Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
Il y a des êtres qui ne devraient, selon les dires, jamais se promener seuls en ville. Il y a des êtres, surtout, qu'on voit rarement ailleurs qu'en affaire : Margaret, la Reine Rouge était toujours accompagnée de ses filles. Joshua et Akio, les deux rois mondiaux avaient de nombreux mangemorts les protégeant. Le chef des Yakuzas ne sortaient pas seul et le groupuscule de la race supérieure évitait de sortir à moins de dix. L'Alpha n'avait rien à faire dans ce bar, de nuit et accompagné d'un joli minois car chacun le savait, il était toujours accompagné de putains de nécromanciens. Il se tramait quelques choses et un mouvement d'excitation parcouru les chasseurs, des SMS s'envoyant à toutes vitesses. Il fallait passer ce soir au bar !
La petite
Ritournelle
Nous arrivons dans un lieu que je ne connais pas encore, je descends de la voiture dont dans laquelle le trajet s’est fait dans le plus grand silence. D’une certaine façon observer le formes et ombres du paysage avait quelque chose de bien plus agréable que de tailler le bout de gras avec ce type. Même si je l’avoue, je jetais parfois un coup d’oeil en sa direction. Malheureusement je ne pouvais pas admirer mon forfait, étant droitier je lui avais explosé le côté gauche de son visage grincheux. Au moins maintenant il y avait une raison à tant de blase émanant de lui. Au fond j’étais certain que ça l’emmerdait qu’un mec comme moi ait réussi à lui en balancer une sans qu’il ne la voit venir. Quant à moi j’en étais ravi. Enfin, dans la limite du possible. Mon niveau de stoïcisme était relativement élevé quand même, il ne faut pas déconner non plus.
J’ai à peine le temps de sortir de la voiture que ce con se fait happer en moins de deux par la foule telle une diva sur le tapis rouge. Je ne cherche pas à lutter face aux gens qui s’approchent de lui, la foule me fait clairement chier alors je préfère me mettre aussitôt en retrait. Mains dans les poches j’observe ce qui m’entoure, notamment les gens. Ils ne sont pas « normaux », ils font partie de la même race que ceux qui m’ont envoyé ici. En m’en faisant baver avant, histoire que je me souvienne je suppose? Je ne me sens pas menacé non, aucune aura meurtrière n’émane d’eux à ce moment. Mais je reste alerte. Une main se pose automatiquement sur ma ceinture, là où sont maintenus les deux crans d’arrêt, je reste discret. Elle fout quoi Marilyn? Quand j’essaie de le retrouver dans la foule je me fais chopper par le bras et pousser dans un bar. Je retrouve mon équilibre pendant que l’autre grande perche s’assoit sur une banquette. Assez détonnant comme mélange, on l’acclame comme s’il avait fait un home run.
J’avoue l’avoir fixé quelques secondes, pourquoi tant de bordel autour de lui? Je me traînais une putain de star clichée avec un caractère de merde. Il jette des regards noirs à qui essaie de l’aborder, le regarder ou même penser à lui. Comment un type pareil peut avoir autant de hype hein? Le monde possède d’innombrables mystères et lui en fait clairement partie.
Je m’assois à côté de lui pour faire face à la salle et ne peut m’empêcher de lui glisser un mot à l’oreille, l’air moqueur.
« Fallait me le dire que tu étais une Diva, j'aurais frappé dans le ventre. »
Ouais ok, peut-être que je cherchais à trouver le surnom que j’allais lui donner parce que le sien me tapait royalement sur le système et que j’avais beau faire, je galérais à trouver le surnom parfait. Mais là n’était pas le sujet. Le voyant à l’aise ici je pris sur moi pour tenter de faire de même, dans la limite du possible. Je continue de scruter chaque individus, Eden n’a rien dit mais j’ai bien compris qu’on était là, dans ce lieu rempli de putains de vampires pour que je fasse travailler ma mémoire.
