right where I left you
avalon et ishtar
Il mord enfin à l'hameçon, se positionnant face à lui pour plus d'assurance mais toujours avec l'air de se liquéfier sur place ; et qu'ils sont beaux, les mots qu'il susurre à son âme -
l'occasion d'une vie, rien que ça! Iel aimait la sonorité de cette affirmation, cette promesse passionnée naïve et pleine d'espoir, arraché à une conscience tout en émoi.
Ishtar se détourne avec lenteur pour se retrouver parfaitement face au bar, faisant tourner son verre dans la main avec silence, supposément en profonde réflexion devant la proposition qui lui était faite, créant un suspense probablement insoutenable pour l'artiste - il était d'autant plus satisfaisant de savoir Avalon accroché à la moindre de ses paroles, attentif au moindre mouvement de sa part.
Le silence à demi rompu par le léger brouhaha des conversations extérieures, le vampire lui répond finalement d'un air dégagé :
Pourquoi pas... Ce ne serait pas la première fois qu'on me le demande. Vous adorez me rajouter du travail sur le dos, on dirait. Iel lève alors les yeux au ciel, songeant qu'en plus de cent années dans le monde des morts, iel avait arrêté de compter celleux qui lui avaient fait une demande similaire. Pourtant, cette fois-là était différente : ce n'était pas tous les jours qu'un meurtrier demandait une chose pareille à son ancienne victime.
Ce n'était là que le début d'un enfer de douceur et de fascination, où la présence du rouquin pouvait trôner avec arrogance dans l'esprit et peut-être même le cœur d'Avalon : où le souvenir de ce moment le prendra d'assaut, celui où le sublime objet de ses convoitises consent modestement à sa requête.
Ce n'était pas la première fois que divers artistes encensaient sa beauté, et ce ne serait certainement pas la dernière - Avalon était condamné à partager sa trouvaille avec les autres, que cela lui plaise ou non. Ishtar lui serait accessible pour un temps, et il devrait déjà s'en estimer bien heureux.
Cela va sans doute dépendre de la hauteur de la compensation, après tout tu comprends, mais je suis très demandé en tant que modèle vivant.Iel tourne les yeux distraitement vers lui, ivre de l'ascendant qu'il détient, laissant transparaître une esquisse de sourire sur le visage après chacune de ses piques.
Mais soit, je dois bien avoir quelques heures à tuer une fois dans le mois.Une infime pincée de son temps, c'était ce qu'il lui accordait - cela pouvait sembler dérisoire aux yeux d'autrui, mais Avalon avait intérêt à réaliser la préciosité de ces heures.
Ishtar penche alors la tête sur le côté, cette dernière appuyée contre sa main libre, dirigeant son regard curieux vers le visage du vampire oppressé.
Qu'est-ce que tu aurais en tête pour commencer ?De bien meilleure humeur à présent que la situation le divertissait suffisamment, le rouquin prend un air amusé ; si l'artiste n'improvisait rien de satisfaisant sur le champ, il se réservait le droit de se retirer aussi vite qu'il ne s'était engagé. Dans le fond, Ishtar avait le cœur fugace, même face à un homme qui faisait preuve de tant d'efforts.
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