Peek a Boo ! •• V.4.2
Peek aBoo !
Forum RPG paranormal • v.4.2 • Rp libre
Tout commence après la mort : découvrez un au-delà chatoyant où les rires remplacent la douleur.

Bienvenue

dans le Monde des Morts


Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.

News

Personnages attendus

Yvan, son ex-compagnonpour Abraham Zakarian

起死回生

❝Have a good death
Le Deal du moment : -40%
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + ...
Voir le deal
29.99 €
Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal

Page 2 sur 2   1, 2
Invité
Anonymous
Invité
évolution
#11
Terminé26.06.19 15:15
Vous avez déjà vu des chiots aux vitrines des animaleries ? Ils secouent la queue et font les idiots pour qu'on les prennes. Et bien c'est exactement la sensation que j'avais en regardant cet enfant. Je n'ai pas la fibre maternelle, que ce soit depuis que je suis Chimère, ou même de mon vivant. Oh, j'ai bien eut des petites sœurs qui devaient s'occuper de moi, dans ma dernière année de vie. C'était agréable de me sentir chouchoutée. J'ai l'impression d'être couverte d'or et de bijoux, comme la Oiran que je voulais tant être. Alors comment réagir dans ces moments là? Je me sentais mes joues se farder d'un rouge bien vif. Pourtant je trouve les hommes tellement insignifiant. Aussi, cet animal, qui me flatte, me fait un effet étrange sur mon humeur.

Je vis le carnet de dessin et mes yeux bougèrent tous seuls. ne sachant pas vraiment quoi faire, totalement désarçonnée, j'ai eu un frisson de dégoût brutalement. Cette façon de me nommer, avec tout le respect dégoulinant de sa personne, tant de sincèrité. Je tremblai légèrement, mes doigts ne voulaient pas stopper. Les yeux mi-clos je regardai les dessins, tentant de me concentrer sur eux. Et force était de constater qu'ils étaient juste merveilleux. Ce trait maitrisé, ces ombrages. Il était doué, aucun souci avec cela.

Pendant quelques temps, je fus transportée dans les différents jardins de la ville, avec ses fleurs, je pu presque sentir les odeurs, alors que le papier était si frais. Ah lala, moi qui pensait ne plus jamais être touchée par un dessin, surtout dans le monde des Morts. Je me frottai doucement la tempe, en essayant de ne pas tomber en avant à cause de mon pied raide. Je commençai à ne vraiment plus le sentir, et cela ne me fit pas vraiment plaisir. mais je ne voulais pas ternir ce moment de communion avec l'art. Ce moment que j'ai espéré de tous mes vœux. Pourquoi fallait-il que ce soit un homme ? Bon, on va dire, si je t'habille comme l'une de mes sœurs, tu pourrais presque faire illusion. Que suis-je bête.

Je tournai les pages avec attention. je n'avais même pas remarqué que nous étions entrés dans un restaurant. Sans doute à cause de la qualité du dessin, je n'osai même pas trop effleurer le carbone qui s'était étalé sur le grain du papier


Dessin de fleur :


Je regardai absolument pas le décor qui nous entourait. je me sentais privilégiée. Et qu'importe les ronds de jambes ou les révérences, je pouvais aisément imaginer la sensibilité qu'il fallait pour dessiner pareilles œuvres. Vraiment, tu veux pas devenir une de mes élèves ? Je t'apprendrai tant de choses sur ce monde. Je me focalisais sur le dernier dessin. Ce dernier me fit entrouvrir les lèvres. C'était un Lys Araignée d'un rouge vif. La seule couleur qui vaille la peine d'être colorier en ce bas monde, celui dont est teint toute ma vie. Je l'observai sans dire mot, alors que j'entendais tous les bruits aux alentours. Mon cerveau malade les transformait en bourdonnements discontinus et sans lieu d'être. Il n'y avait pas beaucoup d'endroit où trouver ce genre de fleurs dans Tokyo. Je ôtai lentement ma barrette, mes cheveux tombant en une cascade noire luisante et folle. Je passai ma main dans les cheveux, ceux-ci m'étaient très précieux.

Dessin de fleur :


J'avais refermé ce carnet, et je le regardai, tremblant, attendant mon verdict. Je penchai lentement la tête, mes yeux bleu glaces scrutant le vide un instant. Puis mon visage dû se détendre un peu, et je m'octroyai le droit d'esquisser un sourire. J'étais en face d'un artiste. un vrai. Un qui n'a pas renié son art pour des idées mercantiles.

Si vous me permettez, je vous trouve vraiment très doué. Je n'ai que des rudiments, mais vos croquis sont tellement bien faits, que je peux sans crainte vous dire que vous avez de l'avenir. C'était votre métier dans votre vie ?

J'expulsai une fine trainée de fumée, de sorte à ne toucher ni le carnet, ni mon auditoire. je croisai les bras, après avoir repositionné mon ras de cou, j'avais sans doute une expression ravie, mais presque monstrueuse. Je me sentais pas vraiment à ma place, en ce lieu. Sans doute bondé d'hommes. Mais je pris sur moi, et essayait simplement de faire contre mauvaise fortune bon cœur.

Depuis combien d'année vous dessinez ? Vous deviez faire la fierté de vos parents.

Je pensai sincèrement cette phrase, avant de comprendre peut-être… Non, sûrement trop tard, que cela pouvait faire du mal à entendre après si peu de temps passé dans l'au-delà. Je regardai bêtement le carnet fermé. Je n'ai aucune facilité de sociabilisation avec l'extérieur quand il ne s'agit pas de manipuler pour détruire. Qu'ai-je construit dans ma vie. Me revenait dans la tête la phrase de la Vieille. "Je voulais que tu sois une lumière dans le néant du Yoshiwara" … Ma pauvre Mère adoptive. Je suis devenue moi-même le néant. Et j'aspire les pauvres âmes égarées.

Soit ! Parlons d'autre chose. Vous avez faim, moi aussi,cela tombe bien, et vu que nous avons très faim, nous allons beaucoup parler. Donc, je vous propose de commencer à manger, et que vous puissiez poser vos questions. Je suis de bonne humeur, aussi, je peux sans crainte vous dire que je suis toute ouïe.