« Arrête avec ce putain de surnom tu veux? »
Ce connard m’appelle encore barbie. Je grogne en m’enfonçant dans la banquette, les bras croisés sur le torse. Mes yeux quittent la foule en bref instant histoire de venir l’emmerder par la force de la pensée, est-ce qu’il les voit les doigts d’honneur que je lui fais, dans mes pupilles? Non? BAH PUTAIN QUEL DOMMAGE.
« Je n’ai pas encore eu l’occasion d’y penser. Je suis encore en train de découvrir ce monde. Sans aucune relation nul part c’est un peu la merde figure-toi. »
Je fais rouler mes yeux vers un individu avec une crête, nan pas lui.
« T’en fais pas pour les augmentations, je sais courber l’échine pour ce genre de merdes au besoin. »
Est-ce que je le ferais ici aussi? Suivre ce que l’on me dit histoire de grimper les échelons, le tout sans jamais prendre en compte mon propre avis? Ha. Je crois que ça va pas être si simple. Je suis plutôt mauvais perdant et voyez où m’a mener cette méthode. Dans un putain de bar à vampires avec un mec aussi aimable qu’un caillou mort. Ok, ce caillou avait l’air d’avoir des relations, mais c’était vraiment le seul truc qui le sauvait.
Je me relâche un peu, dans un tel lieu avoir l’air coincé n’allait probablement pas m’aider. Surtout que la populace ne cessait de fixer mon voisin sans que je ne sache pourquoi. Tournant la tête dans le but d’éclairer ça, j’allais ouvrir la bouche au moment où il me devança. J’haussais un sourcil. Non je ne m’attendais pas à ça de sa part. Je plissais les yeux. Cet enfoiré cherchait à m’emmerder.
« C’est pour ça qu’t’es resté dans la chambre alors, te rincer l’oeil? »
J’élude la question. Qu’est-ce que ça peut lui foutre à ce gars. Bizarrement le boxon se fout un peu dans ma tête. On est dans un bar gay vampire? Je dois m’attendre à voir débarquer des gars en slip bariolés et transpirant l’huile se frotter à nous ou quoi. Putain il a le don pour ça. Je soupire bruyamment et agite ma main comme pour dégager ces pensées de merde et lui balance quelques mots d’un air détaché.
« Qu’est-ce que ça peut te foutre? T’as le béguin pour moi? Ton côté maso peut-être. Si tu me le demandes gentiment je veux bien considérer l’idée te frapper encore. »
Lors de cette tirade totalement débile de ma part j’avais penché mon visage vers lui, du coin de l’oeil j’observais sa tronche et me disais que si c’était réellement le cas j’allais avoir l’air con. Eden n’était ni attirant ni repoussant, il m’inspirait la neutralité pure qui aurait pu engendrer la possibilité d’imaginer quelque chose. A condition de le bâillonner et lui foutre un sac sur la tête.
Je vois le serveur s’approcher de notre table, je n’ai pas la moindre idée de ce que je veux prendre mais j’ai soif. Alors je jette un oeil à la carte sur la table, certains choix m'ont l'air très... sanglants. Mon choix est vite fait. Ce sera un Jägerbomb. Pourquoi boirais-je un truc sanglant, je ne suis pas un de ces monstres...
Quelques clients s'étaient rapprochés du comptoir pour une meilleure vue sur leurs Snapdeath. Cette photographie devait être prise et envoyée rapidement au reste des morts qui connaissaient Eden - soit 99,99% des vampires et 99% des anciens. C'était indiscutable ! Surtout depuis, que l'un des vampires les mieux informés déclara aux autres qu'Eden était attendu à la même heure pour une réunion de gang au Bchobiti. Sérieusement, que se tramait-il ? Difficile de croire en tout cas,
que ces deux types soient amis ! Franchement, ils n'en avaient pas l'air.
