Depuis l'intrusion de
"Truth" dans la vie de Sacha, quelque chose avait changé. Quelque chose de terrible, d'immuable jusqu'alors, mais aussi de silencieux. À tel point que l'on ne savait pas quand est-ce que le blond allait exploser.
Car il allait exploser.
- Bang, ramène ta truffe.Son chien aboie, avant de rejoindre son maître, la queue fouettant le vide. Sacha était venu rendre visite à une connaissance de longue date, ils avaient passé la soirée à déconner, à boire des bière et à jouer à des jeux sur la PS3. Rien de fou, mais tout était fait dans l'espoir de changer les idées à l'américain qui, de la journée, n'a jamais réellement pensé à autre chose qu'à l'événement qui est survenu dans son appart il y a quelques nuits déjà*.
Canin près de ses tibias, il salue son pote avec un sourire pas vraiment authentique, remontant la capuche de son pull pour dévaler les escaliers de l'agence. Il a le pas lent, Sacha. Le regard un peu terne, aussi. Il ne parle pas beaucoup aujourd'hui. Sincèrement, ça ressemble à une semi-dépression.
Mais le pire est à venir.
Lorsque des types (des déménageurs sûrement) bloquent l'accès aux escaliers, Sacha se voit contraint d'emprunter une autre route.
Direction l'ascenseur.
Les portes s'ouvrent, et il s'embarque dedans avec son clébard dont les oreilles battent en sentant la présence d'une tierce personne. Personne que Sacha ne reconnait pas tout de suite ! Capuchon enfoncé sur le crâne, il reste droit comme un piquet, appuyant mécaniquement sur le bouton rez-de-chaussée de la plaquette en métal.
... Avant qu'une secousse ne les fasse tanguer tous sur place, pulsations des néons perturbés par une coupure passagère. Un peu comme dans les films, où on sait que ça finit mal, et dans les larmes et le sang si possible.
Il fuira par le toit, et se fera découper en deux par la remontée soudaine de la cage folle.
Bang gronde comme si le tonnerre avait éclaté. Il tourne sur lui-même et gratte du bout de ses griffes la porte coincée. Il fait du bruit, beaucoup, et puis il part humer la tierce personne. C'est vrai qu'on ne sait toujours pas qui c'est, tiens. Sacha ne voit pas. Le chien se loge entre les jambes inconnues pour mieux sentir. Mieux sentir quoi ? Que sais-je.
Un coup sur la laisse pour interrompre l'animal dans sa cohue.
- Mais ta gueule... Putain d'chien. Son avant-bras se fait tirer par la force.
Et arrête de r'nifler, euh...C'est un homme ? Une femme ? Le visage de Sacha se tourne sur sa droite.