Ouïe certes, mais nostalgique sûrement. Je me souvenais d'un homme, un qui s'était engouffré… Oh.. Oui, j'avais presque oublié. Non, en fait, je ne voulais pas me souvenir. Pour moi, je voulais juste que ma vie soit faite uniquement de malheur. Pourtant, il n'en était rien réellement. J'ai passé de très bons moments de vie. Étais-je la seule à ne pas men rendre compte à l'époque ?
Invité
Anonymous
Invité
évolution
#12
Terminé26.06.19 22:59
Yeux hypnotiques
Noriko ∞ Kaori
- Si vous me permettez, je vous trouve vraiment très doué. Je n'ai que des rudiments, mais vos croquis sont tellement bien faits, que je peux sans crainte vous dire que vous avez de l'avenir. C'était votre métier dans votre vie ?
Je la regarde, souriant de bonheur face à autant de compliments. C'est donc ça de faire confiance aux gens et de donc se confier et ouvrir son cœur, en quelque sorte ? C'est la première fois que je montre mon carnet de façon aussi volontaire. Jin a vu mes dessins mais j'ai vite fait de les cacher, par peur sans doute. Enfin il verra bien assez tôt mon travail, là n'est pas la question.
- J'étais architecte. Je ne dessinais pas les mêmes choses mais, j'ai décidé que dans ce monde je voulais dessiner le vivant. Plutôt étrange comme vision, non ? je dis en riant nerveusement.
- Depuis combien d'année vous dessinez ? Vous deviez faire la fierté de vos parents.
Mon sourire se fane aussitôt et mon regard doit se voiler de tristesse. Je soupire en secouant la tête.
- Il l'était, mais j'ai dû faire le déshonneur de ma famille maintenant. Mais grâce à vous je pourrais leur dire un dernier mot, et ca compte énormément pour moi.
Et voilà de nouveau ce sourire, sincère. En me suicidant, ils ont dû se poser tellement de questions. Qu'est-ce que l'entreprise a pu dire pour cacher ce qu'ils me faisaient vivre ? Je ne sais pas vraiment, et j'espère que mes parents me croiront. Ma pauvre maman. Je m'en veux parfois d'avoir fait ce geste car j'ai dû lui faire tant de mal. Et puis je me souviens de ma souffrance et je sais que j'ai bien fait. Mais ça serait tellement bien de dire à ma maman que ce n'est pas de sa faute et que je l'aime de tout mon cœur. Si cela pouvait lui permettre de retrouver une certaine paix, car je pense que depuis un mois elle doit vivre un cauchemar...
Maman, je suis désolé...
Une nouvelle fois, c'est sa voix me tire de ma rêverie. Effectivement, nous allons manger ensemble des sushis et nous pourrons discuter un moment. Il est certain qu'elle a beaucoup plus de chose à raconter que moi. Outre le fait que je ne peux pas tout lui raconter de ma vie (je ne suis pas vraiment prêt), j'ai si peu d'existence comparé à elle. Ce n'est pas tant une mauvaise chose, c'est une simple réalité. Que sont 25 années face à des siècles.
Le serveur arrive pile à ce moment-là et nous commandons avant de nous retrouver de nouveau en tête à tête. Je sens bien parfois les regards sur nous et, si d'habitude ça me met mal à l'aise, je me sens plus serin en cet instant. Pourquoi ? Parce que je suis pas seul voyons !
- Pour répondre à votre question précédente, je dessine depuis que je suis tout petit. Disons que j'ai toujours été un peu timide, et c'était une bonne façon pour moi de s'exprimer. Et puis le côté artiste, ça a toujours plu toujours aux filles.
Je ne cherche pas à me créer une identité hétéro, même si je l'ai un peu fait avec mes colocataires. Seulement ici, je relate ce que j'ai vécu. C'est tout simplement la vérité, j'ai fréquenté beaucoup de filles plus jeunes et c'est même dans ces moments-là que les questions sur ma sexualité émergeaient encore plus. Oui, les sportifs avaient aussi beaucoup la côte, mais chaque fois que je dessinais les filles venaient me voir pour observer. Le mieux était encore de faire des portraits d'elles, et je savais que c'était gagné (enfin presque).
- J'aimerais bien que vous me parliez du Japon. Cela devait être tellement beau et traditionnel ? Il est certain que j'aimerais bien aussi entendre parler de votre vie, mais je comprendrais que vous n'ayez pas spécialement envie d'en parler. Vous venez de quelle région ?
Je sais déjà que j'ai beaucoup de questions en tête. Je parle de son vivant, mais j'aimerais aussi beaucoup savoir ce qu'elle a fait dans le monde des morts pendant ces décennies. Elle doit avoir voyagé je pense, avoir rencontré tellement de personnes. J'ai hâte d'écouter ces aventures, et je répondrais aussi à ses questions, dans la mesure du possible. Comme elle a dit, nous avons tout le repas et j'étais assez connu pour manger doucement.
Code by Silver Lungs
Invité
Anonymous
Invité
évolution
#13
Terminé28.06.19 9:05


Ainsi, il comptait sur moi. C'était étrange de le savoir. Voulais-je faire le bien autour de moi? Absolument pas ! Mais dans un sens, je voyais tellement d'innocence. Puis au final, il en fallait de la sensibilité pour dessiner aussi bien. Les fleurs sont comme des ombres fuyantes. Ce n'était jamais facile de les dessiner de façon juste. Tel un jardinier effleurant les pétales en leur parlant, en leur chantant. Je voyais la Vieille cultiver ses fleurs, toute souriante, le dos brisé par les années. Autant dire que je n'étais pas prête à la question suivante. Le tour de passe passe se retournait contre moi Parce que je n'avais pas eu la rigueur habituelle. Parce que je m'étais faite avoir à cause de sa faiblesse. Je m'y voyais. Je me revoyais quand j'étais enfant.

Je regardai mes baguettes, le regard perdu dans mes souvenirs, les douloureux, les joyeux, la Vieille, Kasumi ou mes autres sœurs. Me manquaient-elles ? Assurément. Voulais-je pour autant revenir en arrière ? Non. J'avais été blessée, et je voulais réparation, c'était tout à fait normal. Mais je me trouvai tellement idiote par moment. J'esquissai un petit sourire comme à l'accoutumée. Allez, pour te faire plaisir, mais tu risques d'être déçu, petite lumière dans la nuit. Luciole. Ah oui, tiens. En Italien, si je me souviens bien cela se nomme Lucciola. Cette idée me fit définitivement sourire.

Alors, il n'y a malheureusement pas beaucoup à dire, en fait. Je n'ai pas vu beaucoup du Japon durant ma vie. Je suis née et ai vécu dans un lieu clos. un Quartier enclavé, connu pour ses mœurs dissolues. Oui, Comme vous le voyez, je suis une Courtisane. Façon délicate et polie pour dire autre chose de bien plus sale. Par contre ! Je peux vous dire la beauté de ce quartier. Car là où tous voyaient du sexe et de la saleté. Croyez moi ! Ce quartier était le plus beau que j'ai jamais connu même de ma mort. Il y avait plein de petits jardins dont les Matrones géraient pour faire nos ornementation de cheveux. Bon, aujourd'hui, nous avons des barettes, mais quand nous étions tout au bas de l'échelle, nous avions droit à ces beautés.