Elle arrêta sa moto près de l'entrée du bar, alluma sa clope - prête à rentrer avec et vérifia dans le retro-viseur son rouge à lèvres. On lui avait bien dit qu'Eden était accompagné d'un type canon, non ?
La petite
ritournelle
Pour tout dire je ne suis pas plus intéressé par les femmes que par les hommes. Mon désintérêt s’envole parfois lorsqu’un besoin physique se fait sentir, en quel cas je prends un peu ce qui vient. L’armée et sa droiture m'ont toujours empêché de clairement affirmer que je peux baiser avec les deux sexes, l’homosexualité y était très mal vu malgré le fait que nous soyons une bande de jeunes dont les hormones étaient en plein travail. Les lits grinçaient dans les dortoirs le soir… Ces souvenirs me font doucement rire. Je crois que je n’ai jamais eu l’occasion de m’investir suffisamment avec quelqu’un pour faire autre chose que de la baise. Cela peut-il s’approcher d’un objectif de vie dans le domaine des morts? Arrêter de frôler la surface, percer plus en profondeur. Ça me paraît insurmontable, les gens m’agacent souvent ou ne sont pas du tout sur la même longueur d’ondes que moi. Et quand ils pourraient y être ils me sortent par le nez, un peu comme lui. Mon regard est toujours dans sa direction. Je n’arrive pas à le cerner dans sa globalité et quand je le comprends c’est seulement lorsqu’il me balance des piques ou me fout la gueule dans le mur.
Ha, touché il recommence en m’offrant un magnifique palais des yeux retournés. Sa remarque m’amuse, il cherche à me faire chier avec sa réplique? J’ai l’air aussi coincé que ça? Et pourtant… C’est juste que je suis stoïque, ça fausse le jugement de tout le monde. Les gens n’arrivent pas à me décrypter et c’est tant mieux.
« La prochaine fois fais ça quand je suis réveillé, ça pourrait m’occuper un minimum de regarder. Et ça aurait clairement le mérite d’entendre enfin quelque chose d’agréable sortir de ta grande gueule aussi… »
Je balance ça comme ça. Démerde-toi avec. Je retourne à l’observation de la salle. Lui là-bas… Près du bar. Non toujours pas. J’alterne entre chaque individu qui aurait une ressemblance avec les souvenirs de ma mort et de la torture qui l’a précédée. Sans me tourner vers Eden je lui réponds par-dessus l’épaule.
« Fils de militaire, je sais fermer ma gueule et me démener jusqu’à atteindre ce qui est indiqué. Ça fait aussi de moi un meilleur élément généralement… Mais ça signifie qu’il ne faut pas être un connard fini pour me donner des ordres. »
Ok, tu es un connard Eden, mais pas dans ce sens là. J’ai senti que tu savais te démerder et que tu tirais bien des ficelles. Mes doigts tapotent sur la table, le sujet m’emmerde un peu je l’avoue, il me prend de haut. Je ne me considère pas comme un suceur de boules, pas réellement. Mais j’ai été pistonné et j’ai su faire mes preuves auprès de ceux qui avaient le plus d’influence. Et alors? Ma carrière a été brillante même si au final j’me retrouve dans un tel bordel. Erreur de calcul, ou peut-être que les informations qu’on nous avait donné étaient fausses? Quelque chose a chié ce soir là et je n’arrive pas à mettre la main dessus. Cette idée me rend malade et pour calmer cela j’ai la sale habitude de me mordre l’intérieur de la joue. Le côté droit, entre mes molaires, ma chaire roule puis crisse légèrement. Je continue jusqu’à imprimer un négatif en relief de mes dents et termine en passant la langue par-dessus, comme pour me satisfaire de la profondeur qu’ont ces marques.
« Sérieux c’est toi qui balance des sujets de merde tout seul, t’abuses. Tu voudrais que je te fasse les yeux doux en plus? »
Je me rapproche de la table, cette ambiance me pourri un peu, ou c’est le fait d’être sur le qui-vive car il n’y a que des vampires autour de moi. Mes coudes se posent sur la surface en bois et je regarde les verres que le serveur vient de nous apporter. Ce léger malaise qui tombe à chaque fois que l’on est dans une discussion et qu’on nous sert, un silence s’installe et dure jusqu’à son départ. Casse-toi allez.
