"Il était une fois un enfant dont la tête était lourde lourde lourde.
Celle-ci tombait et roulait sur le sol, qui était incliné.
Il courait après, les bras tendus.
Les jambes devinrent lourdes lourdes lourdes
Et elles tombèrent aussi et roulèrent au sol.
Il rampa pour tenter de récupérer sa tête au loin,
Mais ses bras devinrent lourds lourds lourds
Et ne resta plus que le tronc, qui roula en bas de la montagne.
Il resta là, et personne ne su jamais qui il était." "L'enfant qui roule - Poême Zombie"
Tout avait commencé par une missive assez bien manuscrite. L'une de mes précieuses chimère avait encore un proche vivant, mais je ne savais pas trop comment jauger cette histoire. Sans doute parce que ce genre de détail n'est pas facile à trouver en l'état. En régle générale, j'allais voir un zombi, totalement au hasard, rarement le même, pour essayer, avec une description, et un objet personnel, de savoir quand la personne allait mourir, faisant passer cette dernière pour une de mes proches. C'était rarement concluant, puisqu'ils pouvaient voir au-delà du fait que je n'avais aucun liens avec. Quand on est assez douée pour la mystification, on peut faire un salto et expliquer avoir fait ça pour quelqu'un qui avait trop peur des zombies. Etrangement ça passait mieux, et cela se finissait en gromellement.
Bien sûr, il y avait paiement, et cela se traduisait non pas en ossements, mais directement en potion d'apparence. C'était vraiment tentant de jouer sur cela, en sachant qu'ils pleuraient souvent ce qu'ils avaient perdu. C'était d'ailleurs leur péché principal, en sachant qu'ils avaient été assez idiots pour croire qu'on puisse revenir à la vie.
Mais cette fois-ci, je n'étais parti voir un inconnu. Du moins pas totalement. Il y avait plusieurs conditions à nos rencontres. La première était que je devais me déplacer dans son domaine. Compréhensible. Je ne connaissais pas grand chose du monde extérieur étant une otage du Yoshiwara, et sachant que j'ai toujours eu un peu peur de l'extérieur de Tokyo.
La seconde était de ne pas lui cacher la raison de mes demandes. Il voulait de la franchise, et ce fut excessivement difficile pour moi de mentir. Sans doute parce que je n'étais pas sur mon terrain de jeu. Le chemin avait été long, et le décor des plus intéressant. La pipe entre les lèvres, je regardai au loin l'immense colisée qui tranchait avec le décor des plus forestiers. Cela m'étonnait toujours de voir l'envie des gens à laisser leur marque. Cela allait m'être utile, bien sûr.
Il y avait un petit chemin menant au lieu, et je le suivi, tout simplement, me demandant ce qu'il avait trouvé sur la personne dont je lui avais laissé l'objet, (un ours en peluche)quelques jours auparavant. Il fallait aussi que je lui paie, bien sûr, mais il n'avait rien dit sur cedit paiement. Aussi, je n'avais rien pris, ne voulant pas transporter toutes mes économies d'un coup. J'allais bien sûr étaler le paiement, comme je le fais souvent dans ces moments là.
Mon instinct me hurlait de ne pas le gruger, pas sans en savoir plus sur lui.Et vu que je ne savais qu'une seule chose sur cet être, et bien, forcément j'y allai presque à reculons. Je n'aimais pas particulièrement l'endroit, mais c'était assez beau. une beauté étrange, où l'odeur de sang me donnait envie d'en savoir plus, de pénétrer dans un lieu qui m'était un vrai danger. Je ne ressens que peu de douleur en soit, mais la sensation de me sentir en danger, ça, c'était grisant. Même si je suis du genre fuyarde.
Je me perdais un peu dans les coursives, aussi, ne sachant plus où aller, je soufflai la fumée, mes yeux bleus perçant au travers, un petit sourire aux lèvres. Ma toilette, mon port altier, tout sembla dénoter en ce lieu. Mais qu'importait en réalité, si j'avais mes réponses ?Il se pouvait qu'il comprenne que je cherche des victimes, après tout, je n'avais pas dit le contraire. Jouer franc jeu est un combat de tous les instants pour moi Je portai ma main proche de mes lèvres, pour la porter un peu plus loin, et poussa la voix.
VIKTOR VON EISEINHANDLER !!Le cri se répercuta comme un écho ou un ricochet. Ce lieu était sans nul doute remplit d'histoire tragique, et je ne voulais en aucun cas que la mienne se rajoute à celle-ci. Je n'avais pas vraiment de moyens de fuite cette fois. Je n'étais pas du tout avec l'avantage. Aah.. Ce frisson… Il ne me quittait par, et me faisait étirer ce sourire qui ne sortait presque jamais. Continue, encore et encore, remonte moi la colonne vertébrale, prend mes os et déchire ma nuque… Danger inconnu et incongru… Flambe et explose comme une supernova…