hate is the new love
Les conseils pleins de dédain que venait de donner la nécromancienne semblaient bien inutiles, au contraire, au vu de la situation, ils allaient plutôt lui porter préjudice... Toulouze n'était en rien plus calmé, il ne pouvait plus se raisonner. Skylee était à un point de non retour, et elle regrettait amèrement de ne pas s'être servie de ses jambes pour fuir le plus loin possible, avant que la situation ne soit d'autant plus grave. De toute façon, à ce stade où elle ne pouvait même plus s'échapper, elle s'était faite une raison : tout serait inefficace face à sa rage. Mots, paroles, gestes... Elle était impuissante et seule, qui plus est. Ses pensées avaient beau s'agiter, s'entrechoquer, pour trouver ne serait-ce que la moindre petite idée pour filer à l'anglaise, rien ne lui venait. Elle allait finir dans le même état que l'autre nigaud noyé dans son bain de sang, c'était certain... Le zombie n'avait plus de punching-ball sur lequel déchaîner sa colère désormais. Elle avait été bien naïve de penser qu'elle pourrait le calmer, et elle avait redoubler de bêtise lorsqu'elle eut l'erreur de l'éloigner de son précédent joujou.
À peine eut-elle fini de prononcer ses quelques mots qu'elle sentit sa gorge être compressée entre les doigts de Toulouze, comme si l'on égorgeait une vulgaire bête. Skylee savait que si elle gesticulait dans tous les sens, elle écourterait davantage sa '' vie ''. Elle tentait alors de rester calme, manquant assez vite d'air, ses doigts tentant d'arracher ceux du jeune homme de sa gorge, mais bien évidemment, elle n'y parvenait pas. Elle était bien trop faible par rapport à lui, la question ne se posait même pas. D'ailleurs, il l'envoya valser sans grand ménagement, la princesse jetée au sol, à la fois prise par la douleur de sa chute et se remettant tout juste de ce qu'il venait de lui faire subir. Alors qu'elle peinait à reprendre son souffle, la main contre sa gorge encore douloureuse, elle sentait qu'il était loin d'avoir terminé avec elle. Oh non, ce n'était que le début, il était loin d'avoir assouvi ses pulsions violentes et incontrôlables. À cette simple pensée, un frisson la parcourut toute entière. Là, pour la toute première fois, vie et mort confondues, la jeune femme expérimentait la peur. Elle en craignait pour son existence, ne voulait ni souffrir, ni subir. Elle se croyait dans un véritable cauchemar sans issue, d'où elle ne pouvait se réveiller.
Skylee se sentait comme la gamine s'étant un peu trop égarée dans les bois, sur le point d'être dévorée par le grand méchant loup. Elle sentait que Toulouze était derrière elle, son ombre et sa taille imposante la surplombant, alors qu'elle essayait de se faire toute petite, elle ne bougeait même plus. Mais, malheureusement pour la princesse, il était bien trop tard pour se faire oublier ! Elle sentit sa longue chevelure immaculée être violemment saisie par la poigne ferme du brun, son cri raisonnant dans le lieu désertique et lugubre.
« T'es complètement... » Et avant même qu'elle n'eut le temps de finir sa phrase, elle sentit son crâne être davantage tiré en arrière, son corps se distordant littéralement. C'était comme être tortuée, écartelée. Elle ne pouvait plus bouger, craignant que le moindre faux geste lui brise quelque chose. Son cou lui faisait atrocement mal, et sa colonne vertébrale également. La mâchoire serrée, elle faisait en sorte de contenir ses larmes mais elle savait bien qu'elle n'avait pas pouvoir gardé la tête haute bien longtemps. Et il tirait encore, de plus en plus fort, sa position était de plus en plus inconfortable, la douleur de plus en plus insoutenable, ses larmes ruisselant sur ses joues en cascade. Larmes qui, lorsqu'elles ruisselaient jusqu'à son costume de bunny girl, semblaient brûler petit à petit le tissu.
« C'est ça... Fais-le malin... » Déclara-t-elle difficilement, le souffle saccadé. Pour le moment, Toulouze était gagnant parce que Skylee était immobilisée au sol. Elle était loin de bien maîtriser ses acides, et ne parlons pas de combat de type corps à corps avec l'homme ( il la piétinerait sans doute ). Cependant, la situation serait nettement moins avantageuse pour lui si elle était debout, en état de se défendre. Elle se promettait intérieurement qu'elle aurait l'occasion de lui faire regretter l'instant présent, que ce soit aujourd'hui ou une autre fois. Pour le moment, son corps était presque sur le point de céder, et alors qu'elle commençait à produire malgré elle de l'acide, larmes et gouttes de transpiration devenant de plus en plus corrosives, elle finit par demander à contre-coeur, plus pour ne pas finir en deux morceaux que par réelle volonté de rompre ce rapport de haine qu'ils entretenaient:
« Arrête ça, restons en là... S'il te plaît. » S'avouant comme vaincue, mais son regard exprimait une toute autre chose. Un regard sombre vigoureux, sûrement pleins d'idées obscures et assassines...
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