J’attrape mon verre dont les perles fraîches roulent sur la paroi. Mes doigts s’impriment sur cette humidité alors que je porte le verre à mes lèvres et en prend une longue rasade. J’ai soif. Tellement soif. Ma descente est plus rapide que prévue et je termine un quatre gorgées ma boisson. Je repose mon verre sur le dessous de table. Je regarde à peine les verres qu’à Eden devant lui, je devine que l’un contient quelque chose dont je ne veux pas entendre.
« Explique-moi princesse pourquoi tout le monde te suce les boules ici.»
Ha merde, j'ai pas repris le bon surnom. Fait chier.
« Ça nous mettra un minimum à égalité, tu connais les détails de ma mort, j’aimerais connaître les détails de ta vie dans la mort. Et en même temps je continue de voir si un des joyeux lurons dans la salle me dit quelque chose. »
La fraîcheur de ma boisson me détend un peu, je continue d’encercler le verre entre mes doigts et le penche. C’est une façon détournée de figer mon attention. L’air me semble saturé par cette odeur métallique et j’ai comme l’impression que tous mes sens sont en alerte. Non, je ne sais pas encore que j’appartiens à ce monde qui s’abreuve de ce liquide chaud et épais qui coule dans les veines de chaque être vivant.
Je suis bien heureux que la phrase « les murs ont des oreilles » soit totalement surfaite et fausse, un peu comme celle qui disait que toutes les vérités finissent par se savoir. Certes, c’était distrayant de voir que Urie ne perdait pas son aplomb même dans un lieu où il ne devait pas être forcément à l’aise – toutefois l’entendre me répondre, que la prochaine fois, il faudra que je me branle devant lui histoire – de le distraire – d’entendre un son agréable sortir de ma bouche, aurait eu de quoi faire bavarder longuement toutes les commères de la ville et elles sont nombreuses. Sentant bien que nous nous aventurions sur un terrain glissant – de la blague à la réalité, il n’y a qu’un pas – je préfère le laisse gagner cette manche et m’abstenir de commentaire. J’ai bien trop peur qu’en lui répondant que je suis d’accord, il me mette au défi de le faire et de me retrouver d’une situation où je suis à l’aise à une position bien plus inconfortable.
Elle entra enfin dans le bar.
Reconnaîtrait-elle Urie ?
Urie la reconnaîtrait-elle ?
Viendra-t-elle avec Eden ?
Tentera-t-elle de séduire l'un, l'autre ou les deux ?
Fuira-t-elle ?
La petite
ritournelle
Quand elle entre dans le bar elle :
Pile : Va se prendre un verre au bar et scrute la salle
Face : Cherche de suite à trouver Eden et s'approche de leur table
Quand Urie voit la fille qui passe la porte il :
Choix 1 : Profite du jeu d'Eden pour se coller à lui et dissimuler son visage
Choix 2 : Se la joue détendu et informe simplement Eden qu'elle est là
Choix 3 : Se laisse porter par la rage
Choix 4 : Ne la voit pas tout de suite
La petite
ritournelle
Ok, il préfère ne pas me répondre, très bien. De toute façon je crois qu’on va passer la soirée à faire ça. On a l’air d’un vieux couple quand j’observe les gens aux alentours. Putain v’la la réputation. Moi qui aime la discrétion je suis assis à la table d’une Diva qui se fait scruter de tous les coins. Comment je peux être discret si ce mec envoie autant de signaux visibles, balance un canon de paillettes tant que t’y es, des confettis et même de feux d’artifices. T’es pas assez voyant je crois. HA putain ça me saoule tous ces regards qui nous fixent. J’ai l’impression d’être à côté d’une mascotte qui s’agite.