Je jouais avec les baguettes, je ne devais pas, je devais rester digne, mais trop tard, j'étais partie dans mon passé, et j'y voyais les arbres qui donnaient des fruits si juteux, mes sœurs qui allaient en venaient et parlaient tout en riant, les enfants qui couraient avec les balais en train de se faire des courses. L'espace d'un instant, j'étais dans cette rue. La rue passante du Yoshiwara.

Il y avait tellement de vie, c'était une ville dans Edo… Enfin, Tokyo. Nous étions un commerce parallèle, une vie parallèle. Et a bien y penser, nous avions tous l'espoir. Nous nourrissions cet espoir de sortir un jour de là, et de voyager. Il y avait des petits commerces où on pouvait acheter des bonbons ou des pâtisseries. Parfois, des gens dormaient dehors, totalement cuit par le sake. Les enfants comme moi devions leur venir en aide, et ils étaient contents, on pouvait même avoir quelques pièces et parfois, on avait même de quoi manger.

Je regardai toujours mes sushis, amusée, j'en pris, le trempai dans la sauce soja et l'englouti, la main sur la joue, toute contente. Même si désormais je suis bien plus libre, j'ai toujours l'impression d'être enchainée au Yoshiwara. Par choix? Par dépit ? Par peur sans doute. Je pense que j'ai toujours peur de l'extérieur.


Nous avions de temps à autre la visite de soldats. Il fallait les voir dans leurs armures, on pouvait les voir à travers les trous de la muraille séparant nos deux mondes. Mais quand ils venaient, ils n'avaient ni arme, ni armure. De simples hommes, venant chercher du réconfort ou de l'attention. Je suis tombée sur des femmes prodigieuses, et artistes. Elles étaient tellement belles, dans leur kimono. Mes sœurs aussi, mais je les connaissaient. Une femme est un jour venu me voir, j'étais toute jeune. Elle avait la douceur dans les gestes et la voix. Elle voulait m'apprendre à jouer du koto et du Shamisen. Ma mère adoptive et matronne n'y voyait aucun inconvénient.

Mais le Japon de cette époque est tellement différent. Ai-je souffert ? Assurément, oui. J'ai souffert de ce manque, ou plutôt du manque que j'ai créé. C'était si beau, si calme. Mais j'avais été trahie. Aussi, je voulais que tout brûle, je voulais brûler le Yoshiwara. Je me gardai bien de lui dire, me focalisant sur les beautés de ce petit monde, de ce microcosme.

Je voulais devenir une Oiran. Une Courtisane de haut rang. Aussi, je redoublai d'effort. Je voulais faire la fierté de mes sœurs. Je voulais être celle qui allait sortir de là, et porter tous les espoirs en dehors. Il y a un principe. Lui dis-je en levant l'index, dans la confidence En portant le Yoshiwara dehors. Cela faisait plus de clients, et donc plus de chance de sortir. Je me souviens aussi les corbeaux qui venaient nous faire un petit coucou. Ils sont intelligent ces oiseaux, vous savez. Ils s'adaptent à tout. Et bien nous avons dû faire la même chose. Théâtre, Cérémonie du thé, calligraphie, j'ai dû tout essayer, et exceller dans tout. Mais je n'étais toujours qu'une femme de petite vertue, le obi noué devant comme toutes les courtisane doivent l'avoir pour signifier ce que nous sommes.

Je regardai ce qui restait de plateau. je n'avais pas autant à manger à l'époque. Je me sens idiote par moment. Je me sens idiote car j'ai tout détruit. je me sens tel un monstre, ayant détruit tout ce que j'avais espéré. Et encore aujourd'hui, j'ai parfois envie de pleurer. Je veux tout détruire. JE NE VEUX PLUS QUE CELA EXISTE !!

Je me massai doucement la tempe, tout en souriant. J'avais un peu de mal, mais je ne voulais pas parler en mal de ce monde que j'avais tellement aimé. Ces gens, ces lieux, ces moments. Je veux y voir le bon. je veux y voir ce que j'ai perdu. Et pleurer, pleurer encore et encore, regretter,et encore une fois pleurer.

