Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
Oiseau nocturne papillonnant dans la nuit, ce corbeau là s'était sans doute engouffré dans de sales histoires. Les yeux globuleux et injectés de sang, ils ne représentaient pas pour autant le seul critère d'abus et d'excès. Plus qu'ébouriffés, ses cheveux se retrouvaient dans un piteux état à force de toujours frotter sa paume contre. La chevelure d'origine si brune s'était clairement fané dans des tons vraiment plus cendrés, comme si elle semblait lassé de supporter encore ce type. Plus que sucrer son existence, ses mèches, donc, grisâtres, avaient sans doute été salé par ses larmes de monstre esseulé. Cependant, si tard dans la nuit voisine au matin, on en déduisit qu'il avait eu quelques rapports « humains » en tant que personnage populaire. Fêtard sur demande, il s'était laissé entraîné plusieurs fois dans des bars ou des boîtes de nuit et regrettait sans pour autant refuser. Il avait vécu des mauvaises aventures comme avec ce drôle de personnage irlandais nommé Nae mais préférait les oublier et vivre les nouvelles dans le moment présent, sans penser aux événements antérieurs ou ultérieurs. Encore une fois ; encore et toujours, il regrettait d'être sorti mais pas totalement non plus. Sa sortie nocturne s'était divisé en deux parties où l'une avait été plus distrayante que l'autre à son goût. La première était juste de, justement, distraire les autres de sa compagnie souriante mais surtout fausse mais elle avait vite été escompté par l'alcool qu'il avait bu pour l'oublier. Loin d'être ivre, évidemment, mais le garçon s'était retrouvé assez éméché pour compléter le second chapitre qui devenait bien plus pernicieux qu'impressionnant. Il avait donc vagabondé dans les ruelles sombres de la ville et, à la manière qu'il avait ingurgité le trop plein de liquide dans son foie, le jeune homme dépensa l'intégralité de son porte-monnaie dans des produits forts douteux qu'il consomma sans préavis. Les médicaments que Teodora vendaient étaient puissants mais Cassian n'avait guère besoin d'euphorie, juste d'oubli de cette soirée interminable à jouer le bon garçon, le bon pote, le bon client, le bon danseur ; en soi, trop de rôles pour qu'il puisse ne pas transpirer. En somme, il mettait donc ça sur le compte de l'épuisement pour suer autant de tous les pores et avoir les cheveux aussi humides, lui collant contre le front mais la drogue qu'il avait prise demeurait la plus grande coupable à la sudation qui ravageait son corps quitte à faire trembler ses os. Rempli de visions illusoires ou « désillusoires », le garçon s'avançait selon le stéréotype de sa race, en posant chaque fois le pied gauche et traînant le pied non directif droit, qui suivait, tout simplement. Il ne manquait plus que les bras vers l'avant pour obtenir le profil adéquat. Néanmoins, une autre présence qui ne se bousculait pas dans le trafic si désert du parc idéal pour les personnes diurnes se forma parmi les feuillages. Curieux, le jeune homme eut l'impression de croiser un spectre qui était pour le coup, vraiment fantomatique. Dire que l'américain était froussard était faux puisqu'il adorait les films d'horreur donc il s'aventurait par là sans broncher. La peur du jugement s'emparait uniquement de lui et encore, à ce stade, il n'y pensait pas et écartait les feuilles qui voilaient un peu le paysage dansant sans ménagement. Dans une entrée des plus brutales, le jeune homme s'immisça sur la piste de danse du merveilleux artiste. Sans s'en rendre compte, il détruisit le spectacle offert en hurlant devant ses yeux. — Bonjour, bonjour ! Vous savez où il est le métro ? J'sais pas où je vais. je suis complètement paumé, s'époumona le drogué. Déjà, ce n'était pas le temps pour un « good afternoon » amis surtout, ce n'était pas le ton a employé d'aussi près mais, sous l'effet des produits, le zombie ne semblait qu'avoir peu de notions du respect ; il était bien plus casse-cou qu'autre chose. |