Alors tu m’étonnes que je veuille savoir pourquoi. Il me fusille du regard lorsque je pose ma question. J’ai touché un point sensible en lui demandant ce qu’il foutait pour avoir autant la quote dans ce monde? J’aimerais gratter mais… sa réponse m’en empêche. Comme par réflexe je la répète, assez dubitatif.
« chanteur de club country… merde. »
Sa réponse est simple et concise, mais tellement improbable que j’en avale ma salive de travers. Non, je ne m’attendais pas à ça de sa part et je ne sais pas pourquoi mais alors que j’essaie de reprendre ma respiration en toussant, ça m’arrache un rire. C’est bref et presque nerveux, et inattendu. Je crois que le contraste entre la tronche de ce mec et ce qu’il me dit m’a fait plier, je me débats intérieurement. Une poing contre ma bouche pour cacher ce sourire proche d’un rictus, je me mords la lèvre pour le contenir. Ça me ferait mal d’avouer qu’il a su me faire rire sans le vouloir. Non résiste Urie. Tiens bon et trouve quelque chose pour faire passer cette toux nerveuse dont les spasmes font se crisper d’avantage mon corps.
J’essaie de recouvrer mes esprits rapidement mais c’est un poil galère quand tu dois rester discret avec ta gorge irritée et plus rien à boire pour le faire passer. Je ne toucherais même pas cet autre verre qui est devant Eden et il a englouti l’autre comme pour me montrer que lui aussi il sait le faire. Est-ce qu’on va finir comme deux ivrognes qui se mesurent la teub à la fin de la soirée? Je ne sais pas, et c’est pas tellement le problème.
Je me frappe le torse une ou deux fois avec ma main droite, la toux se calme, enfin quand il commande deux bouteilles. Sa sélection se porte sur le sang, moi toujours pas. Jamais même. Enfin, je ne suis pas au courant que je risque d’en avoir besoin dans les temps à venir, je ne le soupçonne pas non. Ça expliquerait ma fatigue chronique, mes insomnies et ce besoin de violence peut-être? Pas de psychologie sur mon cas non. Je n’en ai toujours pas conscience alors je mets ça sur le fond de l’air qui est plutôt mortel.
J’étais en train de fixer le fond de mon verre vide quand je vis quelque chose s’approcher dans mon champs de vision. Pas le temps de souffler, le mec enchaînait les répliques et gestes étranges. Il était déjà ivre? A quoi ça sert de jouer avec toi si tu fais deux mètres de haut, probablement 90kg et que t’es pas foutu de tenir l’alcool. Son sourire me fout plus mal à l’aise qu’autre chose au début, après ça va on s’y habitue. Mais je crois que c’est la première fois que je le vois faire ça… Il continue de s’approcher. Vous savez, c’est un peu comme quand on fait tomber un truc et qu’on ne pourra jamais le rattraper à temps, ça va vous tâcher les pompes après un long ralenti où vous avez le temps de balancer tous les jurons qui vous viennent à l’esprit. Hé bien là c’est pareil, PAF ça m’explose à la gueule.
Mais je ne suis pas con quand même, j’ai compris le message. J’évite de lui foutre ma main dans la gueule pour le repousser d’une vingtaine de centimètres et essaie de prendre sur moi. Je pose mon verre et fait pivoter d’un quart mon corps vers lui, ça donnera moins l’impression que je subis ses paroles. Par contre je ne saurai sourire comme il le fait, quoi que… on dirait un "gamin". Ok, un rictus ça peut se rapprocher d’un équivalent de sourire pour quelqu’un comme moi.
« T’es un vrai poète toi. »
Mon sourire s’accentue, non ça n’est pas la bonne expression ça se rapproche d’un truc trop forcé. Je reviens à quelque chose que je maîtrise mieux.
