Réaccorder les violons
ft. Vela la plus sympaVela parassait distante, perdue dans des pensées trop lointaines pour que la lémure puisse les cerner. Elle en avait pris note, même pris offense. Qu'elle puisse penser à autre chose que son amante, c'était presque une insulte. Mais elle revient avec un geste simple, tire son regard vers le sien doucement. Les yeux sont le miroir de l'âme, il paraît, et dans ceux de l'italienne, elle voit son reflet.
La luthière se défendrait presque, prétend que ce qui venait de les animer tenait du hasard, ou d'une surprise. Oui, ça fait ricaner la petite peste, elle n'est pas si dupe.
"Tu savais très bien ce que tu faisais le moment où tu m'as invité à visiter ta chambre."C'est presque ouvrir la porte aux loups, que de la laisser entrer. Mais l'italienne devait le savoir depuis longtemps, Esperanza n'est pas si difficile à cerner pour peu qu'on l'écoute un minimum. Si ses gestes et humeurs sont imprédictibles, ses passions sont déjà plus logiques.
Elle fixe les yeux de sa comparse, inflexible, presque solenelle. Y cherche peut-être une étincelle d'amour, une lueur qui lui laisserait entendre que plus les unissent qu'une pulsion animale, qu'une logique de la chair. En vain.
"Tu m'obsèdes, tu sais?"La main glissant dans ses cheveux a une chaleur douce, apporte un réconfort qu'elle trouve trop rarement. En réponse, la comédienne étend une jambe pour couvrir celles de Vela, un bras pour lui tenir délicatement la taille. Un parasite s'accrochant à sa proie.
"Depuis qu'on s'est rencontrées, dès le premier regard j'ai su. Je te veux. Je veux tout de toi."Pour une fois, elle ne prétendait pas que ça serait l'amour éternel, une union face à l'infini. Peut-être parce que l'honnêteté porterait plus de fruits, face à une âme plus aguerrie. Ou serait sa ruine, qui sait. Les yeux dans les yeux, il n'y avait pas plus limpide comme aveu.
Résumé
Mots
Espe déclare sa flamme un peu à sa manière