Je ne suis pas de bonne compagnie, je le crains. Je ne suis pas une bonne personne, je ne suis ni recommandable, ni de bonne réputation. Sans doute y aura t il plus de personnes que vous rencontrerez, qui vous donneront envie de vous élever, de vous transcender. Ne refusez pas les mains tendues, ne faites pas comme moi, Hirano-San. C'est le conseil d'une vieille dame de 32 ans, morte de façon idiote.
Invité
Anonymous
Invité
évolution
#14
Terminé28.06.19 11:29
Yeux hypnotiques
Noriko ∞ Kaori
Je l’écoute me raconter son histoire tout en dégustant mes sushis. Je n’ose pas l’interrompre, je n’ose pas dire quoi que ce soit. Elle me parle de son quartier et je me souviens en avoir entendu parler dans mes cours d’histoire. C’est très étrange de ce dire qu’elle a vraiment vécu cette époque, que c’était sa vie. Ce n’est pas un voyage dans le temps car il est clairement linéaire, mais c’est tout comme. Et dire que dans 200 ans, quand moi aussi je parlerais de la ville de mon enfance, et de la façon  dont je vivais, ça sera tout aussi étrange.
Elle me parle de cette vie avec une certaine mélancolie dans la voix, il est certain qu’il y a de quoi je pense. Elle m’explique comment elle a grandi, ce à quoi elle aspirait. Elle ne parle pas de sa mort et en soi je ne sais pas si je veux vraiment l’entendre. Cela doit être difficile. Elle m’a dit plus tôt qu’elle avait été assassinée, mais je n’ai pas besoin d’en savoir plus. Bien sûr, si elle m’en parle je l’écouterais attentivement sans l’interrompre.
Mais au contraire c’est bel et bien de sa vie qu’elle parle. Elle me parle de ses rencontres, des soldats, des artistes. Je ferme un instant les yeux tout en savourant un sushi dans ma bouche. J’essaye d’imaginer à partir des estampes de nos livres d’histoire. Je m’imprègne de son récit tout en essayant de toucher du doigt ce qu’elle a pu vivre, bien que je doive être loin de la réalité.
Je sens bien aussi une pointe d’amertume dans sa voix, surtout à la fin de son récit. Un manque de confiance en elle que je ne peux pas vraiment blâmer. Elle n’a pas atteint ces rêves et je m’en trouve désolé pour elle, mais je ne dis rien. Je rouvre les yeux pour l’observer manger son sushi, et je fais de même. C’est agréable de partager son repas, manger seul c’est un peu triste.
- Je ne suis pas de bonne compagnie, je le crains. Je ne suis pas une bonne personne, je ne suis ni recommandable, ni de bonne réputation. Sans doute y aura t il plus de personnes que vous rencontrerez, qui vous donneront envie de vous élever, de vous transcender. Ne refusez pas les mains tendues, ne faites pas comme moi, Hirano-San. C'est le conseil d'une vieille dame de 32 ans, morte de façon idiote.
Je lui souris doucement avant de secouer la tête.
- Vous savez, à la fin de ma vie je n’avais pas bonne réputation non plus. Au contraire je suis passé du garçon gentil au monstre… Si vous saviez comme j’aurais tout donné pour qu’on me tende la main ne serait-ce qu’une fois, mais ce ne fut pas le cas.
Je ne rentre pas dans les détails, mais je me livre plus que je ne l’ai encore fait dans ce monde. Peut-être est-ce parce qu’elle aussi s’est confié à moi. Je lui suis en quelque sorte redevable. Après tout elle ne peut retourner dans le monde des vivants… Elle ne me l’a pas vraiment demandé, mais je peux aussi lui raconter ma vie, un peu.
- J’ai grandi dans une petite ville à côté de Tokyo, Funabashi. Une ville assez ordinaire de nos jours. De hauts buildings, des lumières partout, mais aussi des espaces ouverts, des cerisiers en fleur et un certain côté traditionnel.  J’ai grandi dans un quartier non loin du centre-ville, mon père était souvent absent à cause du travail, mais ma mère était toujours à la maison. J’étais fils unique, autant dire que j’ai été chouchouté. J’aimais courir, sortir, je faisais un peu de sport plus jeune mais je me suis rapidement tourné vers le dessin. J’ai réussi mes études sans vraiment de difficultés, j’ai même été accepté dans une grande compagnie à la fin de mes études d'arhitecture. Tout me souriait… Et puis tout a basculé. Je ne rentrerais pas dans les détails, je n’y arriverais pas… Mais si je suis arrivé ici, c’est que j’ai fini par mettre fin à mes jours.
J’ai parlé sans la regarder, sinon j’allais certainement perdre mon courage. Je soupire avant de poser mes baguettes, l’appétit légèrement perdu. J'ai mis fin à mes jours oui, et quand j'y repense je ne regrette absolument pas. Au contraire, j'aurais même dû faire cela plus tôt. Mais on ne change pas le passé et la chose est faite maintenant.
- Je ne refuse pas les mains tendues, bien au contraire. Mais le fait est que j’ai peur. La fin de ma vie a été si horrible, que j’ai peur de vivre la même chose ici. Sauf qu’ici je n’ai aucun moyen de terminer la souffrance. Il faut aussi savoir protéger son cœur, croyez-en un jeune désespéré de 25 ans, je murmure avec un léger sourire.
C’est étrange, mais c’est plutôt agréable de parler ainsi, à cœur ouvert. Je ne sais pas trop comment elle va prendre mon discours, mais le plus important et que j’ai réussi à me confier. Je n’ai pas dit grand-chose au final, mais j’ai l’impression d’avoir fait un bond en avant. Ça compte beaucoup pour moi, en tout cas.
Code by Silver Lungs
Invité
Anonymous
Invité
évolution
#15
Terminé29.06.19 15:10
Ah, les mauvaises réputations, j'en sais quelques choses, bien que je ne sache pas pour lui, pour ma part, c'était de ma faute. Mais c'était un détail qu'il ne devait pas savoir. Après tout, j'avais eu ce que je voulais comme information. Il s'était suicidé, c'est tout ce que je voulais savoir. je sentis sur mon visage un sourire s'étendre, et se figer, cependant, je ne ressentais pas la satisfaction habituelle. Au contraire, même, je baissai la tête, et mes mots sortirent de ma bouche plus vite que mon esprit ne le voulu.


Quel gâchis...

Je fus surprise moi même de ce que je dis, la main devant mes lèvres, le regard fixe. Quelque chose n'allait pas, et je sentais bien que j'en avais trop dit, sans même réfléchir réellement à ces mots. Je ne voulais pas m'excuser pour autant, mais c'était plus fort que moi. Je sentais mon pied être plus lourd. Je n'avais pas mal, je ne ressentais rien. Ni douleur, ni peine, ni amour, ni sentiments. Alors pourquoi j'avais réagi de la sorte ? Peut-être parce que je le pensai réellement. je pensai sincèrement que c'était du gâchis.

Je ne pensai pas être sauvée, je me sentais toujours prise au piège d'un carcan dans lequel je m'étais moi même cloitré. Je voulais m'en sortir, mais en même temps je n'y gagnai rien. J'avais besoin de créer ce chaos, je devais continuer. J'étais celle qui bougeait les balances de l'équilibre, celle qui actionnait la roue du jugement. oui, je ne pouvais pas m'enfuir de cette tâche, alors pourquoi? J'avais envie de pleurer, mais je n'y arrivai pas. Mon pied plus lourd que jamais, j'essayai de bouger les orteils. Puis j'entendis un bruit sourd, qui me fit me raidir. Du coin de l'œil je vis un enfant. il n'était pas méchant, et devait sans doute être là avec celle ou celui qui devait s'en occuper jusque sa majorité. Il tendit le doigt vers moi, la bouche ouverte.

J'y voyais pourtant les regards, et j'entendis les rires de mes sœurs les premiers jours que je fis en tant que Yûjo, quand je tombai au sol et me sentais tellement ridicule. Je me penchai alors en avant, les yeux mi-clos, les lèvres retroussées, l'air d'un rapace blessé. Il se mit les deux mains devant la bouche, effrayé. Je fermai alors les yeux, un petit sourire sincère. je ne voulais pas ajouter à sa peur ou sa peine. Pourquoi donc ? Avant cela ne m'aurait rien fait, au contraire.

Ah les artistes, oui, ils étaient ma bouée de sauvetage, la beauté, celle que je voulais toucher du doigt, la noblesse, l'art et la musique, mes planches de salut, qui m'extirpaient de ma condition. Je voulais devenir Oiran. je voulais devenir une étoile. je voulais réussir, réaliser mon rêve !

Oh, je profite d'un moment pour vous dire quelques petits conseils supplémentaires. Quand on est comme moi, on arrive à accumuler un certain nombre d'ennemis qui deviennent presque héréditaires et quand on les accumules, parfois on a quelques soucis. Prenez soin de votre corps, Hirano-San, cela vous évitera de perdre un membre ou deux.

Un conseil que j'aurais sûrement balayé du bras à l'époque. je restai calme. Mais je ne savais plus trop quoi faire. Je me sentais quelque peu idiote. Je regardai autour de moi, et je ne voulais pas être visible. J'étais une bête blessée, et en danger. Cela me plaisait dans un sens, mais me stressai dans un autre. C'était un cauchemar qui commençait. Je voulais bouger, sortir d'ici, j'avais l'impression d'étouffer.

Ce que je veux dire par là, c'est que vous devriez être prudente… enfin.. prudent… pardon, je ne voulais pas paraître insultante...

