriais, avant que le renard, sûrement encore jaloux sautait sur le comptoir. Il me fixais d'un drôle d'air, je l'ai fixé à mon tour. Je l'ai rattrapé par réflexe, mais étant pas son maître, il s'est agiter dans tous les sens comme un petit démon, sauf que ce petit animal était loin d'être roux, comme son confrère fantastique. Comme souvent quand je suis un peu énervé, je me mets à parler en espéranto.

« Reste ici, je ne te veux aucun mal, mais ton... Aie, mon visage, fait gaffe où tu mets tes pattes. Ne t'enfuis pas, tu vas faire... Mais aie.... Faire de la peine, reste... »

Bien entendu, mes mots ne pouvaient pas être compris, il était passé par automatisme dans cette langue inventée par un type. Ce dialecte que j'avais appris en quelques mois. Et l'homme du camion venait de sortir et criait sur son animal, sûrement dans une autre langue car je ne comprenais rien. Lui aussi devait être légèrement en colère, au vu de ses canines. Très proéminentes. Je le regardais et repassais au japonais comme si rien n'étais.

« Oh un vampire. Comme moi. Mais...Aie. »

Le renard bougeait tellement qu'il avait du mal à dire quoi que soit. L'animal avait été jaloux de l'attention que son maître me portait, Je lui souriais, doucement comme je le ferai pour mon chat, je grattouille son pelage étant attentif à des signes que je suis dans le bon, je ne fais plus attention à ses coups de pattes, je me concentre pour qu'il se détente. Ce que je réussi à faire, non sans avoir reçu quelques coups. Mais je m'en sors pas si mal que ça.

« Je crois que votre renard a besoin de se dégourdir. Pour ça qu'il a sauté. Ça fait combien de temps que vous êtes vampire ? »

C'est là qu'on reconnaissait mon côté curieux. Je suis un fouineur d'habitude plus discret. Mais poser les questions directement avait son avantage. Je finissait par le comprendre. Ce n'était pas grave si je me faisais frapper. Je pouvais encaisser.

C'est dans un soupire de soulagement que tout se termina. Avec tout cela, la nature du grec avait été dévoilé mais ce n'était qu'un détail. Un détail qui intéressa pour autant le japonais, qui se présenta comme étant pareil. Avant de répondre, Orpheus s'approcha du jeune homme. D'une main, il prit son compagnon pour le récupérer dans ses bras et il tendit l'autre à son client. Ses sourcils étaient froncés, son regard était légèrement dur envers la créature à qui il adressa ses quelques paroles.

« Tu sais parfaitement, Leukós, que si tu fais des bêtises de ce genre, je ne t'emmènerai plus avec moi quand je sors le midi. Tu n'as pas à être jaloux des clients, ils ne t'ont rien fais et ils ne me feront rien. »

Une fois que le jeune garçon fut relevé et que la leçon fut faite pour le renard, son propriétaire le reposa au sol pour qu'il puisse un peu courir, sans faire davantage de bêtise bien-sûr. Cette fois-ci, son regard se faisait un peu plus doux et son attention se portait à nouveau vers son client. Rapidement, il s'inclina à 90°, comme le veut la culture japonaise.

« Je suis vraiment désolé pour le mauvais comportement de mon compagnon ! Pour me faire pardonner, je vous laisse choisir une de mes pâtisserie, je vous l'offre. »

Il se redressa, posant son regard sur le japonais, lui offrant un sourire un peu maladroit. Ce n'était pas vraiment dans son habitude de s'excuser, car c'était bien une des rare fois que Leukós réagissait ainsi. Peut-être qu'il avait été maladroit ou alors qu'il n'était pas vraiment courbé à 90°, son japonais était parfois maladroit dans les mots, on sentait qu'il n'était pas originaire du pays.
Lentement, il se redirigea vers son camion avant de reprendre la parole. Après tout, il devait bien quelques réponses à la question du jeune homme et ce n'était pas cher payé par rapport à ce qu'avait fait son renard. Dans un sens, sa mort n'était pas un secret. Enfin, si. Pour une personne, celle-ci devait rester un mystère ou plutôt, il ne devait rien savoir.