« Je préfère encore quand tu me plaques contre le mur je crois… Mais, sache que le plaisir est partagé. A peu de choses ta tronche me donnerait envie de faire des pin’s pour les distribuer à tes groupies. »
La serveuse nous ramène nos bouteille et pour continuer dans cet échange cordial plein de tendresses et de paillettes je prends l’un des verres propres et le rempli avec le contenu de sa bouteille. Je le gratifie d’un sourire courtois et me sert un verre à mon tour.
« Très cher, à la votre. »
Trinquant avec lui je porte le verre à mes lèvres pour en prendre quelques longues gorgées. Ma descente est toujours rapide mais je laisse un tier du liquide. C’est mieux que rien non? En vrai, si je joue à celui qui tient le plus l’alcool je crois qu’il a de grandes chances de me latter. Sa vie a l’air vachement plus dissolue que la mienne, il fait 30cm de plus que moi et 30kg aussi facile. Puis je suis mauvais perdant putain, je vais pas me lancer dans un truc où j’ai plus de chances de perdre que de gagner.
« J’aimerais savoir, comment vous faites pour avoir du sang comme ça? Ce sont les morts qui filent leur sang ou bien la méthode est plus violente, genre récolte après torture sur les vivants? »
Le sujet n’est pas mon préféré mais ce sang qu’il y a dans son verre me fait de l’oeil. Bizarrement je lorgne dessus plus que je ne le voudrais, comme quoi, lorsque quelque chose nous est moralement interdit, tout ce que l’on peut récolter comme information dessus devient précieux et nous rapproche de la limite interdite. Je termine mon verre pour calmer ma soif, c’est clair que d’une vue extérieure je suis en manque de quelque chose. Je l’écoute patiemment, bizarrement nos sourires ne sont c carrément pas en adéquation avec notre façon d’être. Mais de loin on ressemble d’avantage à de bonnes connaissances qu’à deux mecs qui veulent se frapper, enfin… Je pense.
Soudain la porte du bar s’ouvre à nouveau. Ma tête ne bouge pas mais mes yeux viennent balayer l’entrée histoire de. Je fais ça machinalement depuis notre arrivée ici sans grand succès et à force je n’ai plus cette sensation d’impatience. Merci princesse de m’occuper l’esprit.
Sauf que là je la reconnais. Ces cheveux, son style… Son visage simplement. La dernière fois que je l’ai vu elle était barbouillée de mon sang, que dis-je. Elle se vautrait dedans en riant de toutes ses putains de dents qui vont se fracasser dans pas longtemps si je… CALME. Je bats des paupières, une puis deux fois. Je fixe à nouveau Eden dans les yeux, cette fois mon regard a changé, on arrête de jouer tout de suite mec. Je dois agir vite car nous sommes non loin de la porte et je suis à côté du gars qui fait le plus parler de lui à cet endroit. Je ne veux pas qu’elle me reconnaisse tout de suite, j’ai besoin d’être certain et de voir quelle est la suite du plan. Si je me lève maintenant je crois que je risque d’être un poil trop violent.
Le seul scénario probable que je trouve à faire, c’est de passer mon bras par-dessus les épaules -de mon cher ami - Eden. Les gars qui font deux mètres de haut ont les épaules larges… Moi j’en ai chié pour les avoir, si tu savais. Ha puis merde, je vais aussi me faire tabasser par une fan en délire à faire ça. Ma pommette droite (le traducteur m’a remplacé ça par palmette…) frôle la sienne. La position me permet de dissimuler mon visage et accessoirement - en plus de coller ce trou duc - de voir la cible se diriger jusqu’au bar.
« Celle qui vient de rentrer et qui se trouve au bar. Elle faisait partie de la bande. Est-ce que tu la connais? »
Son oreille se trouve à côté de mes lèvres. Putain beaucoup trop de proximité avec lui d’un coup. Mais je suis trop obnubilé par la suite des évènements. Les pulsations de mon coeur s’accélèrent, l’adrénaline et la haine aussi. Et dire qu’on s’amusait tellement avant hein? Je lâche cette chienne du regard. Si je la fixe trop elle va s’en rendre compte et je ne veux pas risquer qu’elle me file entre les doigts cette pétasse. Cette simple idée me fait grincer des dents.
