Pas d'panique à bord w. TOUTE LA COLOC' CHÂTELET !!!

Enfoncer les portes ? Certainement pas. Certainement pas. Aussi envahissant est-il, Shizuma fait une distinction très claire entre l’espace des autres et le sien et elle est on-ne-peut-plus simple : le sien est sacré et voir des intrus trespasser ce dernier l’agace au plus haut point, mais celui des autres ? Impossible pour lui d’imaginer un scénario dans lequel Shizuma ne serait pas le bienvenu au sein de l’espace d’autrui. Il est d’excellente compagnie, il est drôle, il est adorable, alors que demande le peuple ?

On peut enfoncer vos portes, mais pas la mienne, nu-uh. Moi, je n’ai rien à me reprocher.

Quant à Mino, elle dit vrai. Il n’a rien à lui reprocher en soi. Au contraire, Shizuma a plutôt tendance à la trouver toute mignonne mais il n’est pas dupe, ah ça, non. Sous ses airs tout pipou, Mimi-chan cache sûrement quelque-chose. Elle s’est peut-être d’ailleurs servie de ça pour voler leurs cartes. Mais à quelles fins ? Shizuma n’y réfléchit pas bien longtemps. De toute façon, Shizuma ne réfléchit jamais plus que de raison. Travailler les méninges, c’est pas glamour du tout et ça lui donne envie de se ronger les ongles. On ne se ronge pas les ongles avec une manucure on fleek comme la sienne.

Bref. Lon-chan fait remarquer quelque-chose de juste et Shizuma soupire avant de lever les yeux au ciel. Cette journée était pourtant parfaite : shopping, manucure, soins… faut toujours que ça finisse comme ça.

Ouais, ok, bon, tarte ou pas tarte, j’ai toujours pas trouvé ma carte, dit-il en secouant ses sacs remplis de fringues. Faut bien que je range tout ça quelque-part !

Et c’est ce moment que Rin choisit pour se casser la figure. Le sang de Shizuma ne fait qu’un tour et il sautille jusqu’à elle sur ses escarpins en veillant à ne pas glisser sur la même flaque.

RIN !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! hurle-t-il dramatiquement avec de grands gestes.

Le temps qu’il arrive, c’est Plumette qui fait son entrée. Honnêtement, Shizuma ne sait même pas d’où elle sort mais une chose est sûre : elle en sort. Depuis que Shizuma est arrivé ici, il l’a toujours trouvée incroyablement cool. Que ce soit ses plumes, son air toujours énervé et détaché, Shizuma ne peut s’empêcher de voir en elle une véritable star. Il soupçonne son subconscient de s’être inspiré d’elle pendant son épisode de folie provoqué par le cri de Mary… mais ce n’est qu’une théorie.

Comme d’habitude, elle lui parle comme à un chien. C’est pas grave. Il a un degradation kink. Il fera avec.

Impossible. Regarde mon sac à main, il est tout petit. Si j’avais mis la carte dedans, je la verrai, dit-il en soupirant.

Et c’est là qu’il se la prend en pleine gueule : l’odeur absolument putride de cette tarte des enfers. Si ça ne tenait qu’à lui, furie qu’il est, il l’aurait chopée et l’aurait envoyée valser par la fenêtre mais sa manucure ! Il faut qu’il fasse attention. Il plaque sa main sur sa bouche et son nez et se tourne pour lancer un regard absolument meurtrier à Astard. Sans préavis aucun, il sort son parfum de son sac et vaporise, enfume, noircit, fumige, purifie tout l’espace en vidant la moitié du flacon à coup de pschit dans la pièce.

Il prend une grande inspiration mais l’air est gorgé d’alcool et de parfum. Il tousse comme il l’a fait il y a plusieurs décénies après sa première cigarette. Les larmes lui montent aux yeux. C’était pas du tout une bonne idée mais hey, c’est moins pire que l’odeur de cette tarte de mort.