L'ornement n'était pas agrafé et masqué sobrement son visage. Il n'aurait pu le détailler sous toute cette composition microscope et constater qu'un autre faciès se dissimulait derrière celui en bois blanc, plus en porcelaine et fragile encore que cette pièce amovible. D'un air ébahi ou peut-être d'un bâillement, le spectateur ouvrit sa bouche pour mimer un grand O. Au final, Cassian pensait s'exprimait à une jeune femme comme une autre alors que d'autres auraient réagi comme s'il s'agissait d'une présence chimérique quitte à hurler de peur mais le dévoilement de cet homme aux allures aussi graciles que féminines lui parut plus surnaturelle que la précédente identité. Il se mit donc à le pointer en posant son doigt contre sa poitrine indéniablement plate pour le désigner, de manière parfaitement insultante. Néanmoins, sa remarque fut encore plus violente même s'il ne s'en rendait pas forcément compte : — Hé ! Réponds moi avec ta bouche, toi. Je peux pas lire. Je sais pas lire je crois, rit-il comme un raté. Son corps apathique se balançait plutôt au gré du vent que pour ses envies. Cadavre cacochyme, il était davantage anéanti par la drogue et affaibli par celle-ci, incapable de discerner du sens moral ou des sens même humains ou animaux. En à peine quelques secondes, le bilan sur son état était tout fait puisque Cassian en avait ingéré à une quantité plus que raisonnable pour être aussi à l'Est plutôt qu'à l'Ouest. Sur ses lèvres reposait encore un peu de poudre qu'il lécha d'un air malicieux pour ne pas se trahir un peu plus. Il ne cligna pas de l'oeil mais son onomatopée digne des enfants farceurs invita clairement l'examinateur à se rapprocher très près de lui de sorte à le surveiller ou alors l'analyser mieux que cela. Si la peau de Cassian était opaline dans des jours plus diffuses de sobriété, elle était maintenant bien blafarde, accompagnée de toutes ses imperfections. Loin d'être écrémé, ses lèvres, en détriment de l'antérieure poudre intériorisée, portait des gerçures violacées, joints pour laisser encore passer quelques grains d'héroïne. Mais effectivement, ses yeux se partageaient entre une fatigue sanguine qui les rendaient nerveux. Ses pupilles, presque peu identifiables dans les deux iris qui les détouraient, s'étaient agrandis de telle sorte que Cassian ne verrait plus le jour. Le rapprochement de ce fantôme ne laissa pas indifférent Cassian qui se mit à être perturbé et dans une confusion encore plus grande que ses illusions optiques. Ce qu'il y avait devant lui n'était qu'à peine recadré par son toucher qui était en mesure de le situer dans l'espace. Le vent lui indiquait bien qu'il n'était pas chez lui comme le souffle de cette personne lui restait noué sur la gorge, presque menaçant. À la place, la forme qui se présentait devant sa machine oculaire en panne présenta un écran illuminé à lui, une fois de plus. Encore une fois, il ne pouvait pas lire et il haussa les épaules pour marquer son indifférence devant une lecture fastidieuse. Il ne reconnut même pas le mot « bras » qui fut inscrit sur le cellulaire mais la seconde approche de l'homme blanc lui indiqua clairement qu'il voulait le toucher. Il se mit alors à pandiculer pour débuter un ultime bâillement mais les centimètres raccourcis, il sursauta. — Ah non, tu m'auras pas ! Réticent pour aucune raison si ce n'était de croire qu'il était confronté à un buffle suite à la respiration d'auparavant, le jeune homme se mit à crier l'alerte en hurlant d'une peur illogique alors que le danseur venait de dévoiler son identité de mortel. Toutefois, Cassian ne semblait pas du tout rassuré dans cet environnement où personne ne lui répondait à sa demande. Peu de gens s'inquiétaient pour lui comme peu de gens l'aidaient. Sans aucun abri dans ce paysage hostile et frapper par d'autres formes qui le piquaient de leur apex bien trop obtus, le zombie se recroquevilla artificiellement, toujours debout, cela dit. — Maison... Maison... Il releva encore la tête pour chercher désespérément une issue mais la seule qu'il trouva fut celle à laquelle il se raccrocha la première. De ses ongles rongés, il attrapa des pans du kimono du danseur, s'imaginant probablement des rideaux qu'il refermerait pour s'isoler. Il logea ainsi sa tête dans le vêtement du jeune homme en face de lui. — Tadaima ! |
Les buissons frémissaient sous le vent perturbant ce qui pouvait être une plénitude nocturne. Aussi peu couvert puisqu'il avait passé une soirée plus torride que l'air ambiant, il s'était un peu dévêtu et avait filé certaines de ses affaires à ses compagnons. L'alcool l'avait poussé à être aussi imprudent mais pas de là à le rendre ivre. La drogue était la seule responsable de son état si cuisant. Poudre assimilable à la neige, elle était aussi coupable des frissons qui parcouraient le brun. Bien qu'il puisse faire assez froid en cette nuit de juillet, ce n'était pas plus celle d'un hiver. En somme, l'héroïne se mettait à accroître ses sens au profit d'autres. S'il ne voyait qu'à peine, il ressentait les choses triplement comparé à la normale. La glace perdue au fond de sa