Fuir! Fuir ! C'est ce qu'il fallait. J'avais fait une bêtise, je ne pouvais pas continuer, rester ici, cela n'allait pas, j'étais idiote ! Je me redressai brutalement, volant partir, mais impossible, je n'avais plus de pied !! Je tombai sur le flanc, envoyant valdinguer tout ce qu'il y avait sur la table. Le bruit des coupelles, de la bouteille, des assiettes, tout explosa dans ma tête, comme une décharge de fusil. Je me vis dans le miroir, mon reflet renvoyé, si pitoyable, je me recroquevillai. Je hais ce garçon, non pas parce que c'est un homme, mais parce que sa pureté me brûle, me tue encore.  Je pleurai, comme une enfant, comme à l'époque. Je brûlai de l'intérieur, pliée en deux. je ne ressentai pas la douleur physique, j'étais juste pitoyable. J'étais une enfant. J'étais cette enfant ! Celle qui boudait de ne pas être avec ses sœurs, considérée comme ses sœurs. J'étais une enfant à part, car promue à un destin incroyable. FOUTAISE !!

Je voulais vivre. Je voulais être vivante ! Je voulais devenir Oiran, je voulais être loin de ce monde clos, je voulais voir la lueur du jour, la mer, je voulais vivre !!

Une douleur au plus profond de mon âme, comme un miroir brisé, comme un reflet distordu, je voulais être quelqu'un de bien ? Non, je voulais vivre, à tout prix, je voulais être autre chose qu'une prostituée, perdue avec les autres. je voulais revoir cette personne qui m'avait tant dis de gentillesse, qui m'avait dit que j'étais un modèle intéressant, qui voyait en moi de l'art. J'étais une œuvre d'art. Figée dans le temps, au delà des époques. Je ne vivais plus en tant que corps, mais à tout jamais dans l'esquisse de ce dessin.

Je voulais…. juste être moi-même...

Le gâchis, c'est sans doute d'avoir tué tant de personnes. Mais j'ai beau le savoir maintenant alors que je suis irradiée par le soleil de cet enfant. Une fois la nuit tombée, je redeviendrai le monstre que j'ai toujours été. Car c'est ma seule façon d'exister. Cependant.. Peut-être un jour? Arriverai-je à une rédemption? ou ce qui s'en rapproche? Où donc va stopper la roue du jugement pour un être si abject que moi? Qui rendra ce jugement, et dans quelles circonstances ? Je suis triste. Je reste triste. Je suis toujours, deux cents cinquantes ans plus tard, cette petite fille boudeuse, loin de ses sœurs qui riaient à gorge déployées alors que le soir même, elles devaient vendre leur corps au plus offrant, afin d'espérer un jour, pouvoir sortir de ce quartier enclavé. Elles me jalousaient, mais ont-elles un jour compris que c'était moi… Oui, c'était moi, la plus jalouse de toutes.

Je tentai de me redresser, essuyant mes larmes avec la manche du kimono. L'enfant qui m'avait pointé du doigt était venu me voir en courant. Je ne savais pas quoi faire, je n'aime pas les enfants. Je soupirai doucement, cherchant dans mon obi une sucette que j'avais coincé pour la manger plus tard dans la soirée, en marchant le long du canal. J'étais un monstre. Je l'ai toujours été. Mais un monstre cherchant l'amour de quelqu'un. Un monstre cherchant la reconnaissance, et surtout, le soutiens de quelqu'un. L'enfant est un être simple. une fois la sucette entre les mains, il partit en courant. Un œil clos, un petit sourire contrit aux lèvres, je le regardais s'éloigner. Je n'avais plus de pied, c'était fini, les potions pour le maintenir, plus rien ne fonctionnerai. Ce sera direction l'infirmerie, et prothèse sans doute. Qu'importe. Cela n'a plus d'importance.


