Dès lors que tu commences à jouer avec ses styles et autres affaires, il fronce les sourcils, Abby. C’est qu’il n’est pas très fan des petits bruits, lorsque ce n’est pas lui qui en est à l’origine - bien entendu. Alors les clic et les clac le perturbent, l’agacent légèrement, ça se voit dans cette manière de tenir ses lèvres et de tourner légèrement la tête vers la source du bruit.
“Oh, la divination… Je peux pas t'aider, je peux pas avoir de visions, moi. Je me demande ce que ça fait.”Il ne peut s’empêcher de hausser un sourcil, sans vraiment te regarder.
Non, juste songe-t-il que tes mots sonnent
terriblement faux.
Mais il ne dit rien de plus, et ne semble pas relever plus que nécessaire. Il se contente alors de te pointer sa tasse vide, te proposer un coup à boire, gentiment et sans arrière-pensée - oh que non, il se dit que tu as probablement bien des choses à dévoiler. Voilà pourquoi, se rappelle-t-il, voilà pourquoi il se souvient de ton visage. Tu lui avais semblé.e
étrange, alors dans ses fascinations qui sont siennes, il voudrait en savoir plus.
“Alors là ! Un café, merci bien !”
“Également, s’il vous plaît.”Il ne regarde pas non plus le serveur. En vérité, il ne regarde que peu de personne dans les yeux, il décale son regard, fixe à côté. Non, il reste plongé dans ses notes, son ordinateur, son ouvrage. Rares sont les personnes qui ont pu croiser réellement son regard.
Alors non, il ne capte pas ta grimace, lorsque tu lis ses carnets. En revanche, il sait que peu sont au courant des rêves prémonitoires des zombies. Il faut savoir s'y intéresser de près.
Il redresse les yeux, un instant.
“Ca a l'air... intense, tes prémonitions.”
“En effet.” Car il n’est pas rare qu’elles finissent en crise de panique, réveil en sursaut, sensation d’oppression et de malaise. Pas agréable, il fait avouer.
“Tu les notes pourquoi ? Quand y'en a une qui se réalise, tu la coches ?”
“Je ne sais pas lorsque l’une se réalise : je ne connais ni ces personnes, ni la date à laquelle elles sont censées se réaliser.”Il serre les dents, contracte sa mâchoire.
C’est assez frustrant, d’autant plus que voilà plus de vingt ans que ses visions se sont manifestées. Mais il n’a pu assister à la réalisation d’aucune d’elle.
“Je les note pour m’en souvenir, et pour repérer des patterns récurrents.”La plupart sont retranscrites fidèlement, et des ajouts rapides selon ce dont Abe parvient à se souvenir - détails architecturaux qui pourraient aiguiller quant à un lieux, une ville, un pays ; ou encore des points indiquant une époque historique précise. Malheureusement, Abby n’est pas vieux - il n’a pas encore vu défiler l’Histoire sous ses yeux.
Un détail se distingue néanmoins : le point de vue.
Toujours celui du sujet de la prémonition.
Vos cafés arrivent enfin, café qu’Abe agrippe de ses doigts amaigris, un merci lancé au serveur, et son regard clair posé sur ta propre tasse. Comme faucon cible sa proie.
Résumé
507 mots
Ses fringues + une jupe longue
Abby parle très succinctement de ses visions, entre hyperfixation et frustration, non sans être trop pressé que Foufou boive son café