Sono perso

Sono perso

Tina ∞ William

Chaque fois que je tourne la tête, elle semble de plus en plus se laisser aller. Cela m'arrache un léger sourire alors que je continue de marcher doucement, comme pour la bercer. Elle semblait nerveuse de rentrer dans son refuge et je me demande bien pourquoi. Est-ce que sa timidité fait d'elle une petite fille que les autres évitent, ou alors le contraire on se moque d'elle ? Même lorsque j'arrive devant le refuge, je ne cesse de me poser des questions sur cette petite fille. En soi, je n'ai pas à le faire, mais elle semble si effrayée que je me sens mal.
Je finis par m'arrêter devant la porte et frappe à celle-ci. Automatiquement je sens la petite fille se crisper dans mon dos. Elle doit être totalement éveillé maintenant. On m'ouvre et un adulte semble soudain rassuré de voir la petite Tina.
- Bon sang, on a eu peur que tu ne retrouve pas ton chemin. Merci Monsieur de nous l'avoir ramené !
J'hoche doucement la tête alors que je m'accroupis pour qu'elle puisse descendre de mon dos. L'homme tend la main à la fillette qui, étonnement se cache derrière moi. Elle semble vouloir se cacher et je regarde la fillette, totalement surpris. Elle se cache littéralement sous sa capuche bien trop grande pour elle. Mon cœur se serre et je regarde à nouveau l'adulte, mon regard légèrement rougi par une colère que je ne comprends pas vraiment.
- Puis-je vous poser une question... Est-ce que vous traitez bien les enfants ? Je n'ai jamais vu une petite fille aussi effrayé de retourner chez elle.
Je suis peut-être trop direct, et je ne devrais pas mettre la parole des adultes en doute, cependant je me sens responsable de cette fillette en cet instant. Je voulais la ramener chez-elle, mais cela ne semble clairement pas un foyer pour elle.
- A moins que ce ne soit les enfants qui lui fassent du mal... Vous allez peut-être me dire qu'elle exagère, mais j'ai besoin d'être certain que tout ira bien pour elle en la déposant ici. Et vous ferez bien de me dire la vérité, sachez que je hais les menteurs...
Je sens clairement mes yeux rouge écarlate cette fois. Et s'ils étaient comme ma mère. Et s'ils ne s'occupaient pas des enfants et les laissaient dans des coins sombres... J'imagine le pire, je me vois à leur place et j'ai le cœur qui bat fort dans ma poitrine... Cette petite ne devrait même pas revenir ici et avoir des parents, comme tout ceux du refuge en soi...