Les données GPS. Barthélémy était de la vieille école. Il aurait préféré une adresse, qu'il aurait vérifié sur une carte en papier, avant d'y envoyer ses agents. Mais, des données GPS était largement suffisante. Dans le pire des cas, le chauve confierait les données à ses agents, et iels se débrouilleraient sans lui.
De toute façon, Barthélémy avait bien conscience qu'il n'était pas toujours utile. Rarement, même. Il avait monté les échelons, travaillé dur pour monter en grade. La structure la plus militaire qu'il ait pu trouver... et elle n'y ressemblait pas tant que ça.
Parfois, le nécromancien se disait qu'il ferait plus de bien en tant que garde du corps. Parfois, le nécromancien voulait juste tout plaquer faire sa vie à s'occuper d'ongles à plein temps. Mais, ce n'était qu'une illusion. Ça n'arrivera jamais ; le statu quo. C'était tout ce dont il était doué, au final. Barthélémy n'aimait guère le changement.
Sa vie n'était qu'un cadre, arrangé pour avoir un semblant de normalité.
Un jour, peut-être, le cadre se cassera, comme un miroir, l'illusion se dissipera.
Cependant, il fallait voir la vérité en face. L'un avec l'autre, d'une façon, Astard et Barthélémy auraient pu être des reflets distordus. L'un ayant vécu sa liberté, l'autre l'ayant cherché. Triste tragédie. Si triste que ça en devient comique. Sombres vérités, Barthélémy se perd dans ses pensées. Mais les mots doivent venir. Ils doivent être dit, sinon, aucun des deux ne pourra avancer. Non. Barthélémy ne pourra pas avancer ; Astard continuera sa vie comme toujours.
-- "On ne peut plus continuer..." Inlassable répétition. Barthélémy le sait ; il essaye de gagner du temps avec lui-même, pour ne pas dire ces mots douloureux.
Ah ! Tendres misères, que vous êtes cruelles avec son coeur, petit coeur fragile. Les yeux mouillants de l'Antigone, la voix tremblante ; uniquement pour ceux qui le connaissent bien. C'est le cas du brigand, voyou qui a partagé sa mort.
Ah ! Voilà le printemps qui s'annonce : comme un départ, un voyage sanglotant qui a du retard. Il y a bien longtemps que ç'aurait dû être fait, mais c'est ainsi, le coeur lourd que ça été ignoré. Et pourtant.
-- "C'est fini, Astard." Le nécromancien prononce enfin ces mots. "L'un de nous deux doit partir. L'un de nous doit... déménager."
C'était dit. Il ne pouvait plus. C'était devenu. Trop.
Barthélémy ne pouvait plus supporter Astard, ces actions, ses pensées. C'était devenu...
trop. Il n'y avait rien qu'il pouvait dire de plus. Une douleur, partagée peut-être. Peut-être ainsi séparés, tous deux pourraient enfin évoluer. Tous deux pourraient enfin vivre.
-- "Astard, est-ce que tu comp-"
Plus rien. Plus un son. Seulement le silence.
Astard avait entendu. Pourrait-il l'accepter ? Barthélémy n'en savait rien.
Dans ce silence, le nécromancien regarda par la fenêtre. Il n'y avait plus rien qu'il pouvait faire. Les terribles mots avaient été dis.
La fin d'une époque, comme on dit. Une époque qui n'aurait peut-être jamais dû être.
Une amitié qui n'aurait pas dû être.
Ah ! Vilain que tu es ; tes épines rongent la vie et les amitiés, tu es ce qui est. Mais tu es remède à bien des maux, à guérir les blessures que tu as causées. Tu es le temps.
Et sinon ?
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le rp qui a mis deux semaines à être pondu, tout ça pour ressembler à une rupture...