gorge pas suffisante, elle se cristallisait le long de son corps qui cherchait un refuge. Qu'importe le refuge. Ces pans comparables à l'organdi avaient beau être fragiles si bien qu'il les tirait à les arracher du kimono, ils fonctionnaient à merveille en tant que rideaux sur les larmes déplorables et solitaires du zombie dépressif. Si Cassian considérait ce recoin comme un logis sécuritaire, l'habillé ne voyait évidemment pas les choses ainsi, plutôt gêné de voir le blanc du Nil de ses tissus être souillé par la noirceur d'un corbeau qui le auraient sans doute dévorés si on le laissait poursuivre. Le danseur eut assez d'audace mais aussi de candeur pour pousser sans brusquer son interlocuteur qui avait retrouvé une attitude légèrement plus mignonne bien que les cernes lui conféraient la fatigue des adultes dépassés. Ceci se confirma lorsque le blond lui présenta sa main conciliante sur sa chevelure d'ébène ; pas assez dégoûté peut-être pour le toucher directement. À dire vrai, ce pauvre zombie n'avait juste qu'à pas toucher ces éléments précieux, peut-être. Hébété, le garçon scruta l'autre lorsqu'il se mit à articuler divers mots à peine compréhensibles. Si son ouïe s'avérait aussi fine qu'intelligente puisqu'il était maintenant en mesure de presque lire sur les lèvres si assez bien articulé, l'occasion se révéla être un vraie casse-tête si on prenait en compte les additifs qui altéraient son ouïe. De plus, le fait que cet homme ne sache que peu parler ne l'aidait pas même si Cassian ne se rendait compte de son problème à ce stade encore de rencontre. Pourtant, n'importe qui de plus sobre aurait pu comprendre la différence de communication. En d'autres termes, ce qui se passait ici n'était qu'une parfaite métaphore des problèmes que penser rencontrer Cassian nuit et jour. Cependant, cette nuit, il fut impossible de s'en rendre compte alors que ce fut le seul moment où cela fut le plus vraisemblable : Cassian ou l'égal à la communication impossible. Au lieu de comprendre certains indices qui auraient pu l'orienter vers une sorte de protection qu'il recherchait justement, le brun ne fut capable de prouver à quel point la drogue était en mesure de le rendre parfaitement idiot en plus de sa naïveté gamine et originelle. Lorsque son interlocuteur posa sa patte contre le haut du crâne et prononça des syllabes parallèles au mot « chien » en anglais, il ne put qu'accomplit béatement ce qu'il pensait être prescrit pour lui : — Woof ? Il apposa ses mains vers l'avant comme s'il était réellement un animal même si la position qu'elles prenaient rappeler tout autre chose comme une marmotte perdue dans un champ de fleurs champêtres. Cependant, il rappelait mieux la camomille courbée parce qu'elle n'était pas en mesure d'être présentable mais plutôt honteuse. Après avoir imiter le bruit du canidé, il semblait presque sans défense mais pas honteux de l'avoir fait ; juste que cela s'ajoutait au taux d'incompréhension. Se tenant désormais chacune des paumes sur l'avant bras opposé pour faire une croix autour de sa poitrine menue, il se protégea du froid et du manque d'affection qu'il recevait. Cependant, il n'osa une seconde tentative sur le kimono pour danse qu'il aurait juste identifier d'orientale ou arabe et non nippone. Il ne le regarda même plus le vêtement, peur d'être renvoyé par ce dernier. Ses yeux se concentrèrent sur le visage maintenant visible de l'asiatique au vu de ses traits délicats alliés à son teint si clair. Un visage plutôt commun surtout si rien ne s'en détachait d'après sa vue obstruée. Pourtant, dans la nuit noire et troublée par les hallucinations, Cassian fut capable de remarquer une particularité étonnante chez le jeune homme. Sa paire d'orbes, écorce d'hévéa, logeait un fruit pas mûr qui fut une pupille très fine et non dilatée bien que la matinée encore nocturne le lui aurait imposée. Elles miaulaient l'aura des félins dont Cassian raffolait sans secret. — Non je veux un chat ! Je préfère les chats ! Pris d'un certain émerveillement, le brun oublia presque le froid qui s'emparait de son cadavre puisqu'il porta ses mains en une poignée pleine d'attendrissement. Comme s'il avait jeté une pièce, cette sorte de jointure était une prière en l'honneur de l'homme en blanc. |