« Pour répondre à ce que vous me demandiez, je suis vampire depuis une dizaine d'année maintenant. Je suppose que ses pareils pour tout le monde, on meurt de la suite d'une morsure. Les vampires sont égoïstes ... »

Ses derniers mots avaient été prononcé beaucoup moins fort que les précédents. Dans un sens, il n'avait aucun problème avec sa race mais il en voulait énormément à la personne qui lui avait infligé cette condition. Etait-il vraiment mourant ce jour-là ? Peut-être que cette accident aurait tout changé à sa vie, en bien ou en mal. Cela avait été dur pour lui d'accepter cette nouvelle vie et maintenant qu'il avait enfin franchit le cap, il devait continuer d'aller de l'avant. Avant de remonter dans son camion, il appela Leukós, lui adressant une petite caresse sur la tête au passage. Sans lui, peut-être serait-il mort de faim dans un coin du monde des morts.
Une fois à la derrière du camion, il se remit à sa place de plutôt et posa son regard sur son client, attendant sagement que celui-ci choisit sa nouvelle pâtisserie. En vitrine, il restait encore quelques tartelettes au citron et à la fraise. Dans un petit coin, il y avait encore une religieuse et juste à côté, deux merveilleux. Une part de flan à la vanille boudait dans un autre coin en attente d'être mangé. Il ne restait pas grand chose mais c'était ça de plus pour ses colocataires, qui appréciaient toujours ses douceurs.

Je me demandais pourquoi le renard avait fait ça. Sûrement des raisons qui lui sont propre. L'homme reprenait son animal, il semblait à la fois sévère et gentil envers son compagnon à quatre pattes. Il parlait encore dans cette langue étrangère. Elle était teintée de pleins de choses. Je ne pigeais rien. Mais il s'occupait bien de cette créature. Je lui souriais alors qu'il se mettait à s'incliner. Un peu surpris, je l'ai regardé un moment. Alors que ce dernier s'excusait.

« C'est bien gentil à vous. Mais je ne voudrai pas abuser des bonnes choses. Je ne sais pas comment réagi ce corps aux excès... »

J'avais un peu un du mal à me faire à ma condition, bien que je n'en voulais pas à cet homme que je considérai comme un second père. Celui qui m'avait donné l'occasion de peut-être revoir mon ami. Le seul ami que j'avais eu de mon vivant. Je les trouvais pas vraiment egoïstes.

« Je ne trouve pas que les vampires soient tous des tyrans, pour preuve, nous deux. Vous êtes cuisinier, et moi, je dessine, je fais des mangas. J'adore dessiner, bien que je n'étais pas doué au début. Le dessin c'est beaucoup de travail. Comme chaque art je suppose. La cuisine, j'en approche pas. Je ne suis pas doué avec, puis un proche à moi est ici à cause de ça. Donc, pour rejoindre à votre proposition pour rembourser le désagrément de votre compagnon. J'en veux nullement. À part si vous savez des choses. Les faits réels m'inspire beaucoup pour mes histoires. Mais je fais des mangas, vous connaissez les mangas ? »

Là, je lance le sujet sur lequel je peux parler des heures, au point que même la salle du temps ne pourrait pas assez me vieillir pour que je me lasse. Je peux parler d'autres choses, comme le prouve cette conversation. Je me gratte le cou. Parler de ma passion fait pas mal peur. Je suis un paria, mais je m'en fiche. Je n'ai pas plus à suivre l'exemple. Je serai unique. J'écrirai mes mangas dans le monde des morts et pourrait en commercialisé dans le monde des vivants.

« D'ailleurs, je dois avoir un dessin qui traîne. »

Je fouille mes poches et je sors une feuille pliée, sur lequel est dessinée une fille, mais aussi d'autres personnages en plus petits. C'est une scène que j'aimerai intégré dans mon manga. Du coup, même si c'est un dessin fait durant mes temps libre. Il est assez détaillé. À part patte de Lune et Lotus, je n'ai personne. Avoir deux alliés c'était déjà bien pour un amateur comme moi.

Ce client était vraiment bavard et gentil. Etrangement, il refusa la proposition du grec qui n'en fut pas vexé mais il aurait aimé se faire pardonner. L'écoutant parler sans un mot, le japonais s'approcha à nouveau du camion pour lui tendre un papier. La feuille présentait des marques de pliure, elle semblait avoir du vécu dans cette poche. Posé sur le blanc immaculé, quelques dessins dont celui d'une fille qui était plus marquée que les autres. Un léger sourire apparut sur le visage du vampire.