Vous savez, Hirano-San... Je pense que moi aussi… je me serai suicidée, si l'on ne m'avait pas tué avant. A y réfléchir, ma vie était détestable. Et je l'ai rendue cauchemardesque. Nous n'avons pas tous un passé si violent. Fort heureusement. Vous êtes un artiste talentueux. Et sachez que ces dessins font du bien à voir. A y regarder de plus près...ils me rappellent les bons souvenirs, comme les mauvais, mais ils sont la fenêtre que j'avais à l'époque pour voir l'extérieur. Ne vous inquiétez pas. Je ne vais pas en mourir. je n'ai pas l'habitude de paraître si sale et pitoyable. Ceux qui me connaissent y verraient de la comédie. Ou ils en profiteraient pour augmenter ma souffrance. Vous ne semblez pas de ceux-là. Aussi… Faisons un pacte vous et moi. Si vous avez le moindre souci. Si quelqu'un vous fait quoi que ce soit de mal. Contactez moi. Que j'aie un ennemi de plus ou de moins, j'en ai cure. Il faut parfois se salir pour ouvrir les portes du paradis. Mais personnellement… J'ai cessé d'y croire.
Invité
Anonymous
Invité
évolution
#16
Terminé01.07.19 14:10
Yeux hypnotiques
Noriko ∞ Kaori
Je l’écoute me prodiguer ces conseils tout en fronçant les sourcils.
Alors que cet échange se passait tranquillement, quelque chose cloche. Le fait qu’elle parle de gâchis en parlant de mon suicide m’a réchauffé le cœur. C’est peut-être un compliment un peu mauvais à donner, mais cela reste gentil de sa part de me confier sa pensée. Mais je sens que quelque chose l’agite, cela se voit dans sa posture, dans sa respiration qui se fait plus rapide même si elle ne le remarque pas, mais surtout dans son regard. Il est vibrant de terreur et j’ai l’impression de me voir dans un miroir.
- … Prenez soin de votre corps, Hirano-San, cela vous évitera de perdre un membre ou deux.
Je n’ai pas le temps de répliquer que c’est déjà le cas qu’elle me dit que je dois être prudent. Elle utilise le féminin et je me demande si elle ne cherche pas à se donner un conseil à elle-même. Elle aussi a souffert des autres, je sais qu’elle a été assassinée et ça doit être difficile de se relever après la traitrise du genre humain. Mais encore une fois, impossible de dire ou faire quoi que ce soit. Tout se passe si vite que je ne comprends tout d’abord pas ce qu’il se passe. Elle se redresse comme pour partir au plus vite mais tombe sur le flanc. La table vacille et tombe à son tour. Les regards se portent sur nous et je ressens un profond malaise. Mais il est moindre comparé au malaise qui semble envahir l’existence de Tsukuyomi-sama. Je la vois se recroqueviller sur elle-même et mon cœur se serre comme jamais. Combien de fois j’ai fini dans cette position au travail, après avoir été frappé sans sommation. Combien de fois je suis resté ainsi, prostré en suppliant ma vie de disparaître, en suppliant de me réveiller de ce cauchemar. Mais rien ne se passait. Et personne n’était là pour me relever…
Mais moi je suis là.
Je la connais à peine mais je suis là pour l’aider. Je me penche doucement vers elle, de peur qu’elle me rejette. Je remarque alors que sa jambe n’est plus sur son bras. C’est une vision assez difficile, mais j’essaye d’imaginer que c’est une prothèse et cela va beaucoup mieux. Je ne comprends pas encore tout de ce monde, mais je me dis qu’elle a dû perdre sa jambe et qu’avec la magie elle a dû en faire pousser une autre, quelque chose dans le genre…
- Je voulais vivre. Je voulais être vivante ! Je voulais devenir Oiran, je voulais être loin de ce monde clos, je voulais voir la lueur du jour, la mer, je voulais vivre !! Je voulais…. juste être moi-même...
A nouveau ce cœur qui se serre de toutes ses forces. C’est si difficile de l’entendre parler ainsi et d’être totalement impuissant. Oui, je me vois littéralement en cette femme, et je me sens si minable. Comment pourrais-je la consoler alors que je suis moi-même incapable de me relever. Comment faire pour lui redonner le sourire quand je suis incapable d’avancer. C’est de la pure hypocrisie de ma part, mais je me dois d’essayer. Ses larmes coulent sur ses joues et c’est un supplice à regarder. J’ai moi-même les larmes aux yeux de me sentir si impuissant.
- Je… Je ne comprends pas tout ce qu’il se passe, mais je suis désolé… Désolé que vous souffriez ainsi, désolé qu’on vous ait empêché d’être vous-même… Ça ne devrait pas être moi, et je ne vais pas vous raconter mon histoire, mais si vous saviez comme j’aurais aimé être moi… Mais je n’y arrive pas… J’ai trop peur pour ça, peur de souffrir à nouveau… Je sais qu’on se connaît à peine mais… J’aimerais beaucoup vous aider comme vous avez pu le faire. Et pour ce qui est de perdre des membres, il se trouve que moi aussi il m’en manque, je murmure en retroussant légèrement mon pantalon, laissant voir le début de ma prothèse.
je la sens encore mal à l’aise. Elle tente de se redresser et je me penche vers elle pour l’aider à se maintenir debout. Elle semble reprendre contenance et j’admire cette force qui se dégage de nouveau d’elle. Force que je ne connais pas. Elle sort une sucette et le tend à un enfant que je n’avais même pas remarqué. L’enfant repart sourire aux lèvres et je me tourne vers ma nouvelle amie, si généreuse.
- Vous savez, Hirano-San... Je pense que moi aussi… je me serai suicidée, si l'on ne m'avait pas tué avant. A y réfléchir, ma vie était détestable. Et je l'ai rendue cauchemardesque. Nous n'avons pas tous un passé si violent. Fort heureusement. Vous êtes un artiste talentueux. Et sachez que ces dessins font du bien à voir. A y regarder de plus près...ils me rappellent les bons souvenirs, comme les mauvais, mais ils sont la fenêtre que j'avais à l'époque pour voir l'extérieur. Ne vous inquiétez pas. Je ne vais pas en mourir.
Je rougis de plaisir face à ses compliments. Elle est si gentille avec moi.
- Nous nous ressemblons beaucoup vous et moi. Un jour, lorsque je serais prêt, je vous raconterais mon histoire. Le genre humain n’est pas toujours bon à voir… Mais je tente de reprendre goût en la vie et aux couleurs, aux belles choses que la nature a à nous apporter. C’est un processus de guérison je pense, ma propre thérapie.
- je n'ai pas l'habitude de paraître si sale et pitoyable. Ceux qui me connaissent y verraient de la comédie. Ou ils en profiteraient pour augmenter ma souffrance. Vous ne semblez pas de ceux-là. Aussi… Faisons un pacte vous et moi. Si vous avez le moindre souci. Si quelqu'un vous fait quoi que ce soit de mal. Contactez moi. Que j'aie un ennemi de plus ou de moins, j'en ai cure. Il faut parfois se salir pour ouvrir les portes du paradis. Mais personnellement… J'ai cessé d'y croire.
Je lui souris doucement avant de me pencher, dans un remerciement plus traditionnel.
- Je vous remercie de votre bonté Tutsuyomi-sama. Je ne manquerais pas de venir vous voir si j’en ai besoin… Mais en attendant…
Je ne termine pas ma phrase, non pas maintenant. Je glisse une main contre sa hanche et passe son bras autour de mes épaules.
- ...Laissez-moi vous accompagner quelque part où on pourra vous soigner.
Car c’est bien là la priorité numéro un. Elle doit récupérer sa jambe et moi je vais l’aider à sautiller jusqu’à l’hôpital. Je ne suis pas du genre musclé, au contraire je suis plutôt frêle. Mais je refuse de l’abandonner comme ça, et même si elle refuse elle comprendra vite qu’elle n’a pas le choix.

Code by Silver Lungs
Invité
Anonymous
Invité
évolution
#17
Terminé05.07.19 20:31
Je me sentis soulevée. Soulevée de terre, comme si l'on avait creusé dans le sol pour m'extirper aux racines qui m'empêchaient de bouger. Je fus surprise. Je pensai qu'il me laisserai là, rassuré que je sois pas dans un danger immédiat. Mais non, il était resté. Avait-il peur ? Oui, sans doute il avait peur, comment pourrait-il en être différent. Mais je me demandai bien où il voulait que j'aille dans cet état. Je regardais mon pied, resté bien sagement. Il m'avait avoué son secret, le fait de porter une prothèse le rendais comme une poupée de porcelaine. J'esquissai un vague sourire, ne sachant pas trop comment réagir. J'étais loin d'être pudique. Mais j'appréciai la franchise. Je ne voulais pas paraître faible, mais force était de constater que je n'avais rien choisi. J'étais la marionnette, et celle dont on tirait les ficelles pour lever les mains, et secouer celles-ci afin de refuser l'aide. Mais étrangement, cette fois-ci, je n'avais usé de violence.

Je le regardais, ses yeux humides, et un sourire pour essayer de rassurer. Oh oui, tu es un un gentil garçon. Mais je suis désolée, je suis ton bourreau, tu es ma victime. Tu es ma victime, tu m'entends toi a qui je ne dis rien !? Toi qui n'est rien qu'un homme et qui ose me toucher ! Qui ose faire de moi un étalage de faiblesse ! Mon corps n'est pas le tien ou ta possession. Ah, mon mal de crâne revient profondément ancré dans mes méninges. Je penchai la tête, souriant un peu plus, un étirement de mes lèvres en un rictus épuisé.