Une voix synthétique en japonais se fit entendre depuis la boîte qu'on tendait vers lui. Plutôt que l'entendre, il s'était penché un peu trop comme s'il voulait la renifler en se demandant ce qu'était exactement l'engin alors qu'il l'utilisait à longueur de temps. Si, en général, il avait besoin que quelqu'un lui parle avant tout en anglais pour qu'il assimile le timbre et puisse comprendre le japonais, la voix artificielle et robotique était universelle et il n'eut aucun mal à détacher chacun des mots qu'elle prononçait pour faire communication entre les deux êtres de différentes origines et états. Auquel cas, la protection qu'on aurait pu administrer à Cassian aurait été difficile voire impossible si bien que ce blond là aurait peut-être vite abandonné. Quelques instants, il relâcha la coiffure échevelé du jeune homme qui se retrouvait seulement basculé par son sac. Prêt à entrer en contact avec le sol, il se retint à temps en postant son pied directeur, quoique fébrile, vers l'avant puis releva les yeux ambrés qui faisaient preuve, certes, de beaucoup de mansuétude à l'égard du garçon mais surtout d'inquiétude, à vrai dire pour quelqu'un qu'on aurait jugé comme bélître ou bon à rien avec toute la maladresse qu'il avait ingurgité. Le rapport était déjà bien complexe de quoi faire sourdre la crainte dans les yeux félidés de cet inconnu. Même si Cassian n'entretenait que des rapports égoïstes avec les autres et encore plus avec la drogue, il n'était pas du genre à favoriser les brouillaminis surtout s'ils pouvaient un impact ultérieur sur lui-même. Ainsi, il se releva donc, toujours bancal tout de même, et, ne se fit pas rassurant par ces gestes comme des mains aussi calmantes et apaisantes que celles du japonais mais ses paroles dans la langue à priori d'usage furent suffisant tout de même. - Un peu et je parle un peu le japonais mais pas très bien. De toute évidence, Cassian savait se faire comprendre dans cette langue mais son accent restait terrible. Perdu entre un charabia détroitien, californien et d'accent dit posh, il révélait tout au moins ses origines anglophones à défaut de donner les vraies raisons de tout son lazzi burlesque. Mais il se rappela donc qu'on le lui avait demandé et toussota. Sa toux et ses écoulements nasaux n'étaient surtout dû qu'à l'héroïne encore une fois et si ce jeune homme était au courant des symptômes, il n'avait même pas besoin d'en savoir plus pour comprendre. Après tout, les symptômes étaient plus convaincants que ce que l'américain tentait d'articuler en japonais : - Je suis allé dans un bar avec mes... Des gens quoi. Et après boum, des couleurs. Encore maintenant. C'est très beau. Si déjà on ne voyait pas la chose qui pouvait être belle dans l'héroïne et les illusions qu'elle faisait vivre, on ne voyait pas non plus du tout de quoi il pouvait bien parler. Et quand il se mettait à agir, c'était pour intensifier la confusion. Non, encore une fois, ce n'était pas volontaires mais réellement, il n'avait pas les idées claires et bien qu'il aurait voulu bien faire, il ne se rendait pas compte que tout son discours ne pouvait avoir de sens. C'était vulgairement brouillon et il s'agitait alors que ses paupières tombaient de fatigue à forcer de laisser ses pupilles dilatées. La drogue luttait contre la personnalité pourtant posée du jeune homme et faisait vivre un réel cauchemar pour autrui. En revanche, Cassian semblait y voir plutôt un jeu. Il se transformait en gamin. S'il avait été assez conciliant quitte à donner des informations sur son état, il ne donna pas plus d'indices comme il ne se présenta pas. Il avait peut-être compris mais l'oubli était récurrent chez un drogué. En effet, l'oubli était tel qu'il lui faisait remonter des souvenirs d'enfance de sorte à le rendre aussi puéril. Il se balançait sur lui-même et faisait vadrouiller son sac à dos, accroché derrière lui, de droite à gauche. Autant malmené, le sac à dos ne put que tomber dans un fracas trop fragile. Un liquide jaune verdâtre s'échappa mais le drogué devint plus cadavérique qu'il ne l'était déjà puisqu'il se précipita directement sur son trésor renversé. Il finit sur les genoux et vérifia si rien d'autre n'était cassé. C'était dangereux de regarder dans le fond de son sac puisqu'il aurait pu toucher un produit aléatoire qui l'aurait transformé en quelque chose d'incongru. Il ne le fit pas directement et préféra défendre sa propriété avant que l'autre agisse. - J'en ai pas pour toi par contre ! Donc viens pas voir ! Il tira sa langue qui était bleu-violette mais s'inquiéta davantage pour le contenu trop cher qui n'était autre que des potions et des patchs que Teodora lui avait demandé de vendre. Cargaison de dealer. Si le type s'approchait, il était vraiment cramé ! |
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