« Et maintenant? »
J’ai des plans, ne va pas croire que je suis totalement dépossédé de mes moyens ou terrorisé par la vision de cette meuf. Je sais que t’as des plans toi aussi, alors partage-les vite. Je ne connais pas la configuration des lieux ni où on pourrait l’emmener pour la faire parler. J’ai besoin de détails techniques maintenant, tout de suite.
Je recule assez ma tête pour ne plus être à ça d’une carotide battant la mesure, ça me stresse inconsciemment ce bruit de répétitions. Je reste suffisamment près de lui pour qu’elle ne voit que mon dos si jamais son regard venait à se poser là. Au pire on aurait l’air de deux personnes trop proches mais c’est toujours mieux que d’avoir l’air de la personne que t’as dépecé il y a peu je suppose. Je suis perdu dans mes pensées, je cherche ce que je pourrais lui faire en premier… les yeux? Les ongles… Les piercings sinon? Je me mords la lèvre. Je suis déconnecté le temps de savoir quel putain d’atrocité j’allais pouvoir lui faire subir. Je suis bouffé par l’envie d’une vengeance sanglante.
Ils n'en croyaient pas leurs yeux. Eden Indentshi, qui soit-disant voulait qu'on parle de lui en lémure en dehors du milieu - venait s'afficher publiquement avec un type et ils s'enlaçaient sur une banquette. Il ne devait pas aller bien. Est-ce qu'il avait replongé dans des crises de démence ? ET PLUS IMPORTANT ENCORE : qui était ce type à son bras ? (...) Un prostitué, sans nul doute,
cracha une mauvaise langue. De toute façon, le "chef" n'avait jamais compris pourquoi elle s'était entichée de ce type-là. Il les préférait plus jeune, plus selve, plus blanc et surtout davantage vivant. Et sa dernière obsession lui manquait cruellement.
Mais il ne devrait pas tarder à la revoir, puisqu'il l'avait mordu !
Nus comme les dieux l’avaient décidé à l’origine, ils fumaient la clope post-coït obligatoire dans certains cas. Leurs métissages différents contrastaient mais ils formaient un couple plutôt sympathique, même si c’est uniquement pour le cul et que seuls les médias croyaient en une quelconque love-story. Peut-être étaient-ils attachés l’un envers l’autre et encore. Elle lui demanda, - à nouveau – s’il voulait chasser à avec elle. Il répéta – à nouveau – qu’il ne voyait aucun intérêt à chasser en troupeau. Elle insista, parlant du fun de leurs soirées dans le monde des vivants et de l’orgie que ça pouvait être – il n’essaya pas de savoir si elle parlait sur un plan sexuel ou métaphorique et répéta : Non. Elle lui demanda si ça le dérangeait qu'elle y participe et il répondit : "Fais ce que tu veux, je m’en branle, mais m’y mêle pas."
Lorsqu’elle avait reçu le message lui parlant du nouveau béguin d’Eden, elle n’y avait cru. A part quelques escorts-girls dans les mauvais quartiers, cela faisait bien longtemps qu’on n’avait pas vu l’alpha avait quelqu’un. Même elle, c’étaient une suite d’erreur et de photographies détournées. Un simple plan cul qui avait duré plus longtemps. Pourtant, elle devait le reconnaître : elle avait bien vu le type se jeter sur Eden dès qu’elle était entrée dans le bar. Elle l’avait bien vu l’embrasser la tempe ou se frotter à lui de manière indécente ! Elle avait bien vu Eden la mater – comme pour se moquer qu’elle soit remplacée par un mec – et enlacer l’autre. Elle l’avait bien vu susurrer des mots délicats à son oreille. Autant d’attention qu’elle n’avait pas eue droit.