« Il ne faut pas s'inquiéter comme ça, Hirano-San. Nous ne pouvons mourir une seconde fois. Enfin, pas avec si peu. Bien sûr, nous sommes tous voués à tomber en poussière. Mais nous pouvons faire ce que nous voulons dans ce laps de temps. Profiter de la non vie. J'ai eu ouïe dire d'un zombie ayant plus de 800 ans de non vie, c'est dire.

Pourquoi diable je continue mon cours magistral ?! Mais laisse moi, toi, le tripoteur ! … Ah je me berce d'illusions. Il veut juste m'aider, il veut juste être serviable, charitable. Un enfant comme toi doit avoir tellement de soucis dans sa non vie.On va te marcher dessus, te piétiner,et tu deviendras des éclats de toi-même, détruit et fracassé contre le mur. Pour une raison d'égo, je ne laisserai pas ça se faire. Si quelqu'un doit te briser, désolée de te le dire, petit. Ce sera moi. Rien que moi.

Je pris ma respiration, et me penchai pour saisir le pied, cette fois. Il était froid, inerte comme une statue de pierre. C'était fini, « elle » me l'avait dit. Je dois aller « la » revoir. Je n'ai pas le choix, pour cela, je dois la contacter. Je n'ai pas de moyens clairs et nets pour ce faire, aussi, je devrais retourner à un endroit que je connais, le plus simple. Un signal et elle raplique, c'est tellement pratique une Nécromancienne pour ses manigances. Mais elle n'est pas très douée, et très suspicieuse, aussi, je n'ai pas souvent le choix,c'est comme ça, je dois la secouer de temps en temps. Jusqu'au jour où je n'aurais plus besoin d'elle.

« Je me doute que cela vous semblera étrange. Je vais faire en sorte de vous expliquer le plus simplement cependant.J'ai une amie qui peut m'aider dans ce genre de situation. Aussi, on va aller dans un endroit que j'aime beaucoup, à l'écart de toute cette agitation. Vous allez voir, c'est très beau ! Enfin, je pense, je n'en sais rien en fait. Mes goûts en terme de décorations sont assez limités.

Je n'avais pas plus de choix pour me retourner. Aussi, je passai doucement ma main, tremblante, le long de ma joue qui s'était creusée dans l'intervalle. Je devais arranger ça avant de quelqu'un me tombe dessus. Je regardai dans mon obi, ce que j'avais de coincé et qui aurait pu m'aider. Rien du tout en fait. Aussi, je soupirai doucement, parfois cette cachette ne sert pas a grand chose. Le nœud à l'avant, comme toutes mes sœurs, et ma tenue, mon maintiens, je me voyais encore enfant, et courant partout, comme une folle, alors que je ne portai que la tenue des petites sœurs servantes, les bras écartées, et criant pour faire fuir les oiseaux.

« Rassurez-vous, ce n'est pas loin du tout!Je ne vais pas abuser de votre gentillesse.
Invité
Anonymous
Invité
évolution
#18
Terminé07.07.19 12:39
Yeux hypnotiques
Noriko ∞ Kaori
Un zombie de 800 ans ?
Alors sommes-nous maintenant immortels ?! C'est un peu une sorte de paradis, sauf que nous vivons comme dans notre monde, et nous évoluons aussi. C'est si étrange de penser ainsi. Si les gens savaient, je pense que beaucoup se suicideraient dans la fleur de l'âge plutôt que d'attendre leur belle mort. Il faut dire que le culte de la jeunesse a toujours été quelque chose d'important, de nos jours comme avant me semble-t-il.
Je garde ma main contre sa hanche, la tenant contre moi pour ne pas qu'elle tombe à nouveau. Je sens bien sa gêne et je fais en sorte qu'elle ne le soit pas. Mais bon, je peux comprendre que ce n'est pas une situation facile à vivre. Pour autant je tente de sourire, de lui montrer que ce n'est pas grave et que si elle vient de tomber, ce n'est que pour mieux se relever.
-  Je me doute que cela vous semblera étrange. Je vais faire en sorte de vous expliquer le plus simplement cependant.J'ai une amie qui peut m'aider dans ce genre de situation. Aussi, on va aller dans un endroit que j'aime beaucoup, à l'écart de toute cette agitation. Vous allez voir, c'est très beau ! Enfin, je pense, je n'en sais rien en fait. Mes goûts en terme de décorations sont assez limités. 
Je l'aide à sortir du restaurant (non sans payer notre note et m'excuser évidemment), et commence à m'indiquer le chemin. Je suis curieux de voir ce bel endroit. Elle a dit que mes dessins étaient beaux, je pense qu'elle a bon goût alors (olala les chevilles Kaori, c'est dangereux).
- Il est vrai que c'est une situation étrange, mais avec tout ce que vous m'avez expliqué tout à l'heure, il y a des zombies, des vampires... Rien ne peut me paraître étrange en soi. Je dois me faire à l'idée que c'est la normalité dans ce monde.
Je continue de l'aider à « sautiller », parce qu'il y a pas vraiment d'autre terme quand on n'a qu'une seule jambe.
- Rassurez-vous, ce n'est pas loin du tout!Je ne vais pas abuser de votre gentillesse.
Je secoue la tête.
- Ne vous en faites pas, je suis vraiment heureux de pouvoir être utile. Et puis vous avez besoin d'aide. J'ai l'impression que vous n'aimez pas cela, mais il faut le prendre plutôt comme un moyen de mieux vous relever. (Oui, encore cette phrase philosophique...) Je suis heureux que vous ne soyez pas seule à vivre cet instant, parce qu'il n'y a rien de pire que la solitude, non ?
Je soupire en gardant un mince sourire sur le visage. Oui, il n'y a rien de pire que de tomber, encore, et encore, toujours plus bas, sans que personne ne vous aide, sans que personne ne vous relève, au contraire. Et de tomber si bas qu'on est seul, terriblement seul... J'ai connu cette profonde solitude, elle m'a mené ici. Alors oui, même si elle n'a pas l'air d'apprécier se montrer ainsi devant les gens, je suis heureuse qu'elle l'ait fait devant moi. On ne se connaît pas, mais je sais qu'elle n'est pas seule. Est-ce si idiot de se sentir soulagé pour une personne qu'on connaît à peine ?..
Nous finissons par nous arrêter chez son amie. Je ne suis pas certain d'être le bienvenue, et elle veut sûrement se retrouver seule avec cette personne maintenant. Je l'installe sur une chaise et me penche légèrement devant elle, par signe de respect.
- Je vous laisse donc ici Tsukoyomi-sama. J'espère vous revoir un jour, et prenez soin de vous surtout. Merci pour cette conversation en tout cas, pour votre histoire aussi. Comme promis, un jour je vous raconterais la mienne. Il semble qu'ici nous ne sommes pas à cent ans près, je rajoute en souriant. Prenez soin de vous. [/color]
Un signe de la main, et je commence à m'éloigner. Oui, c'était une belle journée, et la mort me promets de plus en plus de belles choses. Une véritable rédemption, un petit coin de paradis. Oui, si le monde des vivants le savaient, ils mettraient fin à leurs jours plus tôt.
Si j'avais su, j'aurais mis fin à mes jours beaucoup plus tôt.
Code by Silver Lungs
Invité
Anonymous
Invité
évolution
#19
Terminé07.07.19 19:16
One bring shadow,
One bring the Light…
Shadowbringers - FF XIV Ost