« Vous avez un sacré coup de crayon ! »

Orpheus était sur le point de continuer à parler pour répondre à sa question de plus tôt, sauf qu'il fut interrompu par quelque chose. Du coin de l'oeil, il venait de voir une personne s'approcher de son camion, certainement quelqu'un désirant acheter ses pâtisseries. Rapidement, son regard se tourna vers l'horloge à l'intérieur de son camion. Celle-ci affichait 14h passé, depuis longtemps il aurait du être parti. Dans un élan de panique, il se mit à crier ses quelques mots à l'attention du curieux.

« Excusez-moi Monsieur, mais nous venons de fermer ! »

L'homme le regarda, légèrement déçu avant de repartir. Dans un soupire, le jeune garçon porta à nouveau son attention vers son interlocuteur. D'une main, il prit une serviette et se mit à griffonner dessus, en même temps qu'il parlait.

« Je suis désolé, je ne peux pas rester ici davantage mais je vous écris mon numéro de portable. Envoyez-moi un sms dès que vous le pouvez, je vous répondrais dans la journée pour vous dire une heure et un lieu pour se retrouver. J'ai bien envie de continuer de parler avec vous. »

Le basané se redressa avec un petit sourire sur les lèvres et il tendit la serviette où il y avait inscrit son nom et son prénom, ainsi que son numéro de portable. Une fois que le japonais eut prit la serviette, il sortit du camion pour récupérer sa pancarte et il commença à tout ranger, sous l'oeil de son « ancien » client. En quelques minutes, tout vu rangé.

« J'espère que vous pardonnez ma fuite, si je reste plus longtemps d'autres personnes vont venir pour acheter des pâtisseries. »

Face à la situation, Orpheus était un peu embarrassé. Après tout, il renvoyait un de ses client pour être tranquille même s'il lui proposait de se revoir dans la journée pour continuer à parler. Cette rencontre aura été mouvementé.

Je souriais à ce pâtissier, il me complimentait sur mon coup de crayon. Je suis flatté, mon égo gonfle. Je suis content. Faut pas pas que je m'envole. Je récupère mon dessin et le remet à sa place. Je dois peaufiner les détails. La mettre dans son univers, le mien. Celui que je construis malgré moi.Puis il me surprends en disant qu'il doit fermer.

« Han dommage ! »

C'était sortit tout seul. Mais l'homme allait faire un truc. Curieux, je l'aurai bien suivi. Mais je ferai ce genre de choses plus tard. Il écrivait un truc sur une serviette en papier. Je la regardait un sourcil légèrement surélevé par rapport à l'autre. J'écoutais ses excuses, puis je captais qu'il m'appréciait. Je souriais grandement. Les gens qui me supporte sont rares. Je saute de joie. C'est plus fort que moi.

« Vraiment ? Vous voulez parler avec moi ? Même si je parlerai beaucoup de manga ? De dessin ou ce genre de choses ? Je suis content. Tellement content. Je garderai ce numéro précieusement. Je vais l'enregistrer de suite. Comme ça je vous envoie un message dès que j'ai un moment de libre. Merci infiniment. »

Je pourrai danser. Mais bon, je vais éviter. Je pense que ça pourrait m'être désavantageux.Je suis trop heureux. Comme ça ? Ça se remarque sur mon visage. On serait dans un manga . J'aurais des étoiles dans les yeux. Mais ce n'est pas vraiment le cas. Le monde ds morts, imaginaire pour les vivants sera réel pour eux après leur mort. C'est triste à dire. Mais c'est ainsi.

« Vous êtes tout pardonné. Filez avant qu'on vous dévalise, cher pâtissier. Faites attention à vous sur le chemin. Je vous retiens pas plus que ça. J'ai un chat à papouiller. Il va finir par s'impatienter. Puis on se reverra, ce n'est pas la fin du monde.  »

Je peut être collant, certes ; Mais je le suis pas quand on me dit quand c'est fini et qu'on veut de moi dans sa vie. Même si je peux être étrange, je reste un homme, j'ai besoin de contacts avec d'autres humains. Me socialiser comme le disent les gens. Je le salue comme un bon japonais et je files chez moi. Je crois que je vais vite taper ce message. Je le sens.