J'étais assise là, de nouveau seule, avec une faible brise dans les cheveux, je le voyais s'éloigner, semblant heureux de sa non vie, rassuré peut-être, voire même un peu plus confiant. Je n'en revenai pas d'avoir été celle qui a fait ça. Cela devrait me rassurer, mais pourtant au fond de moi, ce noyau de noirceur, de mon âme brisée, quelque chose me donnait envie de vomir. La douleur ne m'atteignait pas. Et parfois, je le regrettai. Mais mon mental, lui, était en pièce détachées. Que je le veuille ou non, j'étais bien une furie, telle un Yokaï en quête d'une âme perdue à dévorer.

Je suis restée là, assise,en regardant autour de moi, les coudes sur mes genoux, mon pied mort dans le sac. Etrange qu'il ne soit pas tombé en poussière, alors qu'il ne tient absolument plus. Je regardai fixement ce membre qui était plus symbolique que je l'imaginai. et tout en me laissant aller à une petit mélodie trottant dans ma tête, je revis, telle un fantôme, l'enfant que j'étais, courir après cet être étrange, mélange de lumière et de gentillesse. Mais cette gosse est morte. Et jamais elle n'atteindra la paix. Je ne le permettrai pas.

Un cliquetis me fit sortir de ma transe, et je vis la Nécromancienne ouvrir la porte avec difficulté, remettant ses lorgnons sur le nez. Elle fronça les sourcils, et se tappa le front avec la paume de la main. Je savais qu'elle était heureuse de me revoir. Il faudra que je trouve une façon de faire avec les cibles récalcitrantes, je commence à fatiguer de me mettre en danger émotionnellement. Elle regarda autour et me fit entrer, sans avoir la gentillesse de m'aider. Alors disons que ce fut des plus comiques.

Elle me parlait, mais je ne l'écoutait pas. En fait, je n'écoutais plus rien depuis un moment. Que devais-je faire ? Je n'avais qu'une seule parole. Et j'avais juré, promis, d'aider quelqu'un. Moi. Alors que je sirotais un thé bien mérité, je regardais le pied, inerte, et aucune potion ne pouvait plus rien. Elle se frotta le sourcil, en faisant naître du brouillard du bout de ses doigts, comme son pouvoir le permettait. J'étais bonne pour prendre une canne, cette fois, c'était une certitude. Ah, j'aurais bien aimé avoir un peu plus de connaissances. Mais bon, c'est ainsi.


Elle me parla d'une collégue, capable de faire des morceaux de poupées à taille humaine, et cela aurait pu me permettre de marcher un peu. Mais je ne pouvais échapper à la canne.Plus le temps passé, et plus je me revoyais dans ma mère adoptive. Je grinçai des dents, mais gardant toujours le sourire, je fis comme de rien. Elle avait peur. Je sentais sa peur. Elle transpirait. Aaah, cela fait du bien. Continue, ressource moi, petite idiote. Donne moi à boire et à manger de ta frayeur, de ta terreur. Tu sais que je pourrais te transformer, mais nous avions des régles, et si tu t'y tiens, je tiendrais ma parole. Ce que tu ignores, c'est que je pourrais faire pire que te transformer. Le châtiment... C'est ce que je réfléchis. Dans le creux de ton oreille, pousser un cri qui me permettra de ne laisser aucune trace de mon passage. Si tu deviens inutile, chère amie, tu vas le sentir passer.

Puis je poussai un soupir, et je regardai les sucettes, dont celle que j'avais donné à l'enfant. Elle me regarda avec surprise, alors que j'en mis une entre les lèvres. C'était bon. Du sucre, cela fait toujours plaisir. Je fis un mouvement de la main, alors qu'elle continuait de parler, encore et encore, comme un moulin. Mais entendre les tremollo de sa voix, cela me remontait le moral. Elle me demanda ce que j'avais fait. Je lui dit que c'était arrivé en plein repas. Aucun mensonge de ce côté là. Elle fut plus que surprise. Mais pour une fois, je ne lui dis pas que ses potions sont limites. En même temps, c'est justement parce qu'elle n'est pas douée que je me permet de lui parler. Puis je regardai le livre que j'avais repris.

"Ecoute, Tsukuyomi, On va dire les choses telles qu'elles sont. Tu n'as rien ménagé depuis ces derniers temps. Dois-je résumer? Entre l'attaque contre Braincroft, celle qui t'as obligé à utiliser une potion d'intangibilité à je ne sais combien d'ossements ! Le fait que tu ais dû te reprendre une potion d'apparence ! Tu ne dois pas faire autant de changement en si peu de temps ! Nous sommes mortes, mais quand même !Tu précipites peu à peu ta tombée en poussière !"

Je sais qu'elle ne voulait pas à mal. C'est d'ailleurs pour ça que je me permis de opiner du chef comme une petite fillette. "Ah non ! Pas cette expression ! Non, non, tu ne m'auras pas cette fois !"

Allons allons, ma belle, tu ne veux pas ton paiement ? Puisque nous sommes entre adultes consententes, je n'y vois aucun soucis...

Cette nuit rattrappera tout le reste. Mais cette habitude ne m'enlevait pas de ma tête les sourires de cet enfant Lémure. Je me fichai de ma partenaire. J'avais ce que je voulais, comme souvent, je dirais. Demain, mon pied sera refait en céramique, et elle s'occupera de me le poser. Pour ma part, ma nudité et mes habitudes sexuelles ne regardent que moi. Ce que je fais de mon corps me regarde. Mais pour une fois, je n'ai rien su, ou presque de ce garçon. En contrepartie, il en su plus sur moi que je n'ai jamais osé le dire. Il ferait un magnifique agent du chaos. Et pourtant...

Je penses que les voisins ont frappés pendant la nuit.
Je m'en fiche. J'ai dormi comme un loire après.
je n'ai que faire de la frustration.
Finir dans ma couche est en soi un honneur que j'octroie.
Surtout quand je veux réfléchir à un plan ou un avenir.
J'ai le sentiment que j'ai pourtant passé une très belle journée.
Vive l'innocence...Vive l'Art...

HRP :
Contenu sponsorisé
évolution
Page 2 